Une étude IVI démontre que les transferts d’embryons frais et différés ont un taux de réussite similaire
Une technique de FIV qui gèle systématiquement tous les embryons générés au cours d’un cycle de traitement initial puis les transfère plus tard comme des embryons gelés-décongelés n’améliore pas les résultats comme certaines études l’ont suggéré. Au cours de la réunion annuelle de l’ESHRE, les résultats de l’étude, réalisée à la clinique Institut Valencien de l’Infertilité (IVI) à Valence, en Espagne, ont été présentés par le Dr Ernesto Bosch, directeur médical de IVI Valence.
Comme toile de fond à son rapport, le Dr Bosch a noté que plusieurs études ont constaté une amélioration des résultats des FIV lorsque tous les embryons sont congelés de manière élective pour un transfert ultérieur. Il a été affirmé que cette approche de gel systématique évite le transfert d’embryon frais durant le cycle de stimulation et donc les effets négatifs que la stimulation ovarienne provoque sur l’environnement de l’utérus et l’implantation de l’embryon.
Ainsi, a déclaré le Dr Celada, « si la réceptivité de l’endomètre est en effet diminuée pendant la stimulation ovarienne, le transfert de l’embryon dans un cycle retardé – dans lequel l’utérus n’a pas été exposé à des doses d’hormones de reproduction supra-physiologiques – pourrait être une solution raisonnable».
Toutefois, cette vaste étude espagnole n’a pas prouvé que la congélation de tous les embryons et le transfert différé à un cycle ultérieur, améliorait les résultats de la FIV en termes de poursuite de la grossesse ou de taux de naissances vivantes chez les femmes ayant une réponse normale à la stimulation ovarienne.
L’étude comprenait 882 patients ayant un premier ou un deuxième cycle de FIV à la clinique IVI de Valence; 364 d’entre eux (41%) ont eu un transfert d’embryon frais dans le cycle initial, et 518 (59%) ont accepté de congeler tous les embryons pour un transfert ultérieur. Lorsque les résultats ont été comparés, aucune différence n’a été observée entre les taux de grossesses en cours et le taux de naissances vivantes (36,2% de congelés vs 33,8% frais).
Lorsque des ajustements ont été effectués en fonction de l’âge du patient et d’autres variables susceptibles d’affecter les résultats, il n’y avait encore aucune preuve de l’impact de la congélation. Tous les patients de l’étude ont été considérés comme des ‘intervenants normaux’ et étaient donc représentatifs d’un groupe de patients ‘standard’ pour la FIV.
«Ces résultats, » a déclaré le Dr Bosch, « ne soutiennent pas un changement dans la pratique des traitements de FIV, de passer à une stratégie de congélation systématique chez les patients normo-répondeurs à la FIV. » Il a noté en outre, que le coût et le temps de traitement pour tomber enceinte restent moins élevés dans les transferts d’embryons frais.
Toutefois, il a indiqué qu’il y a encore de fortes preuves que la congélation systématique diminue (voire supprime) le faible risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) qui suit la conception lors d’un traitement par FIV, « mais il n’y a aucun avantage en termes de résultats », dit le Dr Bosch, il faudrait la preuve solide, comme un essai randomisé, avant de reconsidérer un changement de politique.
« Jusqu’ici, la plupart des études ont inclus des patients très réceptifs à la stimulation ovarienne avec des niveaux élevés de stéroïdes à la fin de la phase folliculaire. Ces niveaux élevés d’hormone peuvent nuire à la réceptivité de l’utérus lors de l’implantation de l’embryon, ce qui peut expliquer pourquoi ces études ont montré une amélioration des résultats. » » a expliqué le Dr Bosch.
Il a ajouté que certaines cliniques semblent avoir introduit la congélation systématique dans leur politique de routine de FIV, mais le nombre est inconnu. Cette étude suggère qu’il n’y a pas d’avantage de résultats dans une telle stratégie pour les patients qui répondent normalement à la stimulation ovarienne, mais le Dr Bosch a mis l’accent sur la sécurité d’une telle approche pour les patients très réceptifs. « Nous n’avons pas inclus les patients très réceptifs dans notre étude, » a-t-il dit, « et pour eux, nous recommandons toujours la stratégie de la congélation systématique pour prévenir le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) à la fois précoce et tardif ».