A l’occasion de la 32ème rencontre annuelle de l’ESRHE, IVI a présenté les résultats d’une étude relative à l’importance de la compatibilité génétique entre la donneuse d’ovocytes et la bénéficiaire sur le taux de fausses couches. Ce taux a pu être réduit de manière significative de 94% à 8%, pour les patientes concernées par l’étude.
Le transfert de plus d’un embryon, chez certaines patientes, a une influence négative sur l’implantation, car l’utérus maternel doit identifier un plus grand nombre de grands fragments / particules apparaissant dans l’embryon (paternels et donneurs).
L’étude IVI intitulée “Maternal Killer-cell Immunoglobulin-like Receptor and fetal HLA-C compatibility in ART – oocyte donor influences live birth rate” – a montré qu’une sélection spécifique de la donneuse d’ovocytes, en fonction de la compatibilité génétique de l’utérus de la bénéficiaire, permet de réduire le taux de fausses couches et l’échec de l’implantation dans les cycles de dons d’ovocytes, dans plus de 85% de l’échantillon étudié. A l’avenir, les traitements impliquant des dons d’ovocytes devront se concentrer sur cette base scientifique, afin d’augmenter les taux de grossesses, mais aussi de réduire d’autres problèmes liés à ce type de procédures, telles que l’hypertension et la pré-éclampsie.
Au niveau de l’utérus, il existe une série de cellules dotées de récepteurs uniques, appelés KIR, qui aident à l’identification et l’implantation des embryons. La partie maternelle de l’embryon est reconnue par défaut, contrairement au côté paternel, ce qui peut influencer négativement l’implantation d’embryons chez certains patients, en fonction de l’expression génétique de l’utérus.
Les récepteurs KIR doivent correspondre le plus possible à la partie paternelle et, plus particulièrement à la partie maternelle quand il s’agit de dons d’ovocytes, car les ovocytes peuvent alors être perçus comme des particules étrangères par notre système immunitaire.
Les fragments paternels dans les embryons ou les fragments du donneur peuvent conduire à un «rejet» par les cellules de l’utérus, porteuses de récepteurs KIR, lorsque celles-ci ne reconnaissent pas ces fragments en raison d’une incompatibilité génétique.
Dans de tels cas, l’implantation de l’embryon peut être compromise et peut entrainer des fausses couches, un retard de croissance intra-utérine et même une pré-éclampsie.
« Grâce à cette recherche, nous avons été en mesure de confirmer que lorsque nous choisissons un donneur compatible avec l’utérus du destinataire, le taux de grossesses augmente de 86%, par rapport au taux de grossesses de 31% obtenu avec les donneurs inconnus, pour le groupe de patients inclus dans l’étude. En ce qui concerne le taux de fausses couches, nous avons observé qu’il atteignait 94% avec des donneuses inconnues, et seulement 8% dans les cas où la donneuse a été préalablement sélectionnée afin d’être génétiquement compatible avec l’utérus de la bénéficiaire, encore une fois pour les cas à l’étude » explique le Dr Diana Alecsandru, immunologiste à la clinique IVI à Madrid et auteur de l’étude, en collaboration avec le Dr Juan Antonio García Velasco, directeur de IVI Madrid.
Cette étude prospective a été menée entre janvier et décembre 2015 sur un échantillon de 30 femmes – avec défaillance de reproduction récurrente inexpliquée – qui ont suivi 112 cycles de traitements avec dons d’ovocytes. Après avoir analysé les données obtenues, il a été observé que, pour les cas où il existe une incompatibilité confirmée entre la partie maternelle et paternelle des embryons, la sélection d’un donneur compatible avec le receveur et le transfert d’un seul embryon augmentaient de manière significative les taux de naissances vivantes de 0% à 82%, pour l’échantillon à l’étude.
En outre, dans ce groupe de patientes, le transfert de plus d’un embryon influe négativement sur le taux d’implantation, puisque l’utérus devra reconnaître un plus grand nombre de particules étrangères que pour le transfert d’un seul embryon. Pour les traitements avec dons d’ovules, la proportion de ces particules étrangères est encore plus élevée.
Cette étude permet d’élargir le champ de recherche pour plus d’études portant sur un échantillon de patients plus important, comme celle que IVI développe actuellement avec 200 patients, et dont les résultats peuvent apporter de grandes améliorations au moment de la sélection des donneurs de spermatozoïdes et d’ovocytes, de manière à ce que le processus soit plus efficace, plus sûr et avec de meilleurs résultats.