- Ce type de patients répond pour la plupart au profil suivant : hommes transgenre trentenaires, accompagnés de partenaires cisgenre avec lesquelles ils recherchent une insémination artificielle avec don de sperme.
- Certains hommes transgenre choisissent exceptionnellement de se soumettre à un cycle de FIV et de transférer les embryons générés après stimulation, ponction ovarienne et insémination, avec don de sperme, à leur partenaire cisgenre ou à eux-mêmes. Les excellents résultats reproductifs obtenus dans ces cas sont comparables à ceux relevés au sein de la population cisgenre, en dépit d’avoir suivi un traitement masculinisant à l’aide de testostérone au préalable.
- Jusqu’à cette date, les bébés nés grâce à ces techniques de reproduction réalisées par IVI après stimulation ovarienne d’hommes transgenre sont au nombre de 5.
VALENCE, 17 OCTOBRE 2023
Près de 50 % du collectif transgenre expriment le désir d’avoir des enfants à un moment ou un autre de leur vie. Ainsi, la demande de techniques de reproduction assistée a fortement augmenté ces 5 dernières années, se multipliant par 6.
C’est le point de départ de deux études réalisées et dirigées par des chercheurs d’IVI Barcelone et présentées aujourd’hui dans le cadre de la 79º édition du Congrès de l’ASRM, la Société américaine pour la médecine reproductive, qui lieu cette année à la Nouvelle Orléans, en Louisiane. Les deux études analysent les données de tous les patients transgenre qui ont consulté au moins une fois dans l’un des centres qu’IVI possède sur le territoire espagnol entre 2010 et 2012.
Le premier des travaux, intitulé « Fertility treatments among the transgender community: Demographics, type of treatments and clinical outcomes » (Traitements de fertilité au sein de la communauté transgenre : démographie, type de traitements et résultats cliniques), trace le profil d’un collectif transgenre croissant, animé du désir clair de paternité/maternité ; ce qui montre donc un besoin impératif de répondre à ces demandes grâce aux spécialistes en reproduction humaine, de sorte à pouvoir leur offrir les meilleures options de planification de cette paternité/maternité.
« On pourrait majoritairement décrire ce type de patients comme étant des hommes transgenre trentenaires en quête de conseils en matière de reproduction, qui viennent en compagnie de partenaires cisgenre aux côtés desquelles suivre un traitement de reproduction assistée avec don de sperme. Du fait de leur âge, la plupart des couples choisissent une insémination artificielle, mais on rencontre également des cas de cycles par ICSI, don d’ovocytes, voire de méthode ROPA. Dans ces derniers cas, l’homme transgenre se soumet à une stimulation et les embryons générés sont transférés à son ou sa partenaire cisgenre ou à lui-même. Enfin, et dans une moindre mesure, aussi bien des hommes que des femmes transgenre viennent dans nos cliniques pour préserver leurs ovules ou leur sperme », explique Mireia Florensa, directrice du laboratoire de FIV d’IVI Barcelone et auteure de l’étude en question.
Des taux de succés similaires à ceux des patients cisgenres
Le deuxième travail, intitulé « Artificial reproductive technology in transgender men and cisgender women: Does testosterone administration before ovarian stimulation have an impact on IVF embryological and clinical outcomes? » (Technologie de reproduction artificielle chez les hommes transgenre et les femmes cisgenre : la prise de testostérone avant la stimulation ovarienne a-t-elle un impact sur les résultats cliniques et embryologiques de la FIV ?), étudie les résultats des hommes transgenre lorsque leurs ovaires sont stimulés pour obtenir des ovocytes et réaliser ensuite une FIV.
« Certains hommes transgenre choisissent de se soumettre à un cycle de FIV et de transférer les embryons générés après stimulation, ponction ovarienne et insémination à l’aide d’un don de sperme à leur partenaire cisgenre ou à eux-mêmes. Les excellents résultats en termes de reproduction que l’on obtient dans ces cas sont comparables à ceux de la population cisgenre. On observe à ce stade des choses que les hommes transgenre présentent une bonne réponse à la stimulation ovarienne, même après avoir été exposés à la testostérone, lorsque le traitement a été interrompu quelques mois avant le début de la stimulation. Ces patients pourraient donc aussi envisager la congélation d’ovocytes ou d’embryons pour préserver leur fertilité et opter pour une paternité avec leurs propres gamètes à l’avenir », ajoute Florensa.
Ces découvertes relatives au binôme transgenre-reproduction assistée que les spécialistes d’IVI étudient de manière pionnière permettent d’orienter les professionnels au niveau de l’accueil des personnes transgenre désireuses de suivre un traitement de fertilité.
« La réalité actuelle est que les patients transgenre viennent chez nous en quête de conseils par rapport à la reproduction, et que 5 bébés sont déjà nés, fruit des techniques de reproduction assistée mises en place par IVI pour des hommes transgenre. Ayant pris l’engagement d’informer correctement tous nos patients, nous sommes tenus de poursuivre nos recherches pour transmettre leurs choix reproductifs et les résultats cliniques éventuellement obtenus lors des traitements de fertilité suivis », conclut la docteure Marga Esbert, embryologiste d’IVI Barcelone et superviseuse de l’étude.
Les deux études font partie du grand nombre de recherches qu’IVI présente à l’actuelle édition de l’ASRM, qui compte 63 travaux, entre présentations orales, affiches, postgrades, tables rondes, symposiums et autres études cliniques et interactives.
À propos d’IVIRMA Global
IVI voit le jour en 1990, en qualité de premier établissement médical en Espagne spécialisé intégralement en reproduction humaine. Depuis lors, nous avons contribué à la naissance de plus de 250 000 enfants grâce à l’application des nouvelles technologies. Début 2017, IVI se fusionne avec RMA pour devenir le plus grand groupe de reproduction assistée du monde. Jusqu’à cette date, on dénombre près de 80 cliniques et 7 centres de recherche dans 9 pays, pour ce leader de la médecine reproductive. www.ivi.es – www.rmanetwork.com.