Paris, le 9 octobre 2017 – Depuis quelques années, des milliers de femmes seules et de couples de femmes français se sont rendues à l’étranger pour faire un bébé dans des pays où la PMA leur est autorisée, comme c’est le cas en Espagne.
La législation française encadre, en effet, de manière très restrictive l’accès à la PMA. Il est réservé aux seuls couples hétérosexuels à condition qu’ils soient mariés, pacsés ou en concubinage. La femme doit «être en âge de procréer», soit avoir moins de 43 ans. Enfin, l’un des ou les deux doit être reconnu infertile ou porteur d’une maladie grave susceptible d’être transmise à l’enfant ou au conjoint.
Cette législation est cependant en train d’évoluer suite à l’avis consultatif rendu par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), le 27 juin dernier, dans lequel il se dit favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Ainsi, la France rejoindrait la liste des pays européens qui autorisent déjà la PMA à toutes les femmes : la Finlande, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et la Croatie.
Si la loi légifère en ce sens, la France sera-t-elle en mesure de fournir suffisamment de sperme pour accéder aux demandes des femmes seules ou en couples de femmes ?
En Espagne, la législation en vigueur prévoit que « toute femme de plus de 18 ans et jouissant de toutes ses capacités de jugement pourra recevoir ou avoir recours aux techniques (régulées par la loi 14/2006) portant sur les techniques de reproduction humaine assistée ». Et ce, indépendamment de son état civil ou de son orientation sexuelle.
Entre 2012 et 2016, pas moins de 4600 patientes françaises, tous profils confondus, sont venues pour une 1ère consultation chez IVI (Institut Valencien de l’Infertilité) afin de suivre un traitement de PMA et elles étaient plus de 1400 en 2016. Parmi elles, IVI a pu identifier des femmes célibataires ou en couple homosexuel.
« Pour IVI il est primordial de permettre l’accès à la PMA sans faire de différence entre les femmes seules, les couples hétérosexuels ou homosexuels. Toutes les femmes qui le souhaitent doivent pouvoir avoir accès à tout type de traitement, y compris la vitrification ovocytaire dans le cadre d’une préservation de la fertilité » a déclaré André Guérin, Médecin Gynécologue à la clinique IVI Barcelona.
Répartition des femmes françaises qui viennent chez IVI
Même si la politique du Groupe IVI est de ne jamais demander à ses patientes quelle est leur orientation sexuelle ou si elles ont un partenaire, il a néanmoins pu classer ses patientes : celles qui sont venues avec un partenaire homme, sans partenaire ou avec une partenaire femme.
Evolution du profil des patientes qui sont venues chez IVI entre 2012 et 2016
Entre 2012 et 2016, 18% des patientes étaient célibataires ou en couple lesbien, contre 27% en 2016, soit une progression de 50%.
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