- Plus de 70% des femmes ayant vitrifié leurs ovules à IVI pour des raisons sociales dépassaient les 35 ans
- 187 bébés sont déjà nés grâce à la préservation de la fertilité depuis sa mise en place à IVI en 2007
VALENCIA, 12 Mars 2019
La préservation de la fertilité a été un grand progrès pour la médecine de la reproduction. Ainsi, les patientes auxquelles un cancer a été diagnostiqué et qui doivent se soumettre à un traitement de chimio ou radiothérapie pouvant affecter leur fertilité, ou bien ces femmes pour qui le tic-tac de leur horloge biologique sonne encore dans le lointain mais ne veulent pas pour autant renoncer à être mamans plus tard avec leurs propres gamètes, ont une garantie de fertilité appelée vitrification.
Le prestigieux magazine Human Reproduction a récemment publié une étude dirigée par le Dr. Ana Cobo, directrice de l’Unité de Cryobiologie d’IVI, intitulée “Elective and onco-fertility preservation: factors related to IVF outcomes”, à laquelle ont également participé les docteurs José Remohí, Antonio Pellicer et Juan Antonio García-Velasco. Cette étude apporte une réponse aux principales préoccupation des femmes face à la préservation de la fertilité et fournit des statistiques intéressantes sur le taux de grossesse que peut atteindre une patiente ayant vitrifié ses ovocytes, selon son âge et le nombre d’ovocytes vitrifiés.
« Une donnée est à remarquer : tandis que les femmes de moins de 35 ans ayant préservé leur fertilité pour des raisons sociales ont atteint un taux de réussite de 94% après avoir obtenu 24 ovocytes à vitrifier, celles dépassant les 35 ans, avec un nombre similaire d’ovocytes, atteignaient à peine le 50% de probabilité de grossesse à terme. De là l’importance de préserver la fertilité avant 35 ans, et c’est sur ce fait que nous insistons à IVI, connaissant l’impact de l’âge sur la qualité ovocytaire », explique le Dr. Cobo.
Le groupe de patientes ayant vitrifié pour des raisons oncologiques ne suit pas la même tendance, dû principalement au nombre mineur de patientes revenues à IVI pour utiliser leurs ovocytes vitrifiés (voir graphique ci-dessous).
Le principal indicateur de la qualité ovocytaire est l’âge de la patiente. Cette étude peut donc agir en tant que guide et apporter une assistance claire sur les possibilités d’avoir un bébé selon ces deux paramètres mesurables, tout en aidant à donner forme à une réalité statistique de grand intérêt afin d’avancer dans le domaine de la prévention de l’infertilité.
L’étude est un miroir de la réalité sociale, qui montre comment le groupe majoritaire de patientes envisageant préserver leur fertilité pour des raisons sociales dépasse encore les 35 ans. En fait, ce dernier groupe rassemble plus du 70% des femmes qui ont préservé leur fertilité pour des raisons sociales à IVI, dont le 15% dépassaient les 40 ans. Cette tendance s’inverse dans le cas des cycles d’onco-fertilité, où le 70% des femmes avaient moins de 35 ans.
« Il s’agit d’une étude rétrospective regroupant dans le 83,5% des femmes qui ont opté pour une préservation élective de la fertilité, et dans le 16,5% restant, des femmes qui l’ont fait pour des raisons oncologiques (notamment cancer du sein). De ces patientes, 700 environ sont revenues pour tenter d’être mères, donnant naissance à 162 bébés nés d’une préservation pour des raisons sociales. 25 bébés, eux, sont nés après que leurs mamans ont surmonté un cancer », explique le Dr. Cobo. »
IVI a été le pionner en Espagne de la vitrification d’ovocytes et dispose, en plus, du plus grand nombre de patientes et de résultats à l’heure actuelle. Ceci a permis à l’échantillon pour cette étude, qui a regroupé 6.332 femmes, d’être le plus large publié jusqu’à présent dans les recherches consacrées à donnés d’utilisation, efficacité et pronostic de cette technique de conservation de gamètes.
D’ailleurs, cette étude décèle une évolution claire de la technique lorsqu’elle est réalisée pour des raisons sociales. Elle a augmenté d’un 18% dans les dernières dix années, tout en passant de 2% à 22% du nombre total de traitements réalisés à IVI (période analysée : 2007-2017).
« Même si les taux de retour restent faibles, (environ 15% pour la préservation sociale et 10% pour l’oncologique), il est certain que cette technique a connu une croissance exponentielle dans les dernières années, et nous prévoyons que la tendance restera la même pour les années à venir, ce qui exige une recherche détaillée et approfondie des implications, non seulement médicales, mais aussi sociales », conclut le Dr. Cobo.