• Deux études, menées par IVI, qui évaluent la capacité des prédicteurs et des marqueurs de la fertilité masculine ont été présentées en débat au congrès de l’ESHRE.
• Marga Esbert, médecin IVI à Barcelone, étudie la capacité prédictive de différents facteurs pour détecter la présence de spermatozoïdes dans le testicule avant une biopsie testiculaire.
• Rocío Rivera, médecin IVI à Valence, démontre l’association de certaines protéines dans le sperme et leur capacité à générer une grossesse.
Paris, le 2 juillet 2018 – L’infertilité masculine, qui représente 40% des causes d’infertilité, a été peu considérée jusqu’à récemment sous la croyance erronée de la prédominance de la stérilité féminine. Depuis de nombreuses années, IVI accorde une attention particulière à l’infertilité masculine et a même réalisé quatre études, dont deux présentées lors du 34ème congrès de l’ESHRE qui se tient actuellement à Barcelone (du 2 au 4 juillet).
L’azoospermie (absence de spermatozoïdes dans les échantillons de sperme) nécessite une biopsie testiculaire pour déterminer si le testicule produit des spermatozoïdes. Ce serait une grande avancée de découvrir une méthode alternative non-invasive, telle qu’un algorithme, qui permettrait de connaître la présence de spermatozoïdes dans le testicule, en évitant une telle intervention. La Dr Marga Esbert d’IVI à Barcelone a basé son étude sur la détermination de la capacité prédictive de certains facteurs pour indiquer l’existence ou non de spermatozoïdes dans le testicule.
Dans cette étude, des données ont été recueillies auprès de tous les patients ‘azoospermiques’ d’IVI Barcelone qui ont été soumis à des biopsies testiculaires entre 2004 et 2017.
Sur un échantillon total de 96 hommes, différents paramètres ont été analysés en association avec les résultats de la biopsie :
– L’âge,
– La durée de stérilité,
– Le taux de FSH,
– La masse corporelle,
– La taille des testicules
– Le type de pathologie
Selon la Dr Esbert, “chez les patients atteints d’azoospermie obstructive, nous sommes capables de récupérer le sperme jusqu’à 100% des cas, mais chez les hommes présentant une azoospermie sécrétoire**, le pourcentage chute à 29%. Ces derniers seraient les plus avantagés si nous réussissions à obtenir un diagnostic avec une méthode non invasive. Différents types de marqueurs sont recherchés mais, pour le moment, il n’y a pas de consensus scientifique. Dans cette étude, nous avons découvert qu’en fonction du volume testiculaire nous pouvons estimer de manière très fiable la présence de spermatozoïdes dans le testicule. Nous travaillons pour obtenir d’autres types de marqueurs et la prochaine phase de notre recherche se concentrera sur la recherche de protéines et de micro-ARN à partir des échantillons de patients azoospermiques pour nous permettre de prédire si le testicule est fonctionnel.”
D’autre part, Rocío Rivera, médecin IVI à Valence, a étudié les différences dans le profil protéique des échantillons de différents patients, en comparant ceux avec lesquels, grâce à la fécondation par ICSI, il était possible d’obtenir une grossesse et ceux qui échouaient.
Ainsi, après avoir analysé les protéines qui composent les spermatozoïdes, nous pourrions identifier celles qui sont liées au succès ou à l’échec de la reproduction. Afin de normaliser au maximum le facteur féminin et pour que le résultat de la grossesse dépende dans une plus large mesure du facteur masculin, des traitements avec don d’ovocytes ont été choisis pour tous les patients.
Le Dr Rivera déclare qu’« avec cette étude, nous avons connu et décrit le profil protéique des échantillons, à la fois ceux qui ont fécondé et ceux qui n’ont pas fécondé. Nous avons vérifié qu’il existe des différences en termes de protéines, et que celles-ci peuvent servir de marqueurs qui nous permettront de séparer les spermatozoïdes susceptibles de féconder de ceux qui ne le sont pas. En allant plus loin, en utilisant la technique MACS***, on pourrait penser à enrichir un échantillon avec du sperme contenant les protéines les plus optimales à utiliser dans un traitement de reproduction. Cependant, il ne s’agit que d’une hypothèse de recherche qui doit être poursuivie.”
*L’azoospermie obstructive
L’azoospermie consiste en l’absence de spermatozoïdes dans le sperme éjaculé. Lorsqu’elle est obstructive, cas le moins grave, elle se compose d’une anomalie au niveau des tubes séminifères ou du canal déférent qui empêche la sortie des spermatozoïdes dans l’éjaculat, mais il existe une production de spermatozoïdes dans le testicule.
**L’azoospermie sécrétoire
L’azoospermie sécrétoire est la forme la plus grave car elle implique un défaut dans la spermatogenèse (le processus de formation des cellules sexuelles mâles) qui empêche la production de spermatozoïdes.
***Technique MACS
Le MACS est une technique qui permet de sélectionner les spermatozoïdes présentant les meilleures caractéristiques pour les utiliser dans les traitements de reproduction assistée.