- Le lavage des spermatozoïdes est la première méthode utilisée pour éviter la transmission du VIH pour les couples sérodiscordants, c’est-à-dire quand l’homme est séropositif.
- Grâce à l’amélioration du développement des traitements antirétroviraux et des techniques de procréation assistée, les couples peuvent réaliser le rêve d’être des parents en toute sécurité.
Aujourd’hui, en cette Journée mondiale de lutte contre le sida, IVI (Institut Valencien de l’Infertilité) rappelle que le VIH reste un obstacle pour la procréation et qu’il existe aujourd’hui des techniques de PMA efficaces qui permettent de répondre au désir d’enfants des personnes infectées par le virus.
La première méthode et la plus efficace dans le cas de couples hétérosexuels sérodiscordants, dans lesquels seul l’homme est atteint du VIH, est le lavage du sperme suivi du traitement de FIV simple ou ICSI (injection Intracytoplasmique).
Il y a presque quinze ans, pour la première fois dans les cliniques d’IVI, un enfant est né alors que l’un des parents, en l’occurrence le père, était atteint du VIH. C’est grâce à la technique du lavage des spermatozoïdes que IVI a relevé un défi irréalisable quelques années auparavant. Ce procédé a permis à l’enfant, ainsi qu’à sa mère, d’être exempt du virus HIV.
Depuis plusieurs années, le recours à des techniques de procréation assistée a ainsi permis aux couples sérodiscordants d’éviter le risque de contamination, aussi bien pour la mère que pour le futur bébé.
Quelques chiffres IVI
Entre 2001 et 2016, les cliniques IVI en Espagne ont réalisé 435 lavages de sperme pour le HIV, suivi d’un traitement de PMA, Insémination artificielle ou fécondation in vitro. Et durant cette période, elles ont ainsi enregistré la naissance de 175 nouveau-nés faisant suite à ces traitements avec lavage de sperme pour éviter cette maladie.
Efficacité et sécurité du lavage du sperme chez les hommes séropositifs et son application ultérieure dans les techniques de reproduction assistée
Le lavage des spermatozoïdes est une technique de préparation des spermatozoïdes, développée depuis 1992 dans certaines unités de reproduction assistée comme c’est le cas dans les cliniques IVI, qui permet de séparer les spermatozoïdes mobiles des autres composants séminaux pour obtenir des spermatozoïdes sans ADN ni ARN du VIH.
En effet, le virus ne se trouve pas dans les spermatozoïdes eux-mêmes, mais dans le plasma séminal et dans d’autres cellules présentes dans le sperme. Cette technique permet d’éliminer l’infection dont l’homme est atteint puis de débuter un cycle de procréation assistée chez la femme.
« Le lavage du sperme, confirmé par des techniques de biologie moléculaire très sensibles et suivi d’un traitement de procréation assistée tel que l’injection intracytoplasmique (FIV ICSI), constitue le protocole optimal pour réduire le risque de transmission du virus de manière efficace » », explique le Dr Rocío Rivera, directrice du laboratoire d’andrologie de IVI Valencia. « Il y a encore quelques années, cela aurait été impensable, mais aujourd’hui il est possible de réaliser le rêve des couples sérodiscordants d’avoir un bébé sain », ajoute-t-elle.
Les différentes étapes de cette technique
Dans un premier temps, un premier lavage normal (dans un milieu de culture) est effectué pour éliminer le plasma séminal de l’échantillon, où se trouveront les cellules susceptibles d’être infectées par le virus (leucocytes, etc.).
Dans un second temps, un autre lavage est réalisé selon la technique du gradient de densité, en utilisant 3 couches de milieu de culture de densités différentes (celles-ci dépendent de la clinique et chez IVI elles représentent 40% – 60% – 80%) de manière à sélectionner les spermatozoïdes mobiles.
La troisième étape consiste en un autre lavage utilisant la technique SWIM-Up dans laquelle les spermatozoïdes qui ont la meilleure mobilité sont sélectionnés.
Une fois lavée et avant d’être utilisée, la moitié de l’échantillon de spermatozoïdes est stockée dans une banque de sperme en quarantaine et l’autre moitié est analysée, au moyen de tests de biologie moléculaire, afin de confirmer l’absence de virus dans l’échantillon traité. Si elle se révèle négative, l’échantillon congelé peut être utilisé.
Le traitement de PMA
Une fois les spermatozoïdes sains sélectionnés, le traitement de PMA peut être mis en œuvre. N’importe lequel peut convenir, bien que la FIV ICSI soit le plus recommandé pour plusieurs raisons :
- Le nombre de spermatozoïdes utilisés dans une ICSI est beaucoup plus faible que dans le cadre d’une Insémination artificielle.
- Il réduit le risque d’infection car un seul spermatozoïde est utilisé par ovocyte et non l’échantillon entier, ce qui évite d’exposer le patient à l’ensemble de l’échantillon.
À noter que 20,9 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en juin 2017. Par ailleurs, ce sont les personnes entre 25 et 49 ans qui sont les plus touchées et elles représentent 69% des malades, celles-là même qui sont en âge de procréer.