- Les travaux présentés par la Fondation IVI au cours du congrès de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE) confirment qu’un excès de concentration de ces métaux lourds pourrait avoir un impact sur la fertilité. Les résultats obtenus montrent en effet une baisse de la réponse ovarienne et des résultats embryologiques et cliniques
- Ces concentrations ont été observées dans le liquide folliculaire, le plasma et l’urine prélevés le jour de la ponction ovarienne, ainsi que dans l’analyse d’urine effectuée le jour du transfert embryonnaire
- On a ainsi recherché la présence de ces oligoéléments non essentiels parmi lesquels des métaux lourds comme le plomb, le mercure et l’arsenic, ainsi que d’autres éléments moins recherchés, comme le strontium, l’étain, le césium et le rubidium
COPENHAGUE, 27 JUIN 2023
Si l’industrialisation a indéniablement apporté beaucoup à la société, elle a également contribué à nous exposer à des facteurs environnementaux pouvant affecter notre santé. Parmi ces conséquences, on peut citer les problèmes de fertilité dus à une exposition continue à des polluants environnementaux au cours de notre vie reproductive.
Les travaux présentés lors du 39e congrès de l’ESHRE qui s’est tenu à Copenhague, ont en effet établi un lien avec les taux de ces oligoéléments non essentiels, parmi lesquels on trouve des métaux lourds comme le plomb, le mercure, l’arsenic mais aussi le strontium, l’étain, le césium et le rubidium.
Les résultats montrent qu’un taux plus élevé de ces oligoéléments non essentiels, comme le mercure dans le sang, mais aussi celui d’autres éléments peu étudiés, comme le strontium, l’étain, le césium et le rubidium, recherchés dans l’urine, et pouvant être consommés au quotidien, a été associé à une moins bonne réponse ovarienne et à une baisse des résultats embryologiques dans les traitements de FIV.
Par ailleurs, des taux plus élevés d’arsenic dans les urines prélevées le jour du transfert embryonnaire ont abouti à de moins bons résultats cliniques en termes de FIV explique le Docteur Francisco Dominguez, chercheur à la Fondation IVI et superviseur de cette étude : « il est certain que ces résultats montrent bien un impact direct entre la teneur en oligoéléments non essentiels et les résultats des FIV. Il est encore un peu prématuré d’en tirer des conclusions mais nous pouvons déjà anticiper que ces éléments pourraient être associés à notre alimentation courante avec la présence de mercure dans le poisson, ou celle d’arsenic associée à une consommation excessive de riz ou encore de traces de strontium dans les céréales, les végétaux à feuilles et les produits laitiers, par exemple. Il faut aussi ajouter à cela notre exposition environnementale à ces éléments non essentiels. »
Ces concentrations ont été analysées dans le liquide folliculaire, le plasma et l’urine prélevés le jour de la ponction ovarienne, ainsi que dans l’analyse d’urine effectuée le jour du transfert embryonnaire.
L’étude a porté sur 51 femmes, d’un âge moyen de 39 ans, dont la moitié ne fumait pas. Elles ont toutes été soumises à une FIV dans nos cliniques IVI d’Espagne, avec transfert d’un blastocyste euploïde unique, comprenant un nombre adéquat de chromosomes.
Le Dr Dominguez insiste sur le fait que ces résultats ne sont que « préliminaires et doivent être confirmés auprès d’un groupe plus important de participantes » pour pouvoir être développés et aboutir à des recommandations. L’objectif étant avant tout de mieux connaître les mécanismes sous-jacents liés à ces associations. « Toutes les personnes ne réagissent pas de la même façon à une exposition à ces éléments et il convient par conséquent de corréler d’autres variables associées aux facteurs environnementaux et au mode de vie », conclut le chercheur.