- Les raisons principales qui conduisent les couples de Françaises à suivre un traitement de PMA à l’étranger : une législation plus souple et la recherche de méthodes innovantes comme la maternité partagée.
- 7% des patientes françaises en couple homosexuel qui ont suivi un traitement dans une clinique IVI en Espagne ont opté pour la méthode ROPA, également appelée FIV réciproque destinée aux couples de femmes.
Paris, le 18 décembre 2018 – En 2017, 6% des patientes françaises qui sont venues en Espagne suivre une PMA chez IVI étaient en couple de femmes (contre 1% en 2013), traduisant ainsi une évolution significative de la société. Ces femmes se tournent vers l’étranger, et principalement vers l’Espagne, pour pouvoir recourir à la PMA, jusqu’alors interdite en France. La majorité d’entre elles viennent afin d’avoir accès à des techniques particulières.
Parmi les traitements de procréation assistée, 7% de ces patientes homosexuelles optent pour la Réception des Ovocytes de la Partenaire (ROPA). Elle repose sur le partage de la conception du bébé ente les deux compagnes, en vue d’une maternité partagée. Il s’agit d’une double maternité puisqu’elle nécessite le don d’ovocytes de l’une et l’utilisation de l’utérus de l’autre.
Pour mieux comprendre cette technique, les spécialistes de l’infertilité de IVI répondent à quelques questions sur cette technique :
La méthode ROPA : vers une maternité partagée ?
Elle s’adresse aux couples de femmes qui veulent assumer une maternité de manière partagée et active, soit par choix personnel, soit pour raisons médicales. Recommandé en cas d’absence ou d’altération de la qualité des ovocytes, ce procédé est également préconisé lorsqu’une absence ou un dysfonctionnement sévère des ovaires est observé. En outre, l’équipe médicale peut proposer ce protocole en cas d’altérations chromosomiques ou génétiques, ou si le risque de transmission héréditaire d’une pathologie se présente. La méthode ROPA reste enfin la solution indiquée quand les autres techniques de procréation assistée ont échoué.
En quoi consiste ce procédé particulier ?
Elle se distingue des autres procédés de PMA par le fait que chacune des deux partenaires partage activement le processus de fécondation in vitro. L’une d’elles est la mère génétique du bébé, tandis que l’autre participe au traitement en portant le bébé et en le mettant au monde. Dans le cadre de la méthode ROPA, les médecins ont recours à une FIV double don, c’est-à-dire faisant appel au don de sperme et au don d’ovocytes, le dernier provenant dans ce cas de l’une des deux futures mamans.
Comment se déroule-t-il ?
Deux traitements parallèles sont prescrits à chacune des compagnes.
La future maman « donneuse » d’ovocytes doit se soumettre à une série d’examens (bilan hormonal, sérologie, échographie et caryotype) pour dépister d’éventuelles anomalies génétiques susceptibles d’affecter l’embryon. Elle suit ensuite un cycle de stimulation ovarienne par injection d’hormones afin de produire des follicules et d’obtenir un plus grand nombre d’ovocytes. Le médecin spécialiste procèdera ensuite à la ponction, avec sédation, pour extraire les ovules matures.
La maman « receveuse » suivra aussi, quant à elle, un traitement pour préparer son utérus avant le transfert de l’embryon.
Concernant les donneurs de spermatozoïdes, ils sont anonymes en Espagne comme en France.
Que disent les lois françaises et européennes ?
En France, les couples homosexuels et les femmes célibataires n’ont pas accès à la PMA, de fait, la méthode ROPA n’est pas pratiquée. Cependant, avec l’ouverture de la PMA à toutes, il est possible qu’elles puissent recourir prochainement à cette technique.
Aujourd’hui, seul sept pays en Europe permettent aux couples de femmes d’accéder à la PMA dont l’Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande et la Lettonie. Pour autant, la méthode ROPA n’est pas systématiquement autorisée dans ces pays