Au cours des dernières décennies le nombre de femmes de plus de 35 ans qui ont donné naissance à un enfant a considérablement augmenté en Europe.
Beaucoup de femmes sont amenées, en effet, à repousser à plus tard leur projet de maternité en raison de facteurs socio-économiques et professionnels. Il est donc important d’informer ces femmes sur la possibilité de survenue de la périménopause et de la ménopause.
La ménopause correspond à l’arrêt des règles et à la possibilité de concevoir un enfant avec ses ovocytes. Ce phénomène peut apparaitre en quelques mois ou sur plusieurs années entre 40 et 55 ans et il est marqué par la chute de la sécrétion d’œstrogènes par l’ovaire. L’âge moyen de la ménopause pour les Françaises est 52 ans
A l’occasion de la Journée Mondiale de la ménopause, le 18 octobre 2016, le spécialiste de la fertilité Dr. André Guérin (dép. francophone IVI Barcelone) apporte des informations sur le sujet de la fertilité avant, durant et après la ménopause.
1. L’infertilité liée à l’âge n’est pas seulement un problème dû à l’arrivée de la ménopause.
Le déclin de la fertilité des femmes dû à l’âge commence bien avant la ménopause. Les femmes naissent avec environ 2 millions de follicules ovariens (chaque follicule contient un ovocyte) ; la quantité des follicules et donc d’ovocytes diminue chaque mois par centaines et cela jusqu’à la ménopause. La diminution franche du nombre et de la qualité des ovocytes avec l’âge et les changements au niveau de l’utérus explique la baisse de la fertilité. Ce phénomène apparait bien avant la ménopause et la périménopause. Dans les cliniques IVI on pratique des tests qui permettent de dépister le début de la ménopause ou de la périménopause. En fonction de ces explorations ils existent des traitements de la fertilité adaptés.
2. Après la ménopause, seul le don d’ovocytes peut permettre une grossesse
La femme avant l’âge de 35 ans a une fertilité estimée à 25% de chances de concevoir par cycle menstruel, après cet âge les chances diminuent, elles sont faibles à partir de 40 ans avec seulement 10%. Après la ménopause, et si l’âge de la patiente l’autorise (âge légale pour concevoir dans chaque pays), le don d’ovocyte peut permettre une grossesse.
3. La ménopause peut-elle survenir prématurément ?
Seul 1% des femmes peut avoir une ménopause avant 40 ans. Il s’agit d’une ménopause prématurée ou d’une insuffisance ovarienne précoce. Les symptômes de la ménopause prématurée sont presque les mêmes que la ménopause naturelle – règles irrégulières ou manquantes, des règles qui sont plus abondantes ou moindre qu’habituellement et des bouffées de chaleur. La plupart du temps on ne trouve pas la cause de la ménopause précoce, mais on pense qu’il y a probablement des causes génétiques et des facteurs de risques dus à notre mode de vie (tabagisme, obésité).
Chez IVI, nous effectuons une série de tests pour savoir pourquoi le couple a du mal à concevoir afin de nous aider à décider le meilleur traitement pour chaque patient. Cela comprend une vérification de la réserve ovarienne de la patiente, par une analyse de sang le troisième jour de la menstruation et, en deuxième étape, nous procédons à une échographie. Pendant l’échographie, nous comptons le nombre de follicules pour vérifier si la patiente a un bon niveau potentiel d’ovocytes (ovules au stade immature).
4. Est-il possible de suivre un traitement de fertilité après l’arrivée de la ménopause ?
Les femmes actuelles sont de plus en plus conduites à repousser l’âge de leur première maternité et ce, semble-t-il, en raison de leur carrière professionnelle. Après 35 ans, la fertilité de la femme diminue. On peut recourir dans ce cas à une préservation de la fertilité par congélation des propres ovocytes de la patiente; cette technique est recommandée si possible avant l’âge de 38 ans. Cela permet ainsi d’utiliser des ovocytes de bonne qualité un peu plus tard dans la vie.
Une grande étude, publiée par IVI en 2015, montre que les femmes qui ont recours à cette technique de préservation de la fertilité utilisent leurs ovocytes pour concevoir dans les deux ans qui suivent la congélation. La plupart des femmes qui préservent leur fertilité pour éviter les effets de l’âge sont célibataires au moment de cette préservation. Moins de 10% des femmes de 40 ans ou plus pourront obtenir une grossesse en faisant une fécondation in vitro avec leurs propres ovocytes (sans avoir pu faire de préservation de fertilité avant). Pour la plupart des femmes, après 40 ans, le traitement idéal est le don d’ovocytes avec l’utilisation du sperme du conjoint. Le taux de succès de ce traitement chez IVI est très élevé, il dépasse 60% du taux de grossesse. Chez IVI nous informons très précisément les patients en fonction de leur âge sur le traitement le mieux adapté ; pour les femmes après 40 ans, il est nécessaire que la grossesse soit surveillée par une équipe spécialisée.
5. Existe-t-il une limite légale pour un couple qui essaye d’avoir un bébé après la ménopause ?
La plupart des pays choisissent une limite d’âge à partir de laquelle les traitements de la fertilité ne sont plus recommandés. Il est préférable d’essayer d’être enceinte avant 45 ans, mais la limite d’âge en Espagne recommandée par le collège de gynécologie est 50 ans.