- Le transfert d’embryons, lorsqu’il est ultérieur à la stimulation ovocytaire augmente les taux d’implantation, de gestation et réduit les taux d’avortement.
- Les effets de la stimulation sur l’endomètre pourraient compromettre le résultat des traitements de PMA « frais » chez les patientes souffrant d’obésité.
- Grâce à la technique de vitrification, la qualité des embryons n’est pas altérée par le report du transfert.
Paris, le 16 octobre 2018 – Selon l’OMS, en 2016, 40 % de la population féminine adulte mondiale souffrait d’embonpoint et environ 15 % étaient obèses. Les effets négatifs de ces altérations endocriniennes sur la fertilité sont connus, c’est pourquoi les spécialistes recommandent toujours de privilégier une grossesse à un poids normal afin de la supporter avec le moins de risques possible et afin de ne pas nuire à la santé du bébé.
Comme les chercheurs d’IVI l’ont présenté, lors du 74e Congrès de l’American Society for Assisted Reproduction (ASRM) qui vient de se terminer, les femmes obèses pourraient bénéficier d’un transfert d’embryons retardé, ce qui, selon une étude prospective élimine la corrélation entre les taux d’implantation, d’avortement et de nouveau-né vivant et les indices d’obésité et de graisse corporelle.
« Au lieu de transférer l’embryon quelques jours seulement après avoir stimulé la production des ovules et de les avoir extraits, le transfert serait différé à un cycle ultérieur, évitant ainsi un éventuel effet négatif sur l’endomètre et sans que la qualité des embryons soit altérée », explique Antonio Requena, Directeur médical d’IVI. Ce report est viable grâce à la technique de la vitrification – congélation ultra-rapide dans l’azote liquide à -196ºC -, au développement de laquelle IVI a participé et qui est utilisée quotidiennement dans les 65 cliniques du groupe.
Ces résultats sont issus de l’étude « ABC Trial : Appraisal of body content. Les cycles d’embryons congelés ne sont pas affectés par les effets négatifs de l’obésité observés dans les cycles frais « , dirigée par le Dr Kim JG et supervisée par le Professeur Richard T. Scott, PDG d’IVIRMA Global, dans laquelle ont été étudiées plus de 1200 patientes du groupe de Reproduction Assistée (juin 2016 – avril 2018).
L’obésité, un facteur de risque d’infertilité
Le transfert d’un embryon vitrifié pourrait atténuer les effets négatifs liés à l’obésité, observés dans les cycles » frais ». Depuis des années, IVI étudie la corrélation entre l’obésité et la diminution de la fertilité des patients. En fait, les femmes obèses ont souvent besoin de plus de temps pour tomber enceintes spontanément et sont même trois fois plus susceptibles d’avoir des problèmes d’infertilité que les femmes de poids normal.
« Ceci est dû à l’implication de divers facteurs, tels qu’une faible réceptivité endométriale, qui affectent le pronostic reproductif, » note le Dr Requena. « Les taux d’implantation et de grossesse diminuent considérablement à mesure que l’IMC féminin augmente. De plus, le risque de complications obstétricales est trois fois plus élevé chez les femmes obèses, le taux d’avortement augmente et le risque de décès fœtal et de naissance prématurée est deux fois plus élevé que chez les femmes de poids normal « , ajoute le spécialiste.
Par ailleurs, l’obésité n’affecte pas seulement les femmes, mais aussi à l’adolescence et à l’âge adulte des enfants, elle représente un facteur de risque majeur dans les maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le syndrome métabolique et le diabète de type II.
Ainsi, bien qu’il semble que l’utilisation d’un transfert différé puisse améliorer le pronostic reproductif de ces patientes, les spécialistes de IVI recommandent toujours aux femmes d’aborder la gestation avec un poids aussi proche de la normale que possible. Pour y parvenir, les gynécologues recommandent un plan d’amaigrissement et modifient les mauvaises habitudes alimentaires. Il est important de consulter un spécialiste en nutrition et de faire de l’exercice avec un entraîneur spécialisé, car il a été prouvé que la pratique d’une activité sportive modérée chez les hommes et les femmes améliore les résultats des traitements de procréation assistée.