- À l’occasion de la 35ème réunion annuelle de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE), IVI a fait accepter 49 contributions dans le programme général : 14 d’entre elles étaient orales, auxquelles sont ajoutés 31 affiches ainsi que 4 articles.
- Dans ce cadre, IVI présente une étude sur le lien entre le taux de progestérone et le succès d’une grossesse. L’étude, qui compte un échantillon de près de 1 200 patientes, a suscité un grand intérêt parmi la communauté scientifique.
L’importance de la progestérone au cours de la grossesse et même avant, pour faciliter l’implantation de l’embryon, est largement connue. Mais que faire s’il était possible d’établir une relation causale entre les niveaux de progestérone et les taux de réussite dans les traitements de reproduction ? C’est le point de départ de l’étude intitulée « Un essai prospectif de grande envergure dans une population non sélectionnée confirme que le faible taux de progestérone sérique le jour du transfert de l’embryon altère l’issue de la grossesse en cycles artificiels », présentée par le Dr Elena Labarta, gynécologue à IVI Valence, durant le 35ème Congrès de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE), tenu à Vienne.
« Au cours des 3 dernières années, nous avons étudié l’impact de la valeur de la progestérone mesurée dans le sang le jour du transfert d’embryons sur les taux de grossesse effectuées durant les cycles de préparation de l’endomètre artificiel. Jusqu’à présent, et sur la base d’études antérieures effectuées par d’autres groupes, on estimait qu’une telle mesure n’était pas utile, car elle ne pouvait pas refléter l’action que la progestérone exerçait en local, au niveau de l’utérus, et qu’en outre la dose de progestérone administrée était plus que suffisante pour répondre aux besoins de toutes les patientes. Cependant, nos résultats ont remis en cause ce dogme et ont montré que les taux sanguins de progestérone sont associés au résultat de la grossesse. À cet égard, nous avons effectué les deux premières études prospectives, regroupant près de 1 400 patientes au total. Nous pouvons donc affirmer qu’il existe une valeur de progestérone en dessous de laquelle les taux de grossesse évolutive peuvent chuter à 20%, ce qui représente une baisse drastique des taux de réussite des traitements de la reproduction », déclare le Dr Labarta.
Selon les dernières données analysées et présentées lors de ce congrès, il a été possible de déterminer le seuil du niveau de progestérone en dessous duquel les résultats se détérioraient de manière significative. Ainsi, les patientes dont les taux sériques de progestérone étaient inférieurs à 8,8 ng / ml le jour du transfert d’embryon présentaient un taux de grossesse évolutive inférieur de 18%. Ces résultats suggèrent que l’absorption vaginale de la progestérone peut varier d’une patiente à l’autre, ce marqueur influant sur les résultats obtenus. Cette étude, qui présente les résultats d’un échantillon de près de 1 200 patientes, a suscité un vif intérêt auprès de la communauté scientifique et a été présentée dans divers forums et congrès à travers le monde pour son impact sur l’avenir de la médecine de la reproduction.
Déjà en 2017, un groupe de recherche dirigé par le Dr Labarta avait publié la première étude prospective afin d’analyser ce problème, démontrant ainsi de manière novatrice qu’il existait un seuil de taux sériques de progestérone le jour du transfert d’embryon, en dessous duquel le taux de grossesse en cours diminue considérablement. « Ces résultats ont suscité un vif intérêt et nous menons plusieurs axes de recherche. D’une part, nous avons vu que le niveau de progestérone prédit le résultat non seulement s’il est mesuré le jour du transfert d’embryon, mais également tout au long de la phase lutéale (à partir du jour de l’implantation de l’embryon jusqu’au test de grossesse). D’autre part, nous trouvons un moyen de sauver les cas qui présentent une valeur de progestérone sous-optimale et les résultats sont très encourageants, car nous avons pu constater que la situation peut être inversée si elle est détectée à temps. Une découverte importante qui continue de nous aider dans notre recherche constante des meilleurs résultats en matière de reproduction » a ajouté le Dr Labarta.
49 contributions IVI au congrès : 14 interventions orales, 31 affiches et 4 interventions dans des sessions invitées
Outre le Dr Labarta, invitée par le comité ESHRE à donner une conférence sur ce sujet, le Dr Ernesto Bosch, directeur médical d’IVI Valence, et le Dr Nicolás Garrido, directeur de la Fondation IVI, ont été appelés à présenter leurs travaux respectifs, durant des sessions invitées, en raison de leur intérêt scientifique.
Le Dr Bosch expose les principaux axes de recherches, conformément aux directives de l’ESHRE – relatifs à la gestion de la réponse élevée – auxquelles il a participé comme seul membre espagnol de l’équipe et dont il a défini, durant ces deux dernières années, la ligne directrice sur la stimulation ovarienne.
Le Dr Garrido, quant à lui, parle des techniques et critères de sélection du sperme comme l’un des points fondamentaux du succès de la reproduction, en mettant l’accent sur la sélection intelligente, basée sur les caractéristiques moléculaires comme mécanisme d’amélioration des protocoles. Cette procédure remplacerait celle actuelle, subjective et réalisée de manière autonome par les spermatozoïdes, par une pratique orientée et objective, visant à améliorer les résultats cliniques en sélectionnant et en utilisant le spermatozoïde le plus approprié parmi des millions.
La quatrième session invitée, à laquelle a participé le Dr Roberto Matorras de la clinique IVI à Bilbao, porte sur les recommandations de l’ESHRE relatives aux bonnes pratiques cliniques en matière de ponction folliculaire, par le biais d’une analyse factuelle, ainsi que sur la recherche d’un consensus d’experts dans des domaines où il n’existait pas de bibliographie.
ESHRE est la plus haute conférence européenne sur la procréation assistée. C’est l’endroit où les meilleurs professionnels du monde entier se réunissent, et où, chaque année, ils arrivent à des conclusions importantes qui tracent l’avenir dans le domaine de la reproduction.