Saviez-vous que 15% de la population mondiale rencontre des difficultés pour concevoir un enfant, soit 80 millions de personnes ? 500 000 couples consultent environ chaque année afin d’être aidés pour concevoir un enfant, soit environ 1 couple sur 7 et 1 sur 10 suit un traitement.
Malgré cela, l’infertilité reste un sujet tabou. Dans le passé elle était contribuée à la femme mais aujourd’hui on sait que les cas d’infertilité sont autant d’origine féminine que masculine, soit 40%. Une raison pour laquelle les recherches, jusqu’à présent concentrés essentiellement sur la femme, se tournent de plus en plus vers l’homme et notamment les progrès dans la sélection des spermatozoïdes pour améliorer les résultats des traitements de procréation assistée.
Les conclusions de trois nouvelles études visant à améliorer le diagnostic et le traitement de l’infertilité masculine ont été présentées par les spécialistes IVI lors du Congrès annuel de l’ESHRE, qui s’est tenu du 2 au 5 juin dernier à Genève.
Selon la Dr Cristina González, coordinatrice des Laboratoires d’Andrologie d’IVI, le spermogramme, qui est effectué lors d’une première consultation « n’analyse pas les facteurs qui influent sur la qualité du sperme au-delà de la concentration des spermatozoïdes (présents ou non), de leur mobilité et de leur aspect morphologique ».
Il ne prend pas en compte le nombre de chromosomes haploïdes, ni la qualité de matériel génétique des spermatozoïdes. Bien qu’ils ne soient pas considérés comme anormaux, certains changements chromosomiques – polymorphismes et inversions – sont la cause d’une mauvaise qualité du sperme et des taux de grossesse plus faibles, selon les résultats de l’étude menée par le Dr González.
1) Les détecter chez un patient est simple : il suffit d’effectuer un caryotype – une photographie de tous les chromosomes d’une cellule – à l’aide d’une analyse de sang, un test de routine déjà effectué auprès de tous les couples au début des traitements de procréation, et qui permet d’anticiper les difficultés pour parvenir à une grossesse.
2) Un autre test qui améliore le diagnostic de l’infertilité masculine porte sur le contenu de l’ADN du sperme – ploïdie spermatique – par cytométrie de flux, une technique qui consiste à projeter une lumière laser sur les cellules permettant l’analyse des différentes caractéristiques cellulaires. Pour effectuer ce test, le même échantillon initial de sperme destiné au spermogramme peut être utilisé. Il s’avère que, selon une étude menée par le Dr Alberto Pacheco, directeur du Laboratoire d’Andrologie d’IVI de Madrid, une teneur anormale en ADN du sperme influe sur la qualité de l’embryon. Une découverte très importante en raison de ses conséquences sur le taux de fécondation et le pourcentage d’embryons viables pour le transfert.
3) Les résultats d’une troisième étude ont également été présentés lors du congrès par le Dr Nicolás Garrido, directeur de la Fondation IVI. Il s’agit d’une méta-analyse réalisée en collaboration avec deux centres de procréation assistée au Brésil, et qui peut conduire à une amélioration de l’efficacité des traitements pour obtenir une grossesse. Avec la fécondation in vitro, les spermatozoïdes sont généralement obtenus par éjaculation, même dans le cas d’hommes avec un faible nombre de spermatozoïdes et ceux qui présentent des lésions ou des blessures dans leur matériel génétique, ce qui est également connu sous le nom de fragmentation de l’ADN. Il a été détecté que cette fragmentation est réduite de 24 % lorsque le sperme est obtenu par biopsie testiculaire, ce qui se traduit par une meilleure qualité et donc de meilleures probabilités de grossesse, une diminution des fausses couches et un taux plus élevé de nouveau-nés vivants, des progrès qui justifient la réalisation d’une biopsie dans ces cas.
« C’est une procédure plus invasive, mais qui devra être envisagée dans des cas spécifiques. La biopsie testiculaire permet d’obtenir des spermatozoïdes à un stade antérieur, dans lequel les lésions n’ont pas encore eu lieu. Cela se pratique en chirurgie ambulatoire avec anesthésie locale et avec une récupération de seulement quelques heures », explique le Dr Garrido.
Ces trois études nous aident à élargir nos connaissances sur le facteur masculin et son impact dans les traitements de procréation assistée.
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