La société actuelle évolue à grands pas et elle est formée par plusieurs modèles familiaux. Pour la plupart d’eux, le rôle de la procréation assistée a été crucial dans leur rêve d’avoir des enfants.
Nous avons de nos jours une nouvelle nécessité, le désir d’enfant des personnes transgenres. Ce collectif en France n’est pas encore comptabilisé. Or, en Espagne il représente entre 0,1 et 2,7 % de la population. Comment peut-on répondre aux désir d’enfant des personnes transgenres ? IVI a souhaité faire le point sur cette question.
Le désir de grossesse chez les personnes transgenres
Les personnes transgenres ont le même désir d’enfant et de créer une famille que les personnes cisgenres. D’après l’étude ‘Desire to Have Children Among Transgender People in Germany: A Cross-Sectional Multi-Center Study’ (Désir d’enfant parmi les personnes transgenres en Allemagne, une étude transversale sur plusieurs établissements), près de 76 % parmi ces patients envisagent de recourir à la préservation de leur fertilité pour, un jour, avoir des enfants.
En effet, la cryoconservation des gamètes serait le premier pas pour réaliser le désir d’enfant avant une chirurgie ou un traitement hormonal qui puisse provoquer la fin de la fertilité.
« La médecine reproductive évolue et participe à la création de nouveaux modèles familiaux. Nous l’avons fait pour les femmes sans partenaire et les couples de femmes. Nous sommes aujourd’hui heureux de pouvoir aider toutes les personnes transgenres à réaliser leur désir de reproduction. Comment pouvons-nous y parvenir ? En leur offrant la possibilité de préserver leurs gamètes avant de suivre un processus médical, voire une intervention chirurgicale, qui leur permettra d’adopter le modèle auquel il s’identifie ». Ainsi l’explique le Dr Antonio Requena, directeur médical d’IVI.
Préservation de la fertilité des personnes transgenres
Malgré le souhait de beaucoup d’hommes et femmes transgenres d’avoir des enfants, la décision se heurte encore à un certain nombre d’obstacles. Le traitement pour la préservation de la fertilité nécessite d’un protocole d’hormonation qui inquiète les patients. En outre, il est essentiel de recourir à des experts spécialisés dans ce domaine spécifique de la reproduction assistée.
Le Dr Requena synthétise les doutes qui surgissent lors du désir d’enfant des personnes transgenres. « Les préoccupations les plus courantes en matière de reproduction sont l’absence de conseils médicaux adaptés, les effets secondaires indésirables des hormones endogènes. Aussi les procédures parfois invasives et la nécessité de retarder ou d’interrompre le traitement à base d’hormones exogènes, qui peuvent entraîner la réapparition des symptômes associés à la dysphorie de genre, un état dépressif dû à un conflit entre l’identité de genre et le sexe assigné à la naissance».
IVI Barcelone, pionnière des traitements destinés aux personnes transgenres
Chez IVI, nous voulons toujours répondre aux divers problèmes liés au désir d’avoir une descendance. C’est pourquoi nous avons contribué à la normalisation de nouveaux modèles familiaux dans la société. La personnalisation de nos protocoles prend une importance particulière lorsque nous parlons de patients transgenres.
Les spécialistes d’IVI Barcelone travaillent déjà depuis un certain temps sur des projets destinés à apporter une réponse médicale au désir de parentalité des personnes transgenres. IVI Barcelone crée actuellement des protocoles que toutes nos cliniques d’Espagne suivent.
Préservation de la fertilité pour les hommes transgenres
Les hommes transgenres sont des personnes avec une identité de genre masculin. Le genre assigné lors de leur naissance était féminin. Ils sont donc en cours d’acquisition, ou ont déjà achevé ce processus, d’un modèle du genre masculin.
La vitrification ovocitaire est le traitement pour être parents, avec les démarches habituelles dans ce processus. « Les traitements comprenant une stimulation ovarienne chez les hommes trans vont impliquer une administration exogène d’hormones. Cela éléve les taux d’œstrogènes endogènes. De même, on devra réaliser des examens vaginaux et des échographies. En cas de prélèvement d’ovocytes, une ponction pour l’aspiration des follicules aura lieu via le vagin », explique le Dr Requena.
Quel es le moment pour préserver ? Avant ou après le début d’une hormonothérapie à base de testostérone ?
«Pour le moment, il n’existe pas d’études claires incitant à recommander l’interruption du traitement à base de testostérone avant le traitement, ni sur la durée de cette interruption. Il existe même des articles décrivant la mise en œuvre d’une stimulation hormonale sans suspension du traitement à base de testostérone, sans observation d’une différence de qualité des ovocytes obtenus. Des données ont été publiées en ce sens sur des résultats de congélation d’ovocytes d’hommes trans sous hormonothérapie (suspendue avant la stimulation). On les a comparé à ceux obtenus pour des hommes trans qui n’avaient pas entamé un traitement à base de testostérone et ceux de femmes cisgenres.
Les résultats semblent montrer qu’il n’existe pas de différences en termes de quantité et de maturité des ovocytes récupérés. Non plus en termes de réponse à la stimulation même si une étude a montré que la dose de FSH administrée devait être inférieure et que la dose maximale d’œstradiol devait être supérieure pour les hommes transgenres par rapport aux femmes cisgenres », précise le Dr Requena.
Il existe par ailleurs une solution expérimentale de préservation de la fertilité pour les hommes transgenres : la congélation du tissu ovarien. Celui-ci est extrait par laparoscopie au cours d’une intervention chirurgicale.
Traitements de PMA pour les hommes transgenres
Une fois l’homme transgenre a préservé sa fertilité, il existe plusieurs alternatives pour avoir un enfant avec les embryons fécondés, soit avec le sperme d’un donneur, soit avec celui du partenaire.
- L’embryon est transféré dans l’utérus du patient, s’il n’a pas subi de chirurgie d’affirmation du genre, par hystérectomie.
- La partenaire féminine cisgenre reçoit l’embryon dans son utérus, en suivant la méthode ROPA (réception des ovocytes du/de la partenaire).
Aucun effet sur la santé de nouveau-nés vivants n’a été observé après des traitements réalisés avec des ovocytes congelés d’hommes transgenres ayant suivi au préalable une hormonothérapie ou chez ceux qui avaient préservé leur fertilité avant un traitement à base de testostérone.
Préservation de la fertilité pour les femmes transgenres
Les femmes trans, par conséquent celles nées hommes, qui sont en cours d’acquisition, ou ont déjà achevé ce processus, d’un modèle du genre féminin, disposent également de solutions pour préserver leur fertilité. Il s’agirait alors de congeler leur sperme ou leur tissu testiculaire.
« Dans le cas des femmes trans, il serait nécessaire de recourir à la masturbation pour obtenir des échantillons de sperme. Ce geste pourrait s’avérer difficile d’un point de vue psychologique pour ces patientes. Dans ce contexte, un accompagnement psychologique est indispensable pour tout traitement de reproduction chez des personnes transgenres afin d’atténuer les troubles émotionnels associés à ces processus », ajoute le Dr Requena.
Quel serait, pour une personne transgenre, le meilleur moment pour préserver sa fertilité ?
Les traitements de reproduction visant à préserver la fertilité des personnes transgenres peuvent entrer en conflit avec leur identité de genre et leur état psychologique. Ceci vient du fait de se soumettre à un traitement hormonal correspondant à leur sexe de naissance.
Comme nous avons expliqué, il n’existe pas une recommandation claire sur le meilleur moment pour préserver. Or, à cause des troubles émotionnels, il vaut mieux préserver sa fertilité au moment de débuter une hormonothérapie d’affectation de genre.
« Il est certain que nous ne disposons pas encore de données très concluantes en raison d’une casuistique insuffisante. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir dans ce domaine. Nous avons là de nouveaux défis à relever en matière de médecine reproductive. Beaucoup de questions demeurent encore sans réponse claire en raison de preuves scientifiques insuffisantes. Il est par conséquent conseillé aux personnes qui entament un processus de changement d’identité sexuelle d’envisager une préservation de leur fertilité. Cette recommandation s’adresse autant à la femme transgenre pour la préservation de spermatozoïdes qu’à l’homme transgenre pour la préservation éventuelle anticipée d’ovocytes à réaliser au plus tôt dans le cas d’un traitement à la testostérone », conclut le Dr Requena.
À IVI, nous restons à vos côtés pour vous accompagner
À IVI, nous voulons accompagner tout homme ou femme qui souhaite devenir parent. Nous pensons que seul l’amour crée des familles et c’est pourquoi nous répondons à un large éventail de cas. Appelez-nous ou remplissez notre formulaire en ligne si vous avez des doutes dans votre parcours pour avoir un enfant. Notre équipe se fera un plaisir de répondre à vos questions en français.
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