La chlamydiae ou la gonococcie sont deux infections sexuellement transmises (IST) qui peuvent évoluer vers une maladie inflammatoire pelvienne. Cette maladie touche les organes reproducteurs féminins dont les trompes de Fallope. Une obstruction tubaire peut poser des problèmes de transport des embryons. Par conséquent, elle peut avoir un impact sur la fécondation naturelle. Par ailleurs, l’utérus peut également être impacté ce qui empêchera la bonne implantation de l’embryon.
À l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé Sexuelle, qui a lieu en septembre, le Dr. Inés Castells, gynécologue à IVI Bilbao, revient en détails dans cet article sur les différents aspects de ces infections.
Les relations entre les IST et la maladie inflammatoire pelvienne
Selon un rapport récent de l’Organisation Mondiale de la Santé, rien qu’en 2020, on a enregistré plus de 82 millions de nouveaux cas de gonococcie. Au-delà de ces conséquences pour la santé générale d’un individu, ces IST peuvent aussi avoir des conséquences sur la conception en raison de la maladie inflammatoire pelvienne qu’elles peuvent provoquer.
La maladie inflammatoire pelvienne a généralement pour origine des infections par les bactéries Neisseria gonorrhoeae et Chlamydiae. Celles-ci se propagent du vagin vers d’autres organes comme l’utérus ou les trompes de Fallope. Ces bactéries entraînent une inflammation, un phénomène cicatriciel et parfois une obstruction tubaire, qui posent des problèmes de fécondation ou de transport de l’embryon et augmentent le risque de grossesses extra-utérines. Dans sa forme aiguë, la maladie peut provoquer des abcès qui affectent la trompe et l’ovaire (abcès tuboovarien) ou l’endomètre (endométrite chronique).
Pourquoi la maladie inflammatoire pelvienne est-elle une cause d’infertilité ?
Une obstruction tubaire due à une infection antérieure empêche l’embryon de se déplacer librement depuis l’ovaire. Dans certains cas, les trompes peuvent être que partiellement obstruées et permettre la rencontre entre l’ovocyte et le spermatozoïde. Or si l’infection touche l’utérus, c’est l’implantation de l’embryon qui sera compromise.
Parmi les conséquences les plus graves de ces infections, on peut citer l’hydrosalpinx. Il s’agit d’une dilatation des trompes de Fallope, lesquelles, étant obstruées, vont se remplir de liquide. Voilà l’une des principales causes d’infertilité puisque ce liquide va entraîner l’embryon, y compris lorsqu’il vient de l’autre trompe, et est toxique pour ce dernier.
Symptômes et traitement des IST
Une patiente peut présenter à la fois une gonococcie et une infection à chlamydiae. Le problème étant que ces infections ne présentent aucun symptôme ou que ceux-ci passent pratiquement inaperçus. La chlamydiae répond généralement bien aux antibiotiques. En revanche, la bactérie de la gonococcie est plus résistante au traitement antibactérien. Une détection précoce est par conséquent indispensable afin d’éviter de graves complications.
Si des symptômes tels que des douleurs dans le bas-ventre, des pertes vaginales anormales, des rapports sexuels douloureux, des saignements entre les règles et des brûlures lors de la miction apparaissent, il est alors impératif de consulter un spécialiste. Il faut détecter au plus vite l’éventuelle maladie inflammatoire pelvienne. Il arrive souvent que les femmes ne présentent pas de symptômes importants de maladie inflammatoire pelvienne, en particulier sous ses formes chroniques. Celle-ci ne leur est diagnostiquée qu’en cas de difficultés de conception. C’est le cas par exemple pour l’hydrosalpinx qui se manifeste par une dilatation de la trompe de Fallope, l’amincissement et une irrégularité de sa paroi, accompagnés d’une accumulation de liquide conduisant à une infertilité d’origine tubaire.
Virus du papillome humain (VPH)
Le virus du papillome humain (VPH) fait également partie des IST les plus fréquentes chez les femmes (14,3 %). Même s’il n’est pas une cause directe d’infertilité, certaines études estiment que, lorsqu’il est accompagné d’une infection à chlamydiae, le risque de stérilité, de fausse-couche et de problème d’implantation augmente. Cela étant dû aux traitements chirurgicaux ou de radiothérapie qui peuvent être nécessaires d’appliquer.
Impact sur la fertilité masculine
Les femmes sont davantage concernées par ces infections, mais les IST peuvent aussi avoir des conséquences négatives sur la fertilité masculine. Les infections gonococciques et à Chlamydiae peuvent en effet provoquer une obstruction des épididymes qui sont les conduits derrière les testicules. Ils font fonction de réservoir des spermatozoïdes, favorisant la maturation de ces derniers, et donc leur capacité de fécondation. Par ailleurs, l’infection au VPH peut freiner le mouvement des spermatozoïdes et donc réduire les chances d’obtenir une grossesse.
Un épididyme obstrué peut empêcher la bonne maturation des spermatozoïdes. Il réduit leur mobilité et leur capacité à rencontrer et à féconder l’ovocyte naturellement. Les IST peuvent également avoir des conséquences négatives sur la prostate. Cette glande a pour rôle d’apporter les nutriments nécessaires aux spermatozoïdes lors de leur passage par les voies séminales. Une inflammation chronique de la prostate risque de provoquer un dysfonctionnement des spermatozoïdes. De plus, si on part du principe que l’IST va être transmise à la partenaire féminine, les difficultés au moment de la conception vont augmenter.
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