Le 1er décembre marque l’anniversaire de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Aujourd’hui nous faisons le point sur la technique de lavage séminal proposée par IVI aux couples sérodiscordants dont l’homme est séropositif. Un traitement rendant compatibles désir d’enfant et sida grâce à l’utilisation de spermatozoïdes débarrassés du VIH.
Les chiffres du sida en Europe
D’après les derniers chiffres de l’ONUSIDA, 39 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Les enfants de moins de 15 ans représentent 5 % de cette catégorie. Les décès liés au sida ont diminué de 69 % depuis le pic atteint en 2004 et de 51 % depuis 2010. À l’échelle mondiale, 46 % des nouvelles infections par le VIH ont touché les femmes et les filles en 2022.
Plus de quarante ans après la découverte du VIH par l’équipe du professeur Montagnier, aucun vaccin contre le sida (syndrome d’immunodéficience acquise) n’a encore été développé. En revanche, les traitements antirétroviraux permettent d’atteindre une charge virale indétectable. Le virus est toujours présent, mais en très faible quantité. Dans ces cas là, le risque de transmission du virus par voie sexuelle ou par voie fœto-maternelle est considérablement réduit.
VIH et désir de famille : le lavage séminal pour éviter la transmission du virus à l’enfant
Grâce aux progrès de la médecine reproductive, les personnes vivant avec le VIH peuvent réaliser leur désir d’enfant en minimisant le risque de transmission de la maladie. Chez les couples sérodiscordants dont le partenaire masculin est séropositif, c’est la technique du lavage séminal qui est préconisée. Cette méthode utilisée dans les centres IVI depuis plus de 25 ans a montré toute son efficacité et toute sa fiabilité. 2003 est l’année marquée par la naissance du premier bébé conçu par un couple sérodiscordant dont le conjoint était porteur du VIH. Depuis cette date, plus de 435 traitements utilisant le lavage de sperme pour le VIH ont été réalisés sans aucun cas de transmission à la partenaire ou au bébé.
En quoi consiste le lavage séminal ?
Pour les couples sérodiscordants, chez lesquels l’homme est séropositif, la technique du lavage de sperme (ou lavage séminal) constitue le moyen le plus sûr d’éviter tout risque de contamination de la partenaire ou de l’enfant à naître.
Le lavage séminal est une méthode en trois étapes qui consiste à préparer le sperme. Le but est d’isoler les spermatozoïdes mobiles de la partie liquide du sperme où réside le virus. Un premier lavage effectué dans un milieu de culture débarrasse l’échantillon des cellules potentiellement infectées par le virus. Un deuxième lavage utilisant la technique du gradient de densité, puis un troisième lavage utilisant la technique SWIM-Up permettent de sélectionner les spermatozoïdes présentant la meilleure mobilité.
La moitié de l’échantillon de spermatozoïdes est alors stockée dans une banque de sperme pendant que l’autre moitié est analysée. Des tests moléculaires permettent de confirmer l’absence de VIH. Si les résultats sont satisfaisants, l’échantillon vitrifié sera utilisé pour la réalisation d’un cycle de PMA, type insémination artificielle (IA), fécondation in vitro (FIV) ou injection intracytoplasmique (ICSI).
PMA après le lavage séminal
Une fois le sperme est libre du virus, on a plusieurs options de PMA pour obtenir la grossesse.
Insémination artificielle
L’échantillon de spermatozoïdes est déposé dans l’utérus de la patiente après une phase de stimulation ovarienne. De même, l’insémination artificielle peut se faire en cycle naturel, sans médication hormonale. Dans tous les cas, la fécondation (rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte) se produit dans le corps de la femme.
Fécondation in vitro
Dans le cas d’une FIV, les ovocytes matures sont prélevés après une phase de stimulation ovarienne. Les ovocytes recueillis et les spermatozoïdes préparés sont ensuite mis en contact en laboratoire afin d’obtenir une fécondation. Les ovocytes fécondés restent en culture pendant 5 jours, jusqu’à arriver au stade de blastocyste. Parmi les embryons obtenus, un seul sera transféré dans la cavité utérine. Les embryons surnuméraires sont cryopréservés en attendant d’être utilisés lors de tentatives ultérieures, si besoin.
FIV – ICSI
Avec la FIV ICSI, un seul et unique spermatozoïde est injecté dans l’ovocyte, ce qui réduit le risque d’infection, d’une part, et permet de garder une partie de l’échantillon pour un cycle à venir, d’autre part. Le déroulement ultérieur de la ICSI est similaire à celui de la FIV conventionnelle.
Les traitements de PMA proposées aux patientes porteuses du VIH
Lorsque la patiente est séropositive, nous définissons un protocole spécial. Pour réduire le risque de transmission de la mère à l’enfant (TME) du VIH, ce protocole comprend un traitement rétroviral pour la patiente pendant la durée de la grossesse. Une césarienne planifiée peut se révéler nécessaire. Un traitement rétroviral est prescrit au nouveau-né durant ses premiers mois. Un allaitement artificiel peut-être envisagé. Grâce à ce protocole, le taux de transmission du virus de la mère à l’enfant est inférieur à 2 %.
Quand les couples sérodiscordants doivent-ils privilégier une insémination artificielle ou une fécondation in vitro avec ICSI ? Comment demander l’avis d’un spécialiste de la PMA ? Quels documents prévoir pour préparer sa première consultation chez IVI ? Posez-nous vos questions, nous vous répondrons en français aussi vite que possible. Vous pouvez également solliciter un rendez-vous avec le spécialiste IVI de votre choix en téléphonant ou remplissant notre formulaire en ligne. Pour vous accueillir dans les meilleures conditions, nous avons l’honneur de vous recevoir en français dans nos cliniques francophones.
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