Maladies auto-immunes et grossesse : quelles en sont les effets ? Ces maladies sont une catégorie de troubles où le système immunitaire du corps attaque « par erreur » ses propres cellules et tissus. Ce phénomène peut avoir des effets nuisibles sur de multiples organes et systèmes. L’un des domaines les plus touchés est celui de la fertilité et la grossesse.
Dans cet article, nous allons voir comment les maladies auto-immunes peuvent influencer la capacité à concevoir et le déroulement d’une grossesse, sans oublier les implications de ces troubles pour les femmes qui désirent devenir mères.
Que sont les maladies auto-immunes ?
Les maladies auto-immunes se déclenchent lorsque le système immunitaire, qui protège normalement le corps des infections et des maladies, commence à attaquer les cellules saines par erreur. Cela peut causer un vaste éventail de troubles : lupus érythémateux systémique, polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, thyroïdite auto-immune, etc.
Chez les femmes en âge fertile, ces maladies prennent d’autant plus d’importance qu’elles peuvent influencer la santé reproductive. Les femmes qui souffrent de maladies auto-immunes ont un plus grand risque de connaître des problèmes à l’heure de concevoir et durant la grossesse, à cause des interactions entre leur système immunitaire et les organes reproducteurs.
Maladies auto-immunes et fertilité
Les maladies auto-immunes peuvent affecter la fertilité de diverses manières. L’un des mécanismes les plus courants est l’altération de l’équilibre hormonal qui régule le cycle reproducteur. Certaines maladies auto-immunes, comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, provoquent un dérèglement des taux de certaines hormones. Cela affecte parfois l’ovulation et peut donc rendre difficile la conception.
Un autre élément important est l’impact direct que certaines maladies auto-immunes peuvent avoir sur les organes reproducteurs. Par exemple, dans le cas de la thyroïdite auto-immune. Les dysfonctionnements thyroïdiens peuvent entraîner des irrégularités menstruelles, une anovulation (absence d’ovulation) et des problèmes d’implantation de l’ovule fécondé. Car en effet, les hormones thyroïdiennes jouent un rôle crucial dans la régulation de la fertilité. De même, pour les femmes atteintes de lupus, le système immunitaire peut attaquer les ovaires. Cela réduit la quantité d’ovules produits et entraîne même dans certains cas une ménopause prématurée.
N’oublions pas non plus que certaines femmes ayant des maladies auto-immunes peuvent avoir plus de probabilités de faire des fausses couches. Ceci s’explique par la présence d’anticorps dans l’organisme. Ceux-ci peuvent interférer avec le développement normal de l’embryon, voire par une inflammation chronique qui provoquera des altérations du milieu utérin.
Maladies auto-immunes et grossesse
Chez les femmes qui ont une maladie auto-immune, la grossesse présente des risques pour la mère comme pour son bébé. Ces risques varient en fonction de la maladie, de sa gravité, et de si elle est bien contrôlée avant et pendant la grossesse.
Risques pour la mère
L’un des plus grands risques associés aux maladies auto-immunes lors de la grossesse est l’accentuation des symptômes. Certaines maladies, comme le lupus ou la sclérose en plaques, peuvent avancer par poussées pendant la grossesse ou après l’accouchement. Cela compliquera la santé de la mère. De plus, les médicaments que cette dernière prend pour contrôler sa maladie peuvent avoir des effets secondaires sur la grossesse. On peut penser aux corticostéroïdes et aux immunosuppresseurs. Ils sont fréquemment prescrits pour traiter les maladies auto-immunes, mais qui ne sont pas sûrs pendant la grossesse. Les médecins sont donc tenus de trouver un équilibre entre le contrôle de la maladie et la protection du bébé.
Un autre risque important est l’augmentation de l’hypertension gestationnelle et la pré-éclampsie chez les femmes ayant certaines maladies auto-immunes. La pré-éclampsie est une complication qui se caractérise par une pression artérielle élevée. Elle endommage aussi les organes, notamment les reins et le foie. Cette situation est commune chez les femmes atteintes de lupus et peut mettre en danger la vie de la mère et du bébé si la maladie n’est pas traitée correctement.
Risques pour le bébé
Les maladies auto-immunes peuvent aussi présenter des risques pour l’enfant. Par exemple, dans le cas du lupus, certains anticorps produits par le système immunitaire de la mère peuvent traverser le placenta et toucher le fœtus. Il peut donc y avoir des complications comme le lupus néonatal, qui cause des éruptions cutanées et dans les cas les plus graves des problèmes cardiaques chez le bébé.
De plus, les femmes qui souffrent de maladies auto-immunes affichent un plus grand risque d’accouchement prématuré et de faible poids de l’enfant à la naissance. C’est particulièrement vrai pour celles qui présentent des conditions graves non contrôlées, par exemple le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde. Un accouchement prématuré peut avoir des conséquences à long terme pour la santé du bébé car le risque de complications respiratoires, de problèmes de développement et autres troubles augmente.
Traitement des maladies auto-immunes lors de la grossesse
Le traitement adéquat des maladies auto-immunes est fondamental pour une grossesse sereine. Voici donc quelques recommandations à suivre :
Consultation médicale avant la grossesse
Les femmes qui ont une maladie auto-immune doivent consulter leur médecin avant de tenter de concevoir. Le spécialiste pourra évaluer l’état général de la maladie, ajuster les traitements et garantir un bon contrôle de la maladie avant que la patiente ne tombe enceinte.
Monitorisation permanente
Pendant la grossesse, il est essentiel de continuer à se soumettre à un suivi médical régulier. Cela comprend des contrôles visant à assurer que la maladie auto-immune ne s’aggrave pas et que la grossesse avance correctement.
Traitement adéquat
Le traitement des maladies auto-immunes pendant la grossesse doit être personnalisé. L’objectif consiste à contrôler la maladie sans mettre le fœtus en situation de risque. Dans certains cas, les traitements médicamenteux peuvent être ajustés pour les rendre plus sûrs pour la mère et pour le bébé.
Style de vie sain
Adopter un style de vie sain et une alimentation équilibrée et pratiquer un exercice physique modéré jouent aussi un rôle important dans le traitement de la maladie et la bonne avancée de la grossesse.
Chez IVI nous avons une équipe de spécialistes en immunologie
Les maladies auto-immunes peuvent avoir un impact significatif sur la fertilité et la grossesse. Elles peuvent compliquer la conception et mettre en jeu la santé de la mère et du bébé. Or, un traitement adéquat et un suivi permanent permettent à de nombreuses femmes souffrant de maladies auto-immunes de mener à terme des grossesses saines. Il est fondamental que ces femmes travaillent de près avec leurs médecins pour contrôler la maladie, suivre un traitement approprié et prendre les précautions nécessaires au cours de la grossesse.
Si vous envisagez une grossesse et que vous êtes atteinte d’une maladie auto-immune, n’hésitez pas à consulter un ou une spécialiste de la santé reproductive. À IVI, nous avons des médecins spécialisés dans les maladies auto-immunes pour aborder vos possibilités et veiller à bénéficier des meilleurs soins possibles. Avec le soutien adéquat, la fertilité et la grossesse sont des objectifs qui peuvent être atteints pour bien des femmes qui souffrent de ces troubles.
Si vous voulez devenir mère et que vous avez besoin d’informations complémentaires sur les traitements de reproduction assistée, vous pouvez renseigner le formulaire ci-dessous et notre équipe vous contactera. Ou alors, appellez-nous et notre équipe internationale vous informera.
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