Le syndrome de l’X fragile désigne une maladie génétique rare liée à une anomalie du chromosome X, et plus particulièrement à une partie de l’ADN du gène FMR1 (Fragile X Mental Retardation). Cette anomalie, qui se transmet de génération en génération, est responsable de retard mental avec troubles du langage, du comportement et de la coordination motrice.
Dans les faits, le syndrome de l’X fragile touche un garçon sur 5 000 et une fille sur 9 000.
Lors d’un traitement de procréation médicalement assistée (PMA), tout est mis en œuvre pour essayer d’éviter la transmission de cette altération de l’ADN. Grâce à la technique du PGT (test génétique préimplantatoire) permettant l’analyse des embryons avant l’implantation, il est possible de détecter et prévenir la transmission de cette maladie héréditaire à la future génération.
Le syndrome de l’X fragile, qu’est-ce que c’est ?
Deuxième cause de déficit intellectuel après la trisomie 21, le syndrome de l’X fragile est, par définition, le premier motif de retard mental héréditaire. Cette affection due à une anomalie du chromosome X touche un garçon sur 5 000 et une fille sur 9 000.
Pour comprendre le mécanisme de cette grave maladie génétique, faisons un retour sur la structure et le fonctionnement de la cellule humaine.
Une cellule humaine diploïde (considérée comme normale) contient 23 paires de chromosomes (soit 46 chromosomes) numérotées de 1 à 22 pour les paires d’autosomes (communes aux deux sexes), alors que la 23e paire (appelée gonosome), correspondant aux chromosomes sexuels, est désignée par les lettres X ou Y. Chez la femme, on trouve deux chromosomes X (46 XX) tandis que chez l’homme, on trouve un chromosome X et un chromosome Y (46 XY).
Lorsque l’on analyse certaines maladies génétiques, on observe des aberrations chromosomiques qui se traduisent par :
- une aneuploïdie (nombre anormal de chromosomes), comme la présence d’un chromosome 21 surnuméraire (trisomie 21), de trois chromosomes sexuels (syndrome de Klinefelter) ou d’un seul chromosome X (syndrome de Turner) ;
- une anomalie chromosomique de structure (chromosomes remaniés), conséquence de cassures chromosomiques suivies par un ou plusieurs recollements erronés.
- Altérations génétiques ou maladies monogéniques, associées à la présence d’un ou de plusieurs variants génétiques d’un seul gène. Le syndrome de l’X fragile se situe dans cette catégorie.
Dans le cas particulier du syndrome de l’X fragile, c’est la mutation du gène FMR1, situé sur le chromosome X, qui est en cause. Cette mutation génétique est transmise lors de la conception. On le sait, chaque parent transmet un de ses chromosomes sexuels. Le père transmet un chromosome X ou un chromosome Y. La mère transmet invariablement un chromosome X. Si le père est porteur d’une prémutation (phase précédant la mutation avec peu de symptômes ou aucun) du gène FMR1, il transmettra cette anomalie seulement pour le chromosome X aux filles. Si la mère est porteuse d’une prémutation du gène FMR1, deux situations peuvent se présenter :
- transmission de chromosome X normal, l’enfant (fille ou garçon) est sain ;
- transmission de chromosome X altéré, l’enfant (fille ou garçon) est à son tour porteur de la prémutation ou de la mutation complète du gène.
On voit ici que le chromosome X altéré peut être transmis sur plusieurs générations avant d’atteindre le stade de mutation complète. En phase de prémutation, il est possible que l’anomalie reste silencieuse et qu’aucun symptôme ne se manifeste. Ceci explique que le syndrome de l’X fragile passe souvent inaperçu avant de se déclarer. Pour écarter ce risque, les spécialistes de la procréation disposent d’un ensemble de techniques de dépistage désignées sous le terme de test génétique préimplantatoire ou PGT (ex-DGP ou diagnostic génétique préimplantatoire).
Utiliser le PGT pour détecter le syndrome de l’X fragile
Lors d’un traitement de PMA, le spécialiste pourra prescrire probablement un test génétique préimplantatoire (PGT) regroupant trois types d’analyses spécifiques permettant l’analyse des chromosomes. Il s’agit de :
- PGT-A (test génétique préimplantatoire pour l’analyse d’aneuploïdies) permettant de détecter des anomalies numériques chromosomiques (syndrome de Down, trisomie 18, trisomie 13…) ;
- PGT-SR (test génétique préimplantatoire pour des maladies liées à la structure) permettant de dépister les anomalies liées à la structure des chromosomes provoquant plusieurs types d’altérations de structure tels que translocations, délétions, duplications, anneaux ou inversions ;
- PGT-M (test génétique préimplantatoire pour maladies monogéniques) permettant de détecter les maladies monosomiques ou maladies héréditaires mendéliennes, classées en maladies autosomiques récessives, maladies autosomiques dominantes et maladies liées au chromosome X.
Grâce au test génétique préimplantatoire pour maladies monogéniques (PGT-M), il est possible de détecter les embryons potentiellement touchés par le syndrome de l’X fragile. Mis en œuvre lors d’une fécondation in vitro (FIV), ce test intervient avant l’implantation de l’embryon dans l’utérus maternel. Concrètement, la FIV débute avec une série d’injection d’hormones pour stimuler la production ovarienne. Lorsque les follicules atteignent leur maturité, ils sont ponctionnés en vue d’une fécondation en laboratoire. La fécondation peut être réalisée de façon conventionnelle ou à l’aide de la technique de l’ICSI (un seul spermatozoïde injecté au cœur de l’ovule).
Les embryons obtenus lors de la fécondation sont mis en culture, observés et classés selon leur morphologie ainsi que leur capacité de division. Au stade de blastocyste, les embryons subissent une biopsie consistant à prélever des cellules sans altérer leur évolution. C’est lors de cette phase que sera pratiqué le PGT. En attendant les résultats, les embryons sont vitrifiés. En fonction de ce que révèle le test génétique préimplantatoire, les embryologistes sont désormais en mesure d’écarter les embryons présentant une altération chromosomique ou génetique genetica pour ne conserver que les embryons sains. Le transfert embryonnaire peut alors être programmé. À terme, les embryons sains en surnombre sont cryoconservés en vue d’une implantation ultérieure.
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