Pour répondre au problème d’infertilité que pose l’insuffisance ovarienne, induite par la ménopause précoce dont souffre près de 1% des femmes, les spécialistes IVI se penchent sur deux méthodes « pilotes », capables d’inverser partiellement le vieillissement de l’ovaire et d’activer les follicules dormants qui ne se développeraient pas en situation normale. Encore à l’étude, ces deux nouvelles techniques de rajeunissement ovarien se basent sur la fragmentation ovarienne pour l’une et sur l’injection dans l’artère ovarienne de cellules souches dérivées de moelle osseuse, pour l’autre. Ces deux méthodes prometteuses ont déjà donné des résultats intéressants avec l’obtention de plusieurs grossesses et la naissance de 6 bébés en parfaite santé. À qui pourraient s’adresser ces nouvelles méthodes de procréation assistée, en cas d’évolution positive ? En quoi pourrait consister le protocole ? Zoom sur le rajeunissement ovarien, une technique à l’essai, susceptible de redonner espoir aux femmes souffrant d’insuffisance ovarienne ou de ménopause précoce souhaitant devenir maman avec leurs propres ovocytes.
1/ La réserve ovarienne : comment ça fonctionne ?
Les petites filles naissent avec environ 2 millions de follicules ovariens contenant un ovocyte. Un ovocyte ou ovule est une cellule du système reproductif de la femme, contenue dans l’ovaire. La quantité de follicules régresse au fur et à mesure que l’âge avance. Leur nombre diminue d’une dizaine chaque mois de la puberté jusqu’à la ménopause. Cette baisse en termes de quantité et de qualité au fil des ans explique la baisse de la fertilité. En règle générale, on estime à 25% les chances de concevoir par cycle menstruel avant l’âge de 35 ans. À partir de 40 ans, les probabilités tombent à 10%. En cas d’insuffisance ovarienne prématurée ou de ménopause précoce, les problèmes liés à l’infertilité interviennent dès la trentaine.
2/ Les causes et le diagnostic de la ménopause précoce
La ménopause précoce peut survenir suite à un traitement médical ou chirurgical comme une ablation des ovaires, une chimiothérapie ou une radiothérapie susceptible d’altérer la fonction ovarienne et le stock d’ovocytes. L’insuffisance ovarienne prématurée peut aussi s’expliquer par des facteurs héréditaires, une anomalie génétique comme le syndrome de Turner, une maladie auto-immune comme le diabète insulinodépendant, entraînant une destruction de l’ovaire.
Le diagnostic de la ménopause précoce comprend une vérification de la réserve ovarienne de la patiente, réalisée à l’aide d’une analyse de sang, le troisième jour de la menstruation. Cette évaluation hormonale (caractérisée par de faibles taux d’œstrogènes et de forts taux d’hormones FSH) est complétée par une échographie visant à compter le nombre de follicules afin de vérifier le niveau potentiel d’ovocytes (ovules au stade immature).
3/ Mécanisme de la ménopause précoce et conséquences sur la fertilité
On parle de ménopause précoce ou d’insuffisance ovarienne prématurée ou primitive (IOP) lorsqu’on constate l’arrêt du fonctionnement de l’ovaire et l’interruption des règles avant l’âge de 40 ans. 1% des femmes en France sont concernées par ce dysfonctionnement de l’organisme. Les symptômes de la ménopause prématurée, quand ils ne passent pas inaperçus, peuvent se concrétiser par l’absence ou l’irrégularité des règles, des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur, une baisse de la libido, une sécheresse vaginale…
Outre l’arrêt du fonctionnement hormonal, la ménopause précoce provoque l’arrêt de la fertilité. Ce phénomène apparaissant bien avant la ménopause et la périménopause, il est admis que les femmes connaissent des problèmes d’infertilité 10 ans avant la ménopause, ce qui se traduit par des difficultés à tomber enceinte dès la trentaine.
4/ Le rajeunissement ovarien : une piste encourageante pour contourner la ménopause précoce
1% de femmes souffre très tôt d’insuffisance ovarienne (ou ménopause précoce). Malgré leur jeune âge, ces femmes rencontrent des difficultés à tomber enceinte. Pour les aider dans leur démarche, les spécialistes étudient une nouvelle méthode de procréation médicalement assistée (PMA) consistant – en cas de faible stock folliculaire – à réactiver les follicules ovariens, ces cellules ovariennes contenant l’ovocyte, qui sera libéré et peut-être fécondé lorsqu’il aura atteint sa maturité.
Pour y parvenir, la première méthode vise à activer les follicules dormants par fragmentation ovarienne, pratiquée in vitro. À cette occasion, un échantillon du cortex ovarien (partie externe de l’ovaire qui abrite les follicules) a été prélevé par cœlioscopie ou par laparoscopie. Ce fragment de cortex ovarien a ensuite été découpé, afin de stimuler les follicules dormants. Ces follicules ainsi obtenus ont finalement été réimplantés dans les ovaires. Cette procédure très peu invasive a permis aux patientes de ressortir de la clinique le jour même et de reprendre le cours de leurs activités sans avoir à respecter de délai de convalescence.
La deuxième méthode, quant à elle, fait appel aux cellules souches hématopoïétiques dérivées de la moelle osseuse pour stimuler les follicules encore présents chez les patientes, mais qui ne répondent plus à la stimulation hormonale classique. Les futures mamans ont reçu par injection un facteur de croissance conduisant les cellules souches à migrer de la moelle osseuse vers le sang. Triées par aphérèse, les cellules ont ensuite été injectées dans l’artère ovarienne.
À qui pourraient être proposés ces procédés de rajeunissement ovarien ?
Baptisée OFFA (Ovarian Fragmentation for Follicular Activation), la technique de la fragmentation ovarienne cherche en priorité à venir en aide aux jeunes femmes qui pâtissent d’une insuffisance ovarienne prématurée. Proposée en dernier recours avant d’entamer un traitement avec don d’ovocytes, cette intervention a été réalisée chez quatorze patientes. Quatre d’entre elles ont déjà accouché. Trois ont obtenu une grossesse suite à une fécondation in vitro (FIV), alors que la quatrième patiente est tombée enceinte après une fécondation spontanée.
L’autre méthode de rajeunissement ovarien, le BMDSC (Bone Marrow Derived Stem Cells) ou greffe de moelle osseuse s’adressera essentiellement aux femmes ayant atteint l’âge limite (se trouvant dans l’incapacité d’obtenir des ovocytes malgré une stimulation hormonale) et qui n’arrivent pas à tomber enceintes. Menée en collaboration avec l’hôpital La Fe de Valence, cette technique (encore au stade de recherche car l’étude pilote a débuté en 2014) donne des résultats très encourageants avec deux naissances suite à une grossesse spontanée ou après transfert d’embryon chez des femmes disposant d’une faible réserve ovarienne.
44 commentaires
Bonjout
Connait on les risques à long terme d’un traitement PRP, infection cancer etc…je vais me lancer à l’étranger.
Merci
Pour le moment, le rajeunissement ovarien est en phase d’étude, c en’est pas un traitement qu’on puisse mettre encore à la disposition de nos patients.
Bonjour,
35 ans et 10 ans d’infertilité car IOP et voila que ce matin mon gynecologue me parle de cette technique .Me revoila pleine d’espoir. Apparemment cette technique a été développée au mexique et est même faite république tchéque mais en France c ‘est le comité éthique qui bloque…Un centre qui pratique cette procédure est en cours à GENEVES.j’éspere en bénéficié en mars 2020 .
Bonjour belirette, pourriez-vous nous indiquer où est-ce que vous pourriez bénéficier de cette technique ? Je suis également intéressée. Merci d’avance
Je me porte volontaire être cobail dans vos recherches sur le rajeunissement ovarien
Je suis déjà venue sur IVI Madrid, faire des examens. je peux venir à Valence. Je sais que c’est encore en phase d’expérimentation
Je suis en IOP
J’ai 37 ans et ne peux pas faire de don d’ovocyte
Bonjour Nag, malheureusement nous ne sommes pas en train de chercher des candidates pour les études du rajeunissement ovarien en cours. Nous faison notre mieux pour continuer la recherche de cette technique car nous savons que beaucoup pourraient s’en bénéficier.
la technique de rajeunissement ovarien est une voie de recherche prometteuse qui réglerait le problème d’infertilité chez les femmes en cas de ménopause précoce.patience . la science avance.le bonheur à portée de main.
Bonjour, est ce que que le rajeunissement ovarien est toujours en phase d’étude ? J’ai rendez vous par consultation en octobre pour ce traitement. J’ai 39 ans