La médecine peut-elle aider les candidats à la parentalité sans limites d’âge ? Telle est la question que se posent de nombreux législateurs à travers le monde, face à l’allongement de l’espérance de vie, corrélé aux progrès de la science et aux prouesses des techniques de PMA (procréation médicalement assistée). Le sujet suscite d’ailleurs de multiples débats, notamment en France, où le Conseil d’orientation de l’Agence de la biomédecine, dans une publication datant de juin 2017, préconise une limite d’âge pour le recours à la PMA de 43 ans pour les femmes et de 60 ans pour les hommes. Quels plafonds d’âge ont déterminé les pays étrangers pratiquant la PMA ? Sur quoi se fondent ces limites ?
L’âge limite pour bénéficier d’un traitement de procréation assistée en Europe
L’âge maximum pour bénéficier de la PMA est fixé à 50 ans en Grèce et en Estonie pour la future maman. En Belgique, en Bulgarie, au Danemark et en Irlande, la limite est ramenée à 45 ans. La Slovénie et le Luxembourg ne proposent plus de traitements de procréation assistée après 43 ans. Alors que la Finlande et les Pays-Bas baissent le seuil à 40 ans.
L’Autriche, Chypre, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie n’ont de leur côté arrêté aucune limite.
La France, à l’image de l’Allemagne, de l’Espagne, du Portugal, du Royaume-Uni, de la République tchèque et de la Suède, tolère une marge d’interprétation, avec un âge d’accès à la FIV (fécondation in vitro) et à l’IA (insémination artificielle) défini comme « l’âge naturel de la procréation ».
Quant aux futurs papas, la limite d’âge légale est rarement mentionnée. Le seuil de 60 ans est néanmoins observé par bien des centres de PMA en France et en Europe.
Pourquoi limiter l’âge de la procréation médicalement assistée ?
La nature est ainsi faite : en vieillissant, le corps humain perd peu à peu ses fonctions reproductives. Soumises à une horloge biologique plus précoce, les femmes, à partir de 35ans, voient leur fertilité diminuer, et, parallèlement, leur taux de réussite face à un traitement de PMA décroître. La cause de ce phénomène ? La qualité et la quantité des ovocytes, qui s’amenuisent avec l’âge.
Pour rappel, les femmes naissent avec un capital d’un million d’ovocytes environ. À la puberté, la réserve ovarienne baisse approximativement à 400 000 cellules. Puis, chaque cycle menstruel entraîne la disparition de quasiment 1 000 ovocytes supplémentaires. À partir de 35 ans, la réserve ovarienne a fondu de 90 %, et les cellules reproductrices sont moins qualitatives.
Chez l’homme, la capacité à procréer diminue avec le temps, mais ne devient jamais complètement nulle. Théoriquement, un homme pourrait donc prendre part à un traitement de PMA sans limite d’âge.
D’un point de vue strictement médical, il est toutefois prouvé que le taux de réussite après insémination artificielle (IA) et fécondation in vitro (FIV) baisse à mesure que le père avance en âge. Le risque de malformations et de problèmes génétiques, dont celui de trisomie 21, est plus réduit lorsque le donneur de sperme est âgé de moins de 35 ans.
Les arguments en faveur de la limitation de la PMA à 43 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes sont axés sur la santé de la mère, chez qui les risques d’embolie pulmonaire, d’infarctus ou d’insuffisance rénale augmentent significativement passé 45 ans. Le Conseil d’orientation de l’Agence de la biomédecine précise que l’âge avancé de la mère gonfle aussi les risques pour l’enfant de mort in utero, de prématurité et de trisomie 21. Alors que l’âge élevé du père favoriserait les affections génétiques, comme l’achondroplasie et certaines épilepsies.
D’un angle sociétal, les arguments mis en avant intègrent l’intérêt de l’enfant, qui va grandir avec des parents âgés, pouvant décéder avant qu’il n’ait atteint l’âge adulte.
Ce raisonnement est régulièrement battu en brèche par les détracteurs persuadés du bien-fondé d’une parentalité tardive. Pour eux, l’équilibre affectif et socio-économique que les parents « matures » (forts d’une stabilité professionnelle et financière déjà bien établie) sont capables d’assurer à leur enfant, est un point positif non négligeable.
Maximiser ses chances de grossesse avant de dépasser l’âge limite fixé par la loi
Face au désir de maternité et de paternité tardives, les professionnels de la procréation assistée innovent et adaptent leurs techniques aux réalités contemporaines. Avec au premier plan la méthode de vitrification des ovocytes, qui permet de retarder largement l’âge de la grossesse pour les futures mamans.
Cette alternative au don d’ovocytes, autorisée en Espagne, consiste pour la femme à faire collecter et congeler ses propres ovocytes durant la période où elle est la plus fertile, c’est-à-dire entre 20 et 30 ans. Ce traitement de préservation de la fertilité, interdit en France, donne d’excellents résultats lorsque le prélèvement des ovocytes est intervenu avant 35 ans, même lorsque la femme est touchée par la ménopause. Car la réussite d’une fécondation in vitro dépend directement de la jeunesse de l’ovocyte, et non de celle de l’utérus. Les ovocytes sont cryoconservés aussi longtemps que le souhaite la patiente. Lorsqu’elle estime que le moment opportun est arrivé, elle se soumet au protocole d’une FIV. Ce traitement de PMA en Espagne peut être mis en œuvre jusqu’à 50 ans, si tout risque de complication est écarté.
Concernant les papas, la technique de la FIV avec ICSI révolutionne le traitement de l’infertilité masculine, en permettant de sélectionner les spermatozoïdes présentant la meilleure mobilité et la meilleure morphologie, avant de les injecter dans l’ovocyte pour le féconder. Cette méthode, qui met en application le tri cellulaire immuno-magnétique (MACS ou magneticactivatedcellsorting) pour séparer les spermatozoïdes sains et non sains, permet d’obtenir une amélioration du taux de grossesse pouvant aller de 10 à 15 %.
Enfin, pour mettre toutes les chances du côté des futurs parents face à la course contre leur horloge biologique, la FIV PLUS offre un supplément de sécurité : elle comprend en effet une étape de dépistage génétique préimplantatoire (PGS), revenant à choisir les embryons chromosomiquement sains, qui seront implantés dans l’utérus de la patiente.
38 commentaires
Bonjour, j’ai 20 ans et je suis obligée de passer par une PMA suite à un désir de grossesse depuis 2 ans et demie.. Qu’elle est le taux de % pour une personnes de 20 ans qui passe par l’insimination ?
Bonjour madame, vous pouvez consulter les taux de réussite dans notre web: https://ivi-fertilite.fr/questions-les-plus-frequentes/resultats-cliniques/ Si vous avez des autres questions et vous voulez parler avec un de nos spécialistes, n’hésitez pas à nous contacter pour une première consultation online et gratuite dans le numéro 0800941942.
Bonjour
Avant de me présenter,mon inquiétude a atteint ses limites, je ne pense pas encore sauf que je suis en vie, je vois, j’apprécie d’ou l’enfant est nécessaire pour la vie.
donc je suis malade sans savoir et j’ai eu recours plusieurs fois à des médecins pour le comment et le pourquoi?
Né en 1965, depuis j’ai épousé plusieurs femmes sans enfant. Comment faire?
Bonjour Monsieur, la première démarche si vous n’avez pas réussi à avoir un enfant est d’établir un bilan de fertilité. Un docteur doit évaluer votre situation pour en extraire des conclusions et prescrire, si c’est nécessaire, un traitement adéquat. De même, si vous avez une conjointe, elle aussi devrait consulter chez un gynécologue pour établir le même bilan et donc pouvoir vosu expliquer si vous avez un problème de fertilité. Merci pour votre message.
Bonjour, j’ai 48 ans et dois me faire enlever un ovaire porteur d’un fibrome, et la trompe. est-ce qu’une PMA sera possible ensuite? Quels examens dois-je faire pour savoir s’il est toujours possible d’avoir 1 enfant seule? Merci pour votre réponse.
Bonjour madame, il serait conseillable de réaliser un bila de fertilité après votre opération pour déterminer le traitement le plus adéquat. Vous pouvez consulter avec notre équipe et même prendre un premier rendez-vous, voici le link de contact:
bonjour ,
j’ai 44ans et des enfants consu normalement .le dernier
a 7 ans née par cesairenne en urgence avec infection a la cesarienne .j’ ai du avoir un curtage et depuis peu ou pas de regle.en plus pratiquement ou casi pas de glaire cervicale.en ce moment j’ai fini 3 mois de stimulation avec clomid provames et ovitrelle ,mais sans resultat.
est il possible a mon age de faire une simple IAC ,car il semblerait que cela n’est plus possible apres 43 ans.
merci d’avance
Bonjour madame, c’est votre gynécologue qui vous conseillera sur les suivantes démarches, aves les examens pertinents.