Faiblesse musculaire, fatigue chronique, prise de poids, perte de cheveux, dysfonctionnement érectile, baisse de la libido, infertilité ou chute significative de la fertilité… la ménopause au masculin existe. Officiellement appelée « andropause », elle touche avec plus ou moins de sévérité les hommes à partir de 40 ans et se caractérise par une diminution de la sécrétion des androgènes, les hormones masculines. Au contraire de la ménopause, l’andropause, ou « déficit androgénique lié à l’âge » (DALA), n’est pas systématique et n’entraîne pas à proprement parler de stérilité masculine. Le DALA, consécutif à la baisse de production de testostérone, peut induire des modifications dans la réponse sexuelle de l’homme, mais aussi dans la quantité de sperme émis et dans sa qualité (à ne pas confondre avec l’azoospermie : absence totale de spermatozoïdes dans le sperme). Inscrit dans le champ d’action de la PMA (procréation médicalement assistée), ce fléchissement de la fertilité fait partie des problèmes qui peuvent être solutionnés.
Quelle est la différence entre la ménopause et l’andropause ?
Arrêt complet et rapide de la sécrétion des hormones sexuelles féminines, la ménopause stoppe la production d’œstrogènes et entraîne l’infertilité. Chez l’homme, les hormones androgènes, sécrétées par les testicules à partir de la puberté et jusqu’au dernier stade de la vie, peuvent connaître une baisse graduelle de leur émission. C’est l’andropause, un phénomène qui déclenche une diminution progressive des taux de testostérone, sans pour autant bloquer complètement la production d’hormones. L’andropause n’est évoquée que lorsque le taux de testostérone se situe en dessous d’un certain seuil et s’assortit de plusieurs symptômes, dont certains concernent plus particulièrement la sexualité. Pour établir le diagnostic, on procède au dosage de la testostérone dans le sang. Sachant qu’il est admis que le taux de testostérone diminue de 1 % à partir de 30-35 ans, on parle d’andropause quand le taux est inférieur à 4 µg/l. Le dosage d’hormone lutéinisante peut aussi apporter un éclairage signifiant. Lorsqu’on effectue un spermocytogramme, on peut affirmer que la fertilité est satisfaisante si on obtient au moins 39 millions de spermatozoïdes présents dans l’éjaculât, avec au minimum 32 % de spermatozoïdes en mouvement de progression et 4 % ayant une forme normale. En cas de résultats inférieurs, et dans l’hypothèse d’un désir de grossesse après 40 ans (pour la future maman), la probabilité de réussite par les moyens naturels s’amenuise. Les techniques de fécondation in vitro avec ICSI trouvent alors ici leurs meilleures indications.
Les symptômes de l’andropause
En plus d’une perte de masse musculaire, de la survenue de maladies telles que l’ostéoporose ou l’ostéogénie, de sautes d’humeur, d’une tendance dépressive et d’irritabilité, la diminution de la testostérone peut entraîner d’autres désagréments, comme le surpoids et l’obésité abdominale, le diabète, l’excès de cholestérol…
L’andropause (du grec « andro » pour homme et « pausis » pour cessation) ne signifie pas pour autant stérilité masculine. C’est pourquoi certains médecins préfèrent parfois l’appeler « syndrome de déficience en testostérone » ou « hypogonadisme masculin acquis ». Cette évolution liée à l’âge serait aussi responsable de certains troubles de la prostate : prostatite, adénome de la prostate et cancer de la prostate. L’homme peut également être sujet à des modifications des phases de la réponse sexuelle, allant du désir à l’orgasme, en passant par l’excitation. Et à une baisse de la libido, qui se traduit par des problèmes d’érection (érections moins rigides, moins fréquentes ou plus difficiles à obtenir), à ne pas confondre avec une dysfonction érectile provoquée par d’autres facteurs, comme la consommation d’alcool, le tabagisme, l’anxiété, le diabète, l’hypertension, l’arthrite ou la prise de certains médicaments, pouvant survenir à tout âge.
Conservant sa capacité de reproduction, le candidat à la paternité affecté par l’andropause peut avoir recours à la technique du MACS (magnetic activated cell sorting), qui permet de sélectionner les spermatozoïdes présentant les meilleures caractéristiques, pour les utiliser dans les traitements de procréation assistée.
Les réponses à l’andropause
Après une évaluation psychologique et biologique impliquant un bilan prostatique, le diagnostic d’andropause est posé. Avant d’envisager le recours aux techniques de PMA (procréation médicalement assistée) ou au don de sperme, le médecin peut proposer un traitement substitutif hormonal, dont l’objectif est d’améliorer la qualité de vie du patient tout en atténuant les symptômes de l’andropause. Ce traitement peut prendre la forme de produits injectables (par voie intramusculaire), de comprimés, de gel transdermique ou encore de patchs. Reposant essentiellement sur l’administration de testostérone, il nécessite une surveillance régulière, du dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate) en particulier. Il permettrait de booster la libido, d’augmenter la qualité des érections, d’accroître l’énergie physique et de protéger les muscles. Une hormonothérapie à base de testostérone serait aussi susceptible de contribuer à une meilleure densité minérale osseuse. Les effets thérapeutiques de ce traitement peuvent mettre 4 à 6 mois avant de se manifester. Pour remédier aux insuffisances érectiles et limiter les impacts de l’andropause sur la vie quotidienne du patient, il lui est conseillé d’éviter la consommation d’excitants comme la caféine, l’alcool, le chocolat… La pratique d’un sport et le recours aux techniques de relaxation peuvent également s’avérer concluants.
L’andropause et la PMA
Réaliser son désir de grossesse malgré l’andropause de son compagnon est tout à fait envisageable avec les techniques de PMA. L’une des façons les moins contraignantes d’être enceinte passe par l’insémination artificielle (IA). Associée ou non à une stimulation ovarienne, cette méthode vise à pallier certaines stérilités masculines ou féminines. Répondant avec efficacité aux questions liées à l’andropause, la technique consiste à déposer un échantillon de sperme, préalablement préparé en laboratoire, dans l’utérus de la future maman ou au niveau du col. Pratiquée dans le but d’augmenter les chances de fécondation, cette méthode place les spermatozoïdes au plus près de l’ovocyte. Autre protocole aux résultats éprouvés, le MACS peut s’appliquer aux complications occasionnées par l’andropause. Avec ce procédé de sélection cellulaire immunomagnétique, on obtient des spermatozoïdes plus sains et présentant de bonnes qualités physiologiques, ce qui permet d’augmenter la probabilité d’une grossesse de 10 à 15 %.
2 commentaires
bonjour mon mari a des vertiges en position allongée ainsi que des sueurs assez importantes et se sent fatigué pensez vous que c’est un debut de l’andropause merci
Bonjour Nathalie, nous vous conseillons de consulter avec un spécialiste, qui pourra diagnostiquer votre mari.