Le don de gamètes (c’est-à-dire le don d’ovocytes ou de spermatozoïdes) est une solution dans deux cas de figure : lorsque l’un des conjoints présente une infertilité médicalement confirmée ou lorsqu’il existe un risque de transmission d’une maladie grave au conjoint ou au fœtus.
Quelle est la situation en France?
Chaque année, ce sont près de 3 500 couples qui s’inscrivent pour bénéficier d’un don de gamètes. Malheureusement pour certains d’entre eux l’attente s’avère assez longue. Même si en 2015, 1 227 enfants sont nés à la suite d’une PMA avec don de gamètes, il existe un réel manque de donneurs.
Selon l’Agence de la biomédecine, il manque chaque année 1 400 dons d’ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes pour pouvoir répondre à la demande de tous les couples infertiles. A noter qu’en 2015 les donneurs de gamètes n’étaient que 795 (540 femmes et 255 hommes).
Le besoin le plus important concerne plus particulièrement le don d’ovocytes, où les délais sont compris entre 1 et 3 ans. L’une des raisons du faible nombre de donneuses s’explique par le fait que le processus est long et assez contraignant. En effet, la donneuse doit recevoir des injections pour stimuler la maturation des ovocytes pendant 10-12 jours. Ensuite et pour connaître le moment où les ovules sont suffisamment matures, il est nécessaire d’effectuer plusieurs prises de sang et d’échographies. Enfin, arrive le temps du prélèvement qui se fait à l’hôpital où la donneuse doit rester 24h.
L’autre raison réside dans le manque de diversité d’origine des donneurs (notamment asiatiques, africains ou d’Afrique du nord).
L’attente est déjà très longue pour les couples hétérosexuels infertiles qui sont aujourd’hui les seuls à avoir accès à la PMA en France, mais en cas d’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes (célibataires ou homosexuelles), la France risque bien d’être menacée par une véritable pénurie de dons de gamètes, d’où le lancement de la campagne nationale de sensibilisation au don de spermatozoïdes et d’ovules.
Quelle est la situation en Espagne ?
Beaucoup de ces couples ou femmes seules trouvent donc une solution à leur problème en se rendant à l’étranger et plus particulièrement en Espagne. Le don de sperme et d’ovocytes y est anonyme et gratuit, tout comme en France, mais une compensation financière de 800 à 1 000 euros est prévue pour les donneuses, ce qui explique en partie le fait qu’elles sont bien plus nombreuses à donner.
Chez IVI, nous avons noté que le nombre des Françaises qui viennent pour suivre un traitement de procréation médicalement assistée a doublé en 3 ans.
« En 2016, près de 1 500 de nos patientes étaient Françaises », ajoute Paula Celada, gynécologue-endocrinologue à IVI Madrid.
Il faut préciser que le don d’ovocytes est LE traitement de PMA le plus demandé par les Françaises chez IVI, représentant presque 85% des traitements réalisés. D’un autre côté, 75% des femmes qui ont recours à la PMA sont célibataires, d’où la forte demande de dons de sperme.
L’Institut Valencien de l’Infertilité dispose aujourd’hui de la plus grande banque d’ovocytes dans le monde et fait depuis quelques années face à une demande de plus en plus importante. Aujourd’hui 4 de nos cliniques accueillent des patients français qui sont suivis et accompagnés par des médecins et coordinateurs francophones : Bilbao, Madrid, Valence et Barcelone.
Qui peut faire un don en France ?
Depuis janvier 2016, il n’est plus nécessaire d’être déjà parent pour faire un don de gamètes. Les personnes seules, séparées ou divorcées, peuvent donc aussi donner des ovocytes ou des spermatozoïdes.
Pour les personnes en couple, l’accord du conjoint(e) reste cependant obligatoire. Toute personne remplissant les critères suivants peut faire un don d’ovules ou de spermatozoïdes :
- Etre âgé de moins de 45 ans pour les hommes, 37 ans pour les femmes ;
- Etre en bonne santé.
Pour pouvoir participer au programme de don d’ovocytes de IVI, les femmes doivent se soumettre à une évaluation clinique et psychologique complète qui va nous fournir des informations précieuses sur leur fertilité, leur état de santé et leur capacité à être mère. Elles subissent un examen gynécologique complet qui permet également d’écarter la présence de kystes, de myomes, de polypes ou de toute autre altération de l’appareil reproducteur. D’autre part, une étude chromosomique permettra d’écarter tout risque de malformation chez leurs propres futurs enfants ou chez ceux des réceptrices de leurs ovocytes. Cette étude permet aussi d’écarter toute présence de maladies sexuellement transmissibles comme le VIH, l’hépatite, la syphilis, et de déterminer le groupe sanguin et le Rh. Elles doivent :
- Etre âgé de 18 à 35 ans ;
- Antécédents génétiques conformes à la législation en vigueur ;
- Ne pas présenter de maladies sexuellement transmissibles ;
- Avoir un appareil reproducteur normal, être en bonne santé physique et mentale.
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