Les fausses couches répétées concernent entre 2 et 5 % environ des femmes en âge reproductif. Ce facteur est particulièrement présent chez celles qui affichent une résistance à l’insuline. Ce qui explique que les chercheurs d’IVI se soient centrés sur un traitement porteur de nouveaux espoirs.
C’est le sujet de l’une des études présentées par IVI au Congrès de la Society of Reproductive Investigation (SRI), qui cette année a lieu à Vancouver, au Canada. Les dernières avancées dans la recherche pour aider les patientes qui font appel à la reproduction assistée y ont été exposées.
Des possibilités reproductives pour les patientes résistantes à l’insuline
Des chercheurs du monde entier se sont donné rendez-vous au congrès de la SRI, qui a eu lieu du 12 au 16 mars. Parmi eux, comme de coutume, IVI a eu une présence distinguée, soumettant près de 20 travaux. On soulignera en particulier l’une des études présentées, qui se centre sur les options reproductives pour les femmes résistantes à l’insuline. Elle s’intitule « Metformin treatment decreases clinical miscarriage and improves live birth rates in infertile patients with insulin resistance ». Elle montre comment un traitement à l’aide de metformine réduit le taux de fausses couches cliniques et améliore le taux de naissances vivantes chez les patientes infertiles présentant une résistance à l’insuline. Les femmes qui souffrent de cette pathologie présentent des problèmes spécifiques à l’heure de tomber enceintes, et subissent souvent des fausses couches répétées.
Les chercheurs ont obtenu des résultats positifs après avoir prescrit de la metformine à ces patientes. Il s’agit d’un médicament pour les diabétiques, qui aide à réguler le taux de glucose dans le sang.
La Docteure Hortensia Ferrero, chercheuse de la Fondation IVI et auteure de cette étude, nous en dit plus sur cette découverte. « Le déséquilibre de la résistance à l’insuline pendant l’implantation de l’embryon et lors de la grossesse provoque des niveaux élevés de sucre dans le sang maternel et fœtal, entraînant des complications qui peuvent déboucher sur une fausse couche. Le recours à la metformine a été décrit comme traitement conduisant à une baisse des taux de glucose dans le sang sans risques associés. De plus, on observe une meilleure fonction endométriale. Ainsi, la metformine se place parmi les traitements possibles pour les femmes chez lesquelles la résistance à l’insuline est un facteur important, éventuellement lié à de moins bons résultats reproductifs. En ce sens, nous évaluons l’effet de la metformine sur les résultats reproductifs de ces femmes. »
L’origine des fausses couches à répétition
Entre 2 et 5 % des femmes en âge reproductif enchaînent les fausses couches. La résistance à l’insuline constitue un facteur qui peut avoir une influence notable sur cette anomalie. De plus, d’autres troubles ont été décrits, comme les anomalies chromosomiques et utérines, les déséquilibres endocriniens, les facteurs auto-immunologiques, les complications obstétriques et les anomalies métaboliques.
La Dre. Ferrero donne plus de détails sur le diagnostic clinique des patientes affichant une résistance à l’insuline. « Nous avons observé une augmentation du nombre de fausses couches cliniques chez les femmes résistantes à l’insuline. Cela est probablement provoqué par une détérioration de la captation cellulaire du glucose. Ceci est, à son tour, dû à la résistance à l’insuline, qui mène à une nutrition embryonnaire inadéquate et à une déficience énergétique qui s’achève par l’interruption spontanée de la grossesse.
Ce taux accru de fausses couches cliniques chez les femmes présentant une résistance à l’insuline baisse de manière significative chez celles qui ont suivi un traitement à base de metformine, comparé à celles qui ne l’ont pas suivi. De plus, on a pu vérifier une augmentation du nombre de bébés nés chez ces patientes résistantes à l’insuline et traitées à la metformine, comparé à celles qui n’ont pas suivi ce traitement, et même chez les patientes ne présentant aucune résistance à l’insuline », explique la Dre. Ferrero.
Renverser le vieillissement ovarien
Une autre des grandes lignes de la recherche en médecine reproductive est la prévention du vieillissement ovarien. S’il est vrai que les effets du temps qui passe concernent aussi inévitablement la capacité reproductive, il n’en reste pas moins que dans une certaine mesure il est possible de les renverser. C’est l’approche avancée par l’étude intitulée « Telomere protection is impaired in the ovary of SAMP8 mouse model with reproductive senescence » (La protection des télomères, perturbée dans les ovaires de la souris SAMP8 affichant une sénescence reproductive). Celle-ci signale le raccourcissement des télomères comme marque du vieillissement des ovaires.
Le Docteur Juan Antonio García Velasco, directeur scientifique d’IVI et auteur de cette étude, en résume ainsi le contenu : « Les télomères sont un excellent marqueur pour évaluer le vieillissement. En ce sens, nous avons pu voir qu’il existe une famille de protéines, les shelterines, qui protègent et « prennent soin » de ces télomères. Concrètement, la TRF1 est l’une des plus pertinentes. Ainsi, nous avons étudié si ces protéines protectrices se trouvent altérées dans les ovaires d’une souris de laboratoire affichant un vieillissement prématuré (SAMP8) ; et nous avons vérifié qu’effectivement, les souris qui vieillissent prématurément ont moins de TRF1 dans leurs ovaires, et plus exactement dans leurs follicules. Ce qui peut être la cause du raccourcissement prématuré des télomères, et donc de leur vieillissement précoce ».
Comprendre l’origine de cette altération peut aider à développer des traitements de prévention, voire même aptes à renverser le vieillissement reproducteur.
Les commentaires sont fermés.