« Quand on peut on ne veut pas, et quand on veut, on ne peut pas. » Cette expression résume les deux problématiques de la vie reproductive des femmes:
– La première étape correspond à la « phase de la jeunesse », c’est-à-dire quand la femme commence sa carrière professionnelle, qu’elle est parfaitement apte à concevoir un enfant, mais qu’elle considère que son quotidien ne laisse pas de place pour un enfant.
– La seconde étape correspond au « meilleur moment », lorsqu’elle a mûri, qu’elle a une toute autre perspective de la vie, qu’elle sait ce qu’elle veut et qu’elle a évolué professionnellement. Cependant, son horloge biologique tourne et elle ne doit plus tarder si elle veut devenir mère naturellement.
Pour les femmes qui auraient passé ses deux étapes et qui se heurtent à des difficultés pour tomber enceinte en raison de leur âge tardif, il est possible de recourir au don d’ovules. Cette solution permet à ces femmes de donner la vie.
Le don d’ovules est un traitement de PMA qui consiste à implanter, dans l’utérus de la femme qui ne peut pas avoir d’enfant naturellement, un embryon qui n’est pas le sien, mais qui est issu de l’ovule d’une donneuse et du sperme du couple receveur ou celui d’un donneur.
Pourquoi recourir au don d’ovules?
À de nombreuses reprises et pour diverses raisons telles que l’âge, les maladies héréditaires, des chirurgies antérieures, etc. l’ovaire ne produit plus d’ovocytes sains, indispensables pour concevoir un enfant. Il ne reste dès lors plus qu’à recourir au don d’ovules anonyme. Par la suite, une FIV (Fécondation in vitro) sera nécessaire afin de mettre les ovocytes de la donneuse en contact avec les spermatozoïdes du conjoint de la receveuse et ainsi obtenir des embryons. Ces derniers seront implantés chez la receveuse qui pourra ainsi assouvir son désir de grossesse.
Quels sont les avantages de cette technique de médecine reproductive ?
• Elle garantit un taux de grossesses,obtenues à la suite d’un don d’ovules après une troisième tentative, de 96%.
• Ne nécessite pas de stimulation des ovaires ou d’injections hormonales à la mère bénéficiaire.
• Ne nécessite pas d’anesthésie ou sédation.
• Présente le risque le plus faible d’avortement par des maladies chromosomiques liées à l’âge du patient.
Quel est le profil des femmes qui peuvent recourir au don d’ovules?
• Les femmes atteintes de ménopause précoce pour diverses raisons telles que: troubles génétiques, immunologiques ou auto-immunes ou une ménopause causée par des procédures médicales dans la région des ovaires comme la chirurgie ovarienne, la radiothérapie, la chimiothérapie et dans les cas de la ménopause naturelle.
• Les femmes dont les ovaires produisent des oeufs mais de qualité insuffisante, les femmes âgées qui disposent d’une faible réserve ovarienne et des femmes qui sont porteuses d’anomalies chromosomiques ou de maladies génétiques.
• Les femmes qui ont connu des échecs répétés avec d’autres techniques de procréation médicalement assistée ou d’implantation des embryons et des avortements répétés.
Tout ceci profite bien sûr à la femme qui est infertile, mais les donneuses peuvent se poser certaines questions.
– Être donneuse est-il contraignant le jour ou l’on souhaite devenir mère?
Non, il n’y aucun impact. Il existe plusieurs études qui ont montré que le taux de grossesse des donneuses n’est pas plus faible.
– Est-ce que la ménopause arrive plus tôt chez les donneuses?
Non, le don d’ovules n’entraine pas une ménopause précoce. Si les ovules n’étaient pas donnés, ils seraient détruits naturellement par l’organisme.
A noter qu’en France, le don d’ovules est encadré par la loi bioéthique. Il doit être volontaire, gratuit et anonyme. En Espagne, il est volontaire et anonyme mais la donneuse reçoit une compensation financière.
«Les donneurs sont essentiels à la gestion des problèmes de fertilité résultant de la maternité tardive et voilà pourquoi la sécurité du processus est l’une de nos principales préoccupations. Les protocoles de stimulation actuels sont moins agressifs et ils impliquent un suivi plus étroit avec les donneurs et leurs traitements; en conséquence, le syndrome d’hyperstimulation ovarienne, une des pires complications avec des traitements de fécondation in vitro, a été réduit presque à zéro », déclare le Dr Muñoz, directeur de IVI Alicante.
Depuis 2016, en France, si la donneuse n’a pas encore procréé, elle a la possibilité de conserver pour elle une partie de ses ovocytes, si elle le souhaite, sous réserve que la quantité prélevée soit suffisante. Il s’agit d’une mesure de précaution dans le cas où sa fertilité serait ultérieurement compromise et conduirait à un recours à la PMA.
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