Nous parlons aujourd’hui du papillomavirus, un des virus impliqués dans les cancers du col de l’utérus, qui est aussi associé aux problèmes de fertilité.
Que savons-nous de la transmission du papillomavirus ? Comment s’en prémunir ? Gros plan sur le papillomavirus humain, une IST touchant aussi bien les hommes que les femmes.
Qu’est-ce que le papillomavirus humain (HPV) ?
Le papillomavirus humain (HPV) est un virus de la famille des papillomaviridae, dont on dénombre plus de 100 types différents. Occasionnant des lésions, ces virus infectent majoritairement la peau (verrues) et les muqueuses (lésions génitales en particulier).
Le HPV est l’infection sexuelle la plus fréquente. Au cours de leur vie, 75 % des adultes rencontrent au moins une fois ce virus. Considéré comme un marqueur de l’activité sexuelle, le papillomavirus humain est fréquent parmi la population entre 15 et 25 ans. Les infections à HPV déclinent ensuite jusque vers 50 ans, puis stagnent au-delà de cet âge.
La gravité des lésions provoquées par le virus est variable, en fonction du type de HPV et de la persistance de l’infection. Est-ce que le papillomavirus reste à vie ? Dans la plupart des cas, l’infection à papillomavirus humain est transitoire et ne provoque pas de lésions. Pour 70 % des contaminés, le virus disparaît après un an. Ce chiffre monte à 90 % après 2 ans.
Papillomavirus humain à haut risque et papillomavirus humain à bas risque
Les différents types de papillomavirus humains sont classés en fonction de leur potentiel carcinogène (processus de formation du cancer) :
- Papillomavirus humain à haut risque cancérigène ou HPV HR (HR pour « high risk »), tels que les HPV 16 et 18, fortement associés aux cancers du col de l’utérus ;
- Papillomavirus humain à bas risque cancérigène ou HPV LR (LR pour « low risk »), tels que les HPV 6 et 11, associés aux condylomes (verrues génitales).
Les papillomavirus humains à haut risque (notamment le HPV 16) sont impliqués dans plus de 99 % des cancers du col de l’utérus.
Modes de transmission et facteurs de risque du papillomavirus humain
La transmission du HPV se fait principalement lors des rapports sexuels avec pénétration. Les contacts peau à peau ou muqueuse à muqueuse sans pénétration peuvent également favoriser la transmission.
Dans des formes rares, la transmission peut également avoir lieu de la mère à l’enfant, lors d’un accouchement par voie basse (environ 6/100000 accouchements). Le papillomavirus pourrait alors entraîner chez l’enfant le développement d’une papillomatose laryngée juvénile (affectant la muqueuse des voies aérodigestives supérieures et de la sphère ORL).
Les facteurs aggravants liés au papillomavirus humain
- Le type de papillomavirus. Les papillomavirus humains à haut risque sont potentiellement cancérigènes alors que les autres sont inoffensifs
- Un déficit immunitaire. Un déficit immunitaire primitif d’origine héréditaire ou patients immunosupprimés suite à une maladie grave ou l’administration d’un médicament
- L’addiction au tabac. Les fumeurs souffrent de lésions régressant plus lentement et présentent plus de risques de développer un cancer
- Les co-infections impliquant des infections sexuellement transmissibles (chlamydia trachomatis, HIV…)
- Les contraceptifs oraux combinés ou pilules œstroprogestatives de 3e et 4e générations
Il existe aussi certains facteurs de risque pour le développement des lésions provoquées par le HPV, qui dépend en grande partie de l’état immunitaire.
La précocité des premières relations et le nombre de partenaires sexuels sont les facteurs de risques les plus importants (les muqueuses étant plus fragiles avant 16 ans).
D’autre part, le port du préservatif ne diminue que de 50 % l’infection à papillomavirus humain. En effet, le HPV est aussi présent sur certaines parties du corps non recouvertes par le préservatif comme la vulve, le périnée et le scrotum. L’usage du préservatif reste néanmoins indispensable pour se protéger des autres infections sexuellement transmissibles (IST).
L’infection à HPV chez la femme, mais aussi chez l’homme
Généralement asymptomatique, le papillomavirus humain se manifeste dans certains cas par l’apparition de condylomes. Ces « verrues » à l’aspect de chou-fleur ou de « crêtes-de-coq » se retrouvent dans les régions vulvaires, périnéales et anales. Les infections cutanées causées par les papillomavirus à bas risque ne présentent pas de risques oncogènes.
Cependant, dans certains cas plus sévères, les papillomavirus humains à haut risque peuvent induire des modifications au niveau des muqueuses cervicales et vaginales. Souvent invisibles à l’œil nu, ces lésions peuvent être mises en évidence lors d’un frottis ou d’une coloscopie. Lorsqu’elles ne sont pas traitées, les infections par papillomavirus humain à haut risque peuvent – dans un laps de temps estimé entre 10 et 15 ans – évoluer en cancer. Le plus répandu chez la femme étant le cancer de col de l’utérus. Chez l’homme, le papillomavirus peut être à l’origine de cancers de la sphère ORL, ainsi que le cancer du pénis et de l’anus.
Peut-on tomber enceinte avec le papillomavirus ?
Comme nous avons évoqué, l’homme et la femme sont concernés par le papillomavirus. Papillomavirus et grossesse sont donc liés dans tous les cas.
Chez l’homme, l’infection causée par le HPV impacterait la qualité du sperme. Elle pourrait être à l’origine notamment d’asthénospermie (anomalie du sperme présentant des spermatozoïdes peu mobiles). On estime que 25 % des hommes qui consultent pour un spermogramme seraient porteurs de HPV.
Je suis enceinte et j’ai le papillomavirus, est-ce dangereux ? Voilà une question amplement posée en consultations. Chez la femme, la présence du papillomavirus humain serait également responsable de l’augmentation du risque de fausse-couche spontanée (FCS).
Par conséquent, le HPV en lui-même n’est pas une cause d’infertilité, mais il provoque des complications pour la santé reproductive.
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