Avec ses 4 000 composés chimiques hautement toxiques, le tabac est nocif pour la fertilité des hommes et des femmes. Qu’il soit actif ou passif, le tabagisme a de sévères répercussions sur la reproduction humaine, de même que sur la réussite des protocoles de procréation médicalement assistée (PMA). Associée à de nombreux effets nuisibles, comme certains types de cancers, la cigarette est également responsable de diverses affections du système reproducteur, telles qu’une diminution de la réserve ovarienne, un abaissement de la qualité des spermatozoïdes, un risque accru de fausse couche et de grossesse extra-utérine… Pourquoi les fumeurs ont-ils plus de difficultés à réaliser leur projet de devenir parents que les non-fumeurs ? Quels effets négatifs la fumée de cigarette produit-elle sur le processus de conception ? Voyons de plus près comment le tabac altère la fertilité et les fonctions reproductrices de l’homme et de la femme et comment l’arrêt de la cigarette peut améliorer les choses.
Les effets du tabac sur la fertilité des femmes
Les effets du tabac sur l’ovulation
Le processus de maturation du follicule ovarien est négativement influencé par le tabagisme. Outre une concentration d’hormone antimüllérienne (AMH) visiblement diminuée, les fumeuses affichent, dans de nombreux cas, des niveaux d’hormone folliculo-stimulante (FSH) nettement plus élevés que les non-fumeuses. Ces taux anormaux traduisent une baisse sensible de la réserve ovarienne. Les études récentes font aussi état d’un risque d’accélération de la ménopause allant de 2 à 4 ans environ.
La présence dans le liquide folliculaire de nicotine, de benzopyrène, de cadmium et d’autres perturbateurs endocriniens entrant dans la composition du tabac compromet manifestement la croissance du follicule ovarien et accroît le risque d’anomalies chromosomiques.
Dans le cadre d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une insémination artificielle (IA), le tabagisme peut compliquer certains gestes, en commençant par la stimulation ovarienne et le recueil d’ovocytes.
Les effets du tabac sur les trompes de Fallope
L’exposition aux produits nocifs concentrés dans la fumée de cigarette peut induire un dysfonctionnement des trompes de Fallope. Il s’agit ici d’une modification des contractions des muscles lisses et une diminution de la fréquence des battements ciliaires. Ces deux anomalies ont pour résultat de freiner la migration de l’embryon des trompes de Fallope vers la cavité utérine.
Au-delà de 20 cigarettes par jour, les fumeuses ont 4 fois plus de risques que les non-fumeuses d’être confrontées à une grossesse extra-utérine. La situation revient cependant à la normale après un sevrage tabagique.
Les effets du tabac sur l’embryon
Les toxines du tabac peuvent aussi avoir des répercussions sur le développement précoce de l’embryon. En effet, dans cette configuration, l’ovocyte a moins de chances d’être fécondé et l’embryon atteint plus difficilement le stade de blastocyste. Durant un cycle d’insémination artificielle (IA) ou de fécondation in vitro (FIV), les fumeuses, même passives, font face au risque d’obtenir un nombre réduit d’embryons et ont besoin de traitements plus poussés.
De surcroît, il n’est pas rare de rencontrer des complications en phase d’implantation de l’embryon. Les effets négatifs du tabac pouvant se ressentir tant au niveau de l’endomètre que du placenta, voire du muscle utérin.
Le tabac et la fertilité des hommes
Les effets du tabac sur le liquide séminal
Avant de se pencher sur les effets nocifs du tabac sur les gamètes masculins, il convient de faire un gros plan sur les fonctions du liquide séminal. Composant majoritaire du sperme, il est le fluide qui véhicule et nourrit les spermatozoïdes. Chez les fumeurs, le liquide séminal comprend souvent des traces de cotinine, de cadmium et de nombreuses autres substances mutagènes et potentiellement carcinogènes. Il est ainsi possible d’affirmer que les spermatozoïdes évoluent dans un environnement peu favorable, affectant leur qualité.
Les effets du tabac sur les caractéristiques des spermatozoïdes
Lors du bilan d’infertilité masculine, les effets délétères du tabac peuvent se traduire par :
- un nombre de spermatozoïdes en baisse ou oligospermie ;
- une vitalité plus faible ou nécrospermie ;
- une mobilité ralentie ou asthénospermie.
La morphologie des spermatozoïdes semble également touchée avec une hausse du risque de tératospermie.
Le spermogramme des fumeurs peut, dans certains cas, révéler la présence d’une oligoasthénotératospermie (OATS), un ensemble d’anomalies combinant un volume séminal faible, une augmentation des globules blancs et une diminution du nombre de spermatozoïdes de bonne qualité. De plus, la toxicité du tabac a des conséquences sur l’ADN et le noyau des spermatozoïdes.
Enfin, il est à noter que certaines recherches actuelles tendraient à mettre en évidence une corrélation entre les substances mutagènes contenues dans la fumée de cigarette et l’augmentation des anomalies chromosomiques au niveau des cellules germinales, qui donnent naissance aux spermatozoïdes.
Tabagisme et procréation médicalement assistée
Le tabac a un effet néfaste sur la fertilité de l’homme et de la femme. Lors d’un traitement par insémination artificielle (IA) ou par fécondation in vitro (FIV), le tabagisme peut donc constituer un frein supplémentaire à la réussite de la fécondation ou être à l’origine d’un allongement du délai de conception.
La bonne nouvelle : les effets de la cigarette sont néanmoins réversibles si le couple se soumet à un sevrage tabagique.
Quand arrêter de fumer ?
Le désir d’enfant qui justifie une consultation dans nos centres de fertilité constitue un merveilleux motif d’arrêt du tabac. Pour maximiser les chances de conception, il semble préférable d’envisager le sevrage tabagique avant la mise en œuvre de la PMA (procréation médicalement assistée). C’est pourquoi nous conseillons à nos patients fumeurs d’intégrer une consultation de tabacologie à leur projet. Après un an sans cigarettes, on constate un délai de conception identique entre anciennes fumeuses et non-fumeuses. Du côté des hommes, il ne faut que trois mois après l’arrêt du tabac pour observer une nette amélioration de la concentration et de la vitalité des spermatozoïdes.
Comment arrêter de fumer ?
Parmi les résolutions essentielles qui peuvent aider à décrocher du tabac, les spécialistes préconisent à leurs patients de se fixer une date précise pour écraser leur dernière cigarette. Une fois cette bonne décision prise, pour éviter la rechute, le mieux est de faire disparaître de son environnement tout ce qui est lié au tabac (cendriers, briquets…) et de ne jamais retoucher une seule cigarette. Au nombre des conseils utiles, citons le maintien à l’écart des lieux et des situations associés à la cigarette (repas prolongés, pauses café…) et le choix d’activités de diversion pour ne pas craquer.
Pour accroître leurs chances de réussite, nous recommandons à nos patients de se faire accompagner par un médecin ou par un tabacologue, qui saura les conseiller sur les meilleures méthodes à mettre en œuvre.
Les thérapies cognitivo-comportementales:
Les thérapies cognitivo-comportementales permettent au fumeur de prendre conscience de son addiction et d’acquérir des stratégies d’évitement ou de remplacement à utiliser dès qu’une crise de manque se fait sentir, ce qui l’aide à surmonter son envie de fumer.
Les substituts nicotiniques:
Patchs, inhalateurs, pastilles à sucer, chewing-gums, différents substituts nicotiniques sont disponibles en pharmacie et parfois pris en charge par les complémentaires de santé. Afin d’optimiser leur action, il vaut mieux demander conseil à un professionnel pour s’assurer de choisir les dosages adéquats et de connaître la bonne fréquence d’utilisation. Il faut compter 12 semaines pour ressentir les bienfaits du traitement.
La cigarette électronique:
Dispositif permettant de vaporiser un liquide aromatisé, additionné de nicotine ou non, la cigarette électronique enregistre de très bons pourcentages de réussite pour l’arrêt du tabac. Le vapotage revient à aspirer une vapeur tiède obtenue sans combustion. Cette vapeur exempte de goudrons et de monoxyde de carbone dévoile un taux de nitrosamines (agents cancérogènes à l’origine du cancer du poumon) réduit de 97 % par rapport aux cigarettes traditionnelles. Alternative récente aux substituts nicotiniques classiques, la cigarette électronique est sujette à controverse. Elle ne fait pas l’objet d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), et n’est donc pas distribuée en pharmacie.
Vous désirez obtenir des informations sur les protocoles de PMA proposés par les cliniques IVI ? Vous voulez prendre rendez-vous dans l’un de nos centres d’assistance médicale à la procréation en Espagne ? N’hésitez pas à contacter notre personnel chargé de l’accueil des patients par téléphone au 08 00 941 042 (numéro gratuit depuis la France) ou au +34 960 451 185, ou directement sur notre site en remplissant notre formulaire dédié. Un spécialiste reviendra vers vous. Si vous le souhaitez, vous pouvez solliciter une consultation avec un médecin parlant français et l’assistance d’un tuteur francophone qui vous suivra tout au long du traitement.
Un commentaire
merci pour cet article très édifiant, j’en ai appris tellement de trus, je me sens concernée indirectement car en PMA depuis pas mal d’années avec plusieurs FIV et un don d’ovocytes, on nous envoie en GPA hélas impossible en France pour des raisons farfelues, que pensez-vous de l’Espagne avec Eugin, IVI ou Girex ou encore de l’Ukraine avec A. Feskov clinic, le Canada… besoin de vos expériences ou conseils si vous en avez