L’endométriose se caractérise par le développement de fragments de muqueuse endométriale (paroi interne de l’utérus) hors de l’utérus. Encore mal connue, cette affection chronique et généralement récidivante touche une femme sur dix dans le monde. Le diagnostic prend en moyenne 7 à 8 ans à poser, car les symptômes de l’endométriose sont fréquemment confondus avec les effets secondaires normaux du cycle menstruel. Parfois asymptomatique, la plupart du temps douloureuse, cette maladie peut également être responsable de troubles de la fertilité. Quels sont les symptômes de l’endométriose ? Comment affecte-t-elle la fertilité des femmes ? Comment est-elle traitée ?
Nous apportons des éléments de réponse et nous parlons aussi de la conservation des ovocytes, une solution à l’infertilité causée par l’endométriose.
Endométriose : de quoi s’agit-il ?
L’endométriose désigne une pathologie gynécologique bénigne et chronique touchant, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), au moins 150 millions de femmes à travers le monde. La particularité de cette maladie invalidante et généralement douloureuse ? La présence, hors de l’utérus, de tissu endométrial (muqueuse utérine s’épaississant sous l’action des œstrogènes et se désagrégeant sous forme de sang, lors des règles, quand il n’y a pas de fécondation). Lorsqu’il y a endométriose, les cellules migrent vers d’autres parties du corps en remontant par les trompes de Fallope. Le tissu endométrial se développe alors en provoquant des lésions, des adhérences ou des kystes sur certains organes tels que :
- Les organes génitaux (ovaires, ligaments utérosacrés, vagin…) ;
- Le péritoine ;
- L’appareil urinaire et la vessie ;
- L’appareil digestif et le rectum ;
- L’appareil pulmonaire.
En fonction de l’emplacement, on distingue plusieurs types d’endométriose :
- L’endométriose pariétale, localisée au niveau de la paroi abdominale ;
- L’adénomyose, localisée entre l’endomètre et le myomètre (muscle interne de la paroi utérine) ;
- L’endométriome (kystes ovariens ou kystes chocolat).
Endométriose : symptômes
L’endométriose présente différents symptômes. Le tissu endométrial anormalement présent en dehors de la cavité utérine se comporte de la même façon que la muqueuse utérine. Sous l’effet des œstrogènes, il s’épaissit en prévision d’une grossesse. Lorsqu’il n’y a pas de fécondation, il se délite et saigne. Ici, le sang ne peut pas s’évacuer avec les règles. À chaque cycle menstruel, cette anomalie provoque des lésions sur les organes colonisés et laisse des cicatrices fibreuses.
Variables en fonction de chaque patiente et de la localisation des lésions, les symptômes de l’endométriose ne sont pas obligatoirement proportionnels à l’étendue des foyers. En général, il s’agit de :
- Douleurs pelviennes récurrentes ;
- Règles hémorragiques avec la présence de caillots de sang, d’un volume abondant et d’une durée importante (supérieure à 7 jours en cas d’adénomyose) ;
- Dysménorrhée(douleurs pendant les règles) ;
- Métrorragies (saignements en dehors des règles).
D’autres symptômes de l’endométriose peuvent apparaître et doivent conduire à consulter un médecin :
- Dyspareunie (douleurs lors des rapports intimes) ;
- Douleurs abdominales (occlusions, ballonnements) ;
- Rectorragies (saignements issus du rectum en cas d’endométriose digestive) ;
- Douleurs lors de la défécation ;
- Troubles urinaires (en cas d’endométriose vésicale) ;
- Douleurs à la miction ;
- Difficultés pour vider la vessie (dysuries) ;
- Envie fréquente d’uriner (pollakiurie) ;
- Présence de sang dans les urines ;
- Hyper pression et atrophie du rein (en cas d’endométriose urétérale) ;
- Douleurs dorsales (lombalgie, cruralgie, sciatique…) ;
- Fatigue chronique ;
- Infertilité.
Endométriose, une cause d’infertilité féminine
Parfois, il peut arriver que l‘endométriose soit asymptomatique. Dans cette situation particulière, il n’est pas rare que la maladie soit décelée lors d’un bilan de fertilité. En effet, 30 à 40 % des patientes endométriosiques sont confrontées à des troubles de la fertilité. Par ailleurs, les spécialistes sont d’accord pour affirmer que 20 à 50 % des patientes qui consultent pour un problème d’infertilité souffrent de cette pathologie. Ce qui fait de l’endométriose la première cause d’infertilité féminine.
Le retentissement de l’endométriose sur la fertilité peut alors se manifester par :
- Des troubles de l’ovulation (anovulation, dysovulation, syndrome du follicule lutéinisé non rompu, diminution de la réserve ovarienne…) ;
- Des modifications du liquide péritonéal sous l’effet des réactions inflammatoires (avec pour conséquence une baisse de la mobilité des spermatozoïdes notamment) ;
- Des réactions de défense du système immunitaire (avec auto-anticorps contre les ovaires et l’endomètre provoquant des troubles de la fécondation, de l’implantation et de la nidation de l’embryon).
Traitements
Pour poser un diagnostic d’endométriose, il faut pratiquer :
- Un examen clinique ;
- Un examen échographique, voire une IRM ;
- Une analyse du tissu endométrial (prélevé par laparoscopie).
Selon les cas, la prise en charge de l’endométriose passera par :
- Un traitement hormonal visant à provoquer une aménorrhée afin de réduire les douleurs (ce traitement calme les symptômes, mais n’empêche pas la progression des lésions) ;
- La chirurgie permettant d’éradiquer les lésions de façon aussi complète que possible et d’éliminer les symptômes douloureux.
La préservation de la fertilité pour devenir mère
Les cliniques IVI, spécialistes de la fertilité et de la reproduction dans le monde, ont réalisé une étude qui permet de démontrer l’opportunité de la conservation des ovocytes avant de subir une chirurgie de l’endomètre. Cette étude a montré que les femmes diagnostiquées avec de l’endométriose et âgées de moins de 35 ans avec 20 ovocytes vitrifiés, ont 95% de chances de pouvoir concevoir un enfant. Chez les patientes plus âgées, on compte près de 80% de chance de conception d’un enfant grâce à la conservation des ovocytes. Cette étude prend en compte les données de 485 femmes atteintes d’endométriose qui ont préservé leur fertilité entre janvier 2007 et juillet 2018 dans les cliniques d’IVI dans toute l’Espagne, et qui plus tard ont tenté de devenir enceintes.
Le Dr Juan Antonio García Velasco, directeur scientifique d’IVIRMA et l’un des spécialistes mondiaux de référence en endométriose explique : « La probabilité de grossesse spontanée d’un couple, qui est d’environ 25%, dans les cas d’endométriose diminue jusqu’à atteindre 8%.”
IVI, des spécialistes en endométriose
Dans les cliniques IVI, une unité spéciale est dédiée aux patientes atteintes d’endométriose. « L’endométriose est connue depuis la fin des années 1800 et de nombreuses recherches médicales entourent cette maladie. S’il existe de nombreuses théories concernant son origine, aucune hypothèse n’est encore avérée, ce qui rend plus difficile son diagnostic. Au sein des cliniques IVI, nous travaillons actuellement, avec un groupe de chercheurs en biologie moléculaire, sur la capacité à détecter une série de molécules -appelées micro-ARN- dans un fluide corporel -sang, salive ou urine- et à dresser un profil de ces molécules, comme c’est déjà le cas dans la détection de plusieurs formes de cancer. Cela nous permettrait, par exemple, chez une adolescente souffrant de douleurs intenses pendant ses règles, d’observer le profil des micro-ARN et de prédire un développement futur de l’endométriose et, surtout, de la prévenir », commente le Dr García Velasco.
Une bonne nouvelle pour conclure : dans 90 % des cas, les patientes atteintes d’endométriose légère ou modérée réussissent à tomber enceintes dans les 5 ans.
Vous souhaitez vous informer sur les traitements de PMA mis en place pour les femmes atteintes d’endométriose dans les centres IVI ? N’hésitez pas à nous contacter au 08 00 941 042 (numéro gratuit depuis la France) ou au +34 960 451 185. Pour dialoguer avec nos collaborateurs, vous pouvez également remplir notre formulaire en ligne.
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