Technique de pointe de PMA (procréation médicalement assistée), la préservation de la fertilité permet de répondre au souhait d’un nombre croissant de femmes : reporter leur projet de maternité. Cette méthode offre à celles qui le veulent la possibilité de congeler leurs ovocytes en vue d’une FIV (fécondation in vitro). Pionnier en Espagne dans l’utilisation de la cryopréservation, IVI accompagne depuis plus de vingt ans ces patientes en constante augmentation dans ses services. C’est dans ce cadre que le Dr Ana Cobo, directrice de l’Unité de cryobiologie de l’IVI a conduit une étude intitulée : « Préservation élective et oncofertilité : facteurs liés aux résultats de la FIV ». Récemment publiée par la prestigieuse revue Human Reproduction, cette enquête, à laquelle ont également participé les médecins José Remohí, Antonio Pellicer et Juan Antonio García-Velasco révèle que vitrifier ses ovocytes avant 35 ans augmente de 40 % le taux de réussite de la FIV.
La préservation de la fertilité : une percée pour la médecine reproductive
Répondant initialement à la requête de patientes diagnostiquées avec des pathologies nécessitant des traitements potentiellement dangereux pour leur fertilité (chimiothérapie ou radiothérapie par exemple), les techniques de préservation de la fertilité ont ouvert la PMA aux femmes atteintes de cancer. Au fil du temps, les raisons de nature à conduire les femmes vers la cryoconservation d’ovocytes ont notablement évolué. Désormais, ce n’est plus l’indication oncologique qui motive la majorité des patientes, mais le désir de repousser l’heure de la maternité au-delà de ce que permet naturellement leur horloge biologique. Ces dix dernières années (2007 – 2017), la demande de préservation de la fertilité dite « sociétale » (en dehors d’une indication médicale) a bondi de 18 % et représente maintenant 22 % du nombre total de traitements réalisés à l’Institut Valencien de l’Infertilité.
Une étude rétrospective basée sur l’échantillon le plus large à ce jour
En tant que pionnier dans la vitrification des ovocytes en Espagne, IVI dispose du plus grand nombre de résultats à ce jour et bénéficie donc de l’échantillon le plus large, recensant en tout 6 332 femmes. Parmi ces patientes, 83,5 % ont eu volontairement recours à la préservation de la fertilité pour des raisons de convenance personnelle et 16,5 % pour des raisons pathologiques en général et oncologiques en particulier (principalement relatives à un cancer du sein). Sur ces 6 332 femmes, environ 700 sont revenues pour suivre un protocole de PMA avec leurs propres ovocytes. Les résultats font état de 162 naissances dans le groupe des patientes traitées pour des motifs de préservation sociale et 25 naissances dans le groupe des patientes traitées pour des motifs oncologiques.
L’âge : principal marqueur de la qualité des ovocytes
Reflet de la réalité actuelle, l’échantillon montre que le plus grand groupe de patientes projetant de préserver leur fertilité pour des raisons sociales ont plus de 35 ans (70 %). 15 % ont plus de 40 ans. Dans le cadre des cycles d’oncofertilité, la tendance s’inverse avec 70 % de femmes sous le seuil des 35 ans.
Dans ce panel :
- les femmes de moins de 35 ans qui ont préservé leur fertilité pour des raisons sociales ont atteint un taux de réussite de 94 % avec 24 ovocytes à vitrifier ;
- les femmes âgées de plus de 35 ans (à quantité d’ovocytes égale) n’ont obtenu qu’un taux de grossesse à terme de 50 % ;
- le nombre réduit de patientes revenues pour utiliser leurs ovules vitrifiés après un traitement oncologique ne permet pas de tirer de conclusions significatives.
De l’étude ressort nettement l’importance de préserver la fertilité avant 35 ans, âge à partir duquel la quantité et la qualité des ovocytes décroissent de façon spectaculaire. Régulièrement pointé du doigt dans les centres IVI, cet état de fait s’explique par l’évolution naturelle de la fertilité de la femme au fil de l’âge. Ainsi, l’organisme féminin dispose d’un capital d’un million d’ovocytes à la naissance. Il en reste environ 400 000 à la puberté. 1 000 unités sont évacuées lors de chaque cycle menstruel. À 35 ans, la réserve ovarienne ne représente plus que 10 % du stock initial, avec des gamètes de qualité inférieure. Par conséquent, les probabilités de grossesse par cycle passent de 25 % à 25 ans à 12 % à 35 ans. Elles tombent à 6 % à 40 ans et sont quasi nulles après 45 ans.
En quoi consiste la préservation de la fertilité ?
Le traitement de préservation de la fertilité consiste à vitrifier ses propres ovocytes en vue de les utiliser plus tard dans le cadre d’une fécondation in vitro (FIV). Cette méthode permettant de reporter le projet de maternité (soit pour des raisons sociales, soit pour des raisons pathologiques) apparaît beaucoup plus efficace si la ponction ovocytaire intervient avant 35 ans. En effet, les chances de tomber enceinte, même après 40 ans, dépendent directement de l’âge de l’ovocyte, et non de celui de l’utérus.
La vitrification ovocytaire : une technique révolutionnaire
Mise en œuvre depuis 2007 dans les centres IVI, la technique de vitrification est une procédure utilisée dans de nombreux protocoles de FIV (fécondation in vitro), qu’il s’agisse de don d’ovocytes ou de préservation de la fertilité. Le processus revient à cryopréserver des ovocytes matures obtenus après stimulation ovarienne. Ici, c’est la méthode Cryotop qui est utilisée. La vitrification est provoquée par une plongée des ovocytes dans de l’azote liquide (-196 °C). Quatre ovocytes (maximum) sont chargés par Cryotop. Le point fort de ce procédé : l’absence de formation de cristaux de glace lors de la congélation, qui garantit un taux de survie optimal des ovocytes et assure les mêmes résultats cliniques qu’avec des ovocytes « frais ».
Une grossesse grâce à l’autoconservation des ovocytes
Les ovocytes vitrifiés peuvent être conservés aussi longtemps que la patiente le désire. Quand elle le décide, une partie des gamètes est décongelée pour être utilisée lors d’une première tentative de FIV (fécondation in vitro). Si elles sont célibataires ou en couple homosexuel, les patientes font appel au don de sperme. Les embryons surnuméraires peuvent être cryopréservés à leur tour afin d’être utilisés lors d’un cycle ultérieur. La réussite du traitement repose sur l’âge de la patiente au moment du prélèvement des ovocytes et du nombre de cellules reproductrices congelées. À 30 ans, le nombre d’ovocytes obtenus après stimulation hormonale peut atteindre 15 à 20. À 40 ans, il chute et le risque d’anomalies chromosomiques augmente.
La vitrification ovocytaire en chiffres
Dans une autre étude portant sur les risques obstétricaux et périnataux pour les bébés nés à partir d’ovocytes cryopréservés en vue de mesurer le taux de succès de la vitrification ovocytaire (mars 2015), le Dr Ana Cobo démontre qu’avec ce procédé, le taux de survie des ovocytes atteint 97 % chez les patientes de moins de 35 ans. La probabilité de grossesse monte à 65 % (contre 25 % pour les femmes de 25 ans sans problème de fertilité) et le taux d’implantation s’élève à 40 %. Les chances de réussite d’une FIV avec des ovocytes vitrifiés sont similaires à celles rencontrées avec des gamètes frais. En termes de grossesse et d’accouchement, il n’existe aucune augmentation du risque d’anomalies chromosomiques. La cryopréservation des ovocytes ne présente aucun effet indésirable ni pour la mère ni pour l’enfant, que ce soit pendant ou après la grossesse. Aucune incidence sur la croissance postnatale, le développement et la santé des bébés nés à partir d’embryons cryoconservés n’est à signaler.
À propos du Dr Ana Cobo
Embryologiste senior au centre IVI-RMA Global Valencia, le Dr Ana Cobo est la directrice de l’unité de cryobiologie du laboratoire de FIV. Pionnière dans l’application à grande échelle de la cryopréservation des ovocytes, elle a prouvé l’efficacité de l’utilisation d’une banque d’ovocytes. À la tête de la direction du programme de formation continue en vitrification des ovocytes et des embryons au centre de formation d’IVI, elle enseigne à l’Institut Universitaire de Valence dans le cadre du Master de Biotechnologie de la Reproduction Humaine.
À propos d’IVI-RMA Global
Fondé en 1990, l’Institut Valencien de l’Infertilité est la première institution médicale entièrement dédiée à la reproduction assistée en Espagne. À la tête de la plus grande banque d’ovocytes du monde, elle dispense les traitements de PMA les plus performants et les plus novateurs tels que la fécondation in vitro (FIV), l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI), l’insémination artificielle (IA), le diagnostic génétique préimplantatoire (DGP), la vitrification des ovocytes… En 28 ans, elle a contribué à la naissance de plus de 160 000 bébés. Depuis sa fusion avec le centre américain RMANJ (Reproductive Medicine Associates of New Jersey) en 2017, IVI est devenu IVI-RMA Global, le plus grand groupe de procréation assistée de la planète. Ses 65 cliniques présentes dans de multiples pays (dont l’Espagne, l’Argentine, le Brésil, les Émirats arabes unis, les États-Unis, l’Italie, Oman, le Panama, le Portugal et le Royaume-Uni) comptent 2 000 collaborateurs, dont 300 chercheurs et 200 gynécologues ou biologistes.
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