La France est l’un des pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de consommateurs de cannabis. Cette drogue présente beaucoup d’effets négatifs pour la santé en général. Nous allons aujourd’hui étudier ses conséquences pour la fertilité. Les hommes et les femmes qui en consomment peuvent voir s’amenuiser leurs chances d’avoir un enfant. Or la tendance peut s’inverser dès lors qu’un style de vie sain est adopté.
Profil de la consommation de cannabis en France
D’après les chiffres publiés par l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDTA), en France, on trouve aujourd’hui plus de cinq millions de consommateurs de cannabis. Ce chiffre représente plus de 20 % des consommateurs en Europe et fait de l’hexagone l’un des principaux marchés de cette substance.
Sans oublier que l’âge des consommateurs augmente tandis que la frange des moins de 25 ans ne cesse de baisser. Au début des années 1990, l’usager moyen avait 25 ans alors qu’au début de la décennie actuelle, le profil est celui d’une personne de presque 33 ans.
Puisque nous nous intéressons aux consommateurs en âge fertile, nous avons voulu consulter la Dre. Clara Colomé, directrice d’IVI Mallorca. Elle nous explique les effets du cannabis sur les désirs de reproduction.
« Contrairement à d’autres drogues dures, le cannabis est une substance relativement accessible. De plus, la société a la fausse perception qu’il est moins addictif. C’est pour cette raison que sa consommation chez les personnes en âge reproductif est plus fréquente. Or il convient toujours de mener une vie saine, dans tous les sens du terme. Si la maternité ou la paternité font partie de nos projets, l’usage indu de substances doit toujours rester en dehors de l’équation », conclut la Dre. Colomé.
Cannabis et fertilité masculine
La consommation de cannabis a des effets clairs sur la fertilité chez l’homme. D’après les autorités sanitaires espagnoles, le THC que contient cette drogue réduit la sécrétion d’hormones sexuelles. La production de testostérone chute donc. Le nombre et la motilité des spermatozoïdes baissent.
La Dre Colomé explique les choses ainsi : « La consommation de cannabis chez les patients a également été associée à des troubles de l’érection, à une spermatogenèse anormale et à une atrophie des testicules ». Autrement dit, les spermatozoïdes ont moins de force pour franchir la membrane de l’ovule, ce qui rend difficile la fécondation.
Cannabis et fertilité féminine
Chez la femme, les conséquences de cette drogue sont plus complexes. Les troubles hormonaux que peut provoquer le THC entraîneront parfois une anovulation, soit l’absence de libération des ovules. En outre, les trompes de Fallope peuvent être touchées, allant dans certains cas jusqu’à une grossesse ectopique et à un plus grand risque de fausse couche à l’avenir.
« Chez les patientes, l’exposition aux cannabinoïdes a été associée à l’infertilité et à des anomalies d’implantation et de développement de l’embryon », résume la Dre. Clara Colomé.
La consommation de cannabis chez les femmes peut aussi avoir d’autres effets :
- réduction du cycle menstruel ;
- taux élevés de prolactine pouvant être associés à la galactorrhée (sécrétion de lait par le mamelon sans aucun lien avec la production normale de lait pour l’allaitement) ;
- des taux d’androgènes plus faibles.
La baisse de la testostérone chez les hommes et des androgènes chez les femmes peut aussi entraîner une baisse de la libido. Ce qui fait également obstacle à la possibilité d’une grossesse naturelle.
Peut-on inverser les effets du cannabis sur la fertilité ?
Adopter un style de vie sain a des effets directs sur la santé en général, et donc, bien entendu, sur la fertilité. Mais, comme nous l’avons expliqué à d’autres occasions, il est plus facile d’améliorer la santé reproductive masculine. En effet, le sperme possède un cycle de formation de 70 jours environ. Ainsi, l’homme pourrait rapidement observer des résultats s’il modifie ses habitudes trois mois avant de chercher une gestation. Cela inclut la consommation de cannabis, de drogues et autres substances toxiques.
Chez la femme, même s’il est plus complexe d’agir sur les dérèglements hormonaux, on peut aussi observer des améliorations par l’introduction de certains nutriments dans l’alimentation. Et l’exercice physique ainsi que l’élimination de toute consommation d’alcool, de tabac et de drogue accroîtront les chances d’obtenir une grossesse.
Les commentaires sont fermés.