Durant les 34es Rencontres Annuelles de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE), qui se sont tenues à Barcelone du 1er au 4 juillet 2018, les Docteurs Marga Esbert d’IVI Barcelone et Rocío Rivera d’IVI Valence, le Professeur Antonio Pellicer, fondateur de l’Institut Valencien d’Infertilité, et le Docteur Nuria Pellicer de l’hôpital La Fe de Valence ont révélé les résultats de deux études sur l’infertilité masculine et ont détaillé les avancées en matière de techniques de rajeunissement ovarien, qui ont permis de donner naissance à plusieurs enfants. À cette occasion, les spécialistes IVI ont pu expliquer leurs travaux portant sur :
- la capacité prédictive de différents facteurs pour détecter la présence de spermatozoïdes dans le testicule avant une biopsie testiculaire ;
- l’association de certaines protéines dans le sperme et leur faculté à générer une grossesse ;
- le rajeunissement ovarien par transplantation de cellules souches de moelle osseuse.
Deux études sur l’infertilité masculine porteuses d’espoir
40 % des cas d’infertilité sont d’origine masculine. Face à ce constat, il est tout naturel que l’Institut Valencien d’Infertilité se penche sur ce phénomène qui pousse de nombreux couples à solliciter un traitement de PMA (procréation médicalement assistée). Parmi les quatre études sur lesquelles travaillent actuellement les spécialistes IVI, deux ont été présentées lors du 34e Congrès de l’ESHRE.
La première étude, menée par le Dr Marga Esbert d’IVI Barcelone, porte sur la capacité de certains facteurs à indiquer la présence de spermatozoïdes dans le testicule avant de procéder à une biopsie.
L’autre étude, conduite par le Dr Rocío Rivera d’IVI Valence, met en lumière l’association de certaines protéines dans le sperme et leur aptitude à générer une grossesse
après fécondation par ICSI.
Vers un test prédictif pour détecter la présence de spermatozoïdes dans le testicule ?
En cas d’azoospermie (absence de spermatozoïdes dans les échantillons de sperme), il est nécessaire de pratiquer une biopsie testiculaire afin de vérifier si le testicule produit ou non des gamètes. Pour éviter d’avoir recours à cette technique invasive, le Dr Marga Esbert tente de mettre au point une méthode alternative qui permettrait de poser un diagnostic rapide et fiable attestant la présence de cellules germinales dans le testicule.
Pour ce faire, elle a basé ses travaux préliminaires sur la possibilité de prédire avant la biopsie l’existence ou non de spermatozoïdes dans le testicule grâce à la convergence de certains facteurs déterminants.
Un échantillon total de 96 patients « azoospermiques » soumis à des biopsies testiculaires entre 2004 et 2017 a permis d’analyser différents paramètres, dont :
- l’âge ;
- la masse corporelle ;
- la taille des testicules ;
- la durée de la stérilité ;
- le taux de FSH ;
- le type de pathologie.
En premier lieu, il ressort de cette étude que dans les cas d’azoospermie obstructive, il est possible de récupérer le sperme pour quasiment 100 % des interventions, alors que le taux chute à 29 % dans les cas d’azoospermie sécrétoire.
Signalons que l’azoospermie obstructive désigne une absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat due à une anomalie au niveau des tubes séminifères ou du canal déférent faisant obstacle à la sortie des gamètes du testicule. L’azoospermie sécrétoire, quant à elle, fait référence à un défaut dans la spermatogenèse (la formation des spermatozoïdes) qui empêche la production de cellules reproductrices. C’est surtout en direction des patients souffrant de la deuxième catégorie de pathologies que les recherches du Dr Esbert s’orientent.
En deuxième lieu, l’étude montre une corrélation évidente entre le volume testiculaire et la présence de spermatozoïdes dans le testicule.
À partir de ces premières constations, le Dr Esbert s’est fixé comme prochaine étape la recherche de nouveaux marqueurs, de types protéines et micro-ARN, dans les échantillons de sperme de patients azoospermiques pour réussir à prédire si le testicule est fonctionnel.
Les protéines dans le sperme, actrices-clés de la grossesse
La deuxième étude, présentée par le Dr Rocío Rivera, est revenue à analyser et à comparer les profils protéiques de différents échantillons de sperme afin de détecter ceux avec lesquels il a été possible ou pas d’obtenir une grossesse après fécondation par ICSI.
Pour mener à bien ce projet, tous les patients ont suivi un traitement de procréation médicalement assistée (PMA) avec don d’ovocytes afin de concentrer les recherches sur le facteur masculin et mettre en évidence son action sur l’apparition d’une grossesse. Cette précaution a abouti sur la description des profils protéiques des échantillons qui ont fécondé aussi bien que de ceux qui n’ont pas fécondé. Ces différences en termes de protéines peuvent servir de marqueurs, et par conséquent permettre d’isoler les spermatozoïdes susceptibles de féconder et écarter ceux qui ne féconderont pas.
En partant de ce principe, on peut envisager certains débouchés comme l’utilisation de la technique du MACS (dont l’objet est de sélectionner les spermatozoïdes présentant les meilleures caractéristiques) pour enrichir un échantillon avec du sperme contenant les protéines adéquates et ainsi optimiser le traitement de reproduction assistée.
Rajeunissement ovarien par perfusion de cellules souches dans l’artère ovarienne
Pour vérifier l’inversion du processus de vieillissement de l’ovaire et l’activation des follicules dormants grâce aux cellules souches (Bone Marrow-Derived Stem Cells, BMDSC), l’équipe médicale a mené son étude en plusieurs phases : une première phase d’essai sur des animaux, puis une deuxième phase d’essai avec vingt patientes présentant une faible réponse ovarienne. Lors de cette nouvelle étape, les cellules souches ont été isolées puis réimplantées par injection intra-ovarienne.
À ce stade, il est permis d’affirmer que la technique de l’ASCOT (Autologous Stem Cells Ovarian Transplant) a contribué à améliorer la réponse ovarienne en augmentant la production d’ovocytes. À l’issue de ce protocole, trois bébés sont nés.
Par ailleurs, l’étude démontre que le traitement est plus efficace sur les patientes ménopausées ou pré-ménopausées présentant une insuffisance ovarienne précoce.
Ces résultats encourageants ont poussé à intégrer une nouvelle phase à l’étude, révélée à l’occasion des 34es Rencontres Annuelles de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE). Cette troisième étape impliquera exclusivement des patientes espagnoles atteintes d’une insuffisance ovarienne précoce et âgées de moins de 38 ans.
Deux voies seront alors retenues :
- première option : les cellules seront isolées et réintroduites directement dans l’ovaire (et non plus par perfusion dans l’artère ovarienne par voie fémorale) ;
- deuxième option : une méthode moins invasive sera mise en œuvre, consistant à mobiliser les cellules puis à les laisser circuler à travers la zone affectée afin d’inverser le processus de vieillissement et stimuler les follicules ovariens dormants.
Le but de cette dernière approche : augmenter le nombre de cellules souches et les faire passer dans le système sanguin pour vérifier si elles atteignent l’ovaire et si elles ont une action sur celui-ci. À terme, si la réponse des cellules est satisfaisante, l’objectif sera de développer et de standardiser une technique la moins invasive possible, applicable dans n’importe laquelle des cliniques IVI.
La fragmentation ovarienne pour l’activation folliculaire (OFFA)
Parallèlement au rajeunissement ovarien par perfusion de cellules souches dans l’artère ovarienne (ASCOT —Autologous Stem Cells Ovarian Transplant), une autre technique de rajeunissement ovarien est à l’étude : la fragmentation ovarienne pour l’activation folliculaire (OFFA).
Cette méthode, pratiquée in vitro, vise à activer les follicules dormants par fragmentation ovarienne. Un échantillon du cortex ovarien (partie externe de l’ovaire où se trouvent les follicules) est extrait par cœlioscopie ou par laparoscopie. Il est ensuite découpé afin de favoriser la stimulation folliculaire ovarienne. Les follicules obtenus sont finalement implantés à nouveau dans les ovaires.
Peu invasive, cette technique de rajeunissement ovarien pourrait offrir aux patientes présentant une insuffisance ovarienne précoce la possibilité d’être enceintes sans avoir recours au don d’ovocytes.
La fragmentation ovarienne pour l’activation folliculaire (OFFA), élaborée par IVI en collaboration avec l’hôpital La Fe de Valence, a contribué à la naissance de quatre bébés, issus d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une fécondation spontanée.
Les dernières avancées concernant la fragmentation ovarienne pour l’activation folliculaire seront bientôt rendues publiques.
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