L’insémination artificielle (IA) fait partie des traitements de PMA les plus anciens et les plus couramment utilisés pour contourner les problèmes d’infertilité. La technique, consistant à placer les spermatozoïdes au plus près de l’ovocyte, vise à favoriser le processus de fécondation. Réalisée avec le sperme du conjoint lorsque cela est possible, l’insémination artificielle est pratiquée avec le sperme d’un donneur dans un certain nombre de situations. Quelles pathologies amènent à recourir à un traitement par insémination artificielle avec donneur ? Cette méthode est-elle ouverte aux femmes seules et aux couples de lesbiennes ? Comment sont sélectionnés les donneurs de sperme ? Quelles règles encadrent cette pratique médicale ? L’insémination artificielle avec don de sperme (IAD), tout ce qu’il faut retenir.
Insémination artificielle avec don de sperme (IAD) : la définition
L’insémination est par définition la technique de procréation médicalement assistée la plus ancienne et la moins invasive. L’insémination artificielle avec don de sperme (IAD) revient à déposer dans l’utérus de la patiente un échantillon de sperme provenant d’un donneur anonyme. Ce protocole de reproduction assistée est préconisé en cas de stérilité masculine au sein du couple héterosexuel, de risque de transmission d’une pathologie génétique ou d’absence de partenaire masculin dans le projet de grossesse.
À qui s’adresse l’insémination artificielle avec donneur ?
L’insémination artificielle avec don de sperme est conseillée lorsque :
- l’éjaculat ou la biopsie testiculaire révèle une azoospermie (absence de spermatozoïdes) ;
- le partenaire masculin est porteur d’une maladie génétique indétectable sur l’embryon ;
- le sperme ne peut être débarrassé du virus d’une maladie sexuellement transmissible ;
- le sperme présente des anomalies chromosomiques ;
- les rhésus des partenaires sont incompatibles (avec risque d’iso-immunisation) ;
- le projet de maternité est engagé par une femme célibataire ou un couple de lesbiennes.
Comment est encadrée l’insémination artificielle avec don de sperme en Espagne ?
La loi 35/1988 du 22 novembre 1988 sur les techniques de procréation assistée encadre le don de sperme en Espagne. La règle pose, en préliminaire, le principe d’anonymat et de volontariat. Elle précise que le donneur de sperme doit être majeur et en bonne santé physique et mentale. Il doit présenter un appareil reproducteur normal et être exempt d’antécédents génétiques ou de maladies sexuellement transmissibles.
De son côté, la loi 14/2006 portant sur les techniques de reproduction humaine assistée fixe les conditions requises pour avoir accès aux traitements de PMA. Elle prévoit que toute femme de plus de 18 ans jouissant de toutes ses capacités de jugement peut recevoir ou avoir recours aux méthodes de procréation médicalement assistée, indépendamment de son état civil ou de son orientation sexuelle. Ceci signifie que les femmes célibataires, homosexuelles et les couples de lesbiennes sont éligibles à l’insémination artificielle au même titre que les femmes hétérosexuelles vivant en couple.
Avant de bénéficier d’un traitement par insémination artificielle avec donneur, les patients doivent remplir et signer des formulaires de demande et de consentement éclairé.
Comment sont sélectionnés les donneurs de sperme?
Conformément à la loi espagnole, seuls sont sélectionnés les donneurs de sperme âgés de plus de 18 ans, en bonne santé, présentant un caryotype normal. Pour prévenir le risque de transmission de maladies infectieuses ou héréditaires, les donneurs se soumettent à une série d’examens génétiques, comprenant une anamnèse (analyse des antécédents médicaux) personnelle et familiale. Un bilan sérologique est également effectué pour rechercher la présence éventuelle d’anticorps contre le virus de l’hépatite B et C, du SIDA (VIH), la bactérie de la syphilis et le cytomégalovirus (CMV).
Après le don, que devient le sperme recueilli?
Après le don de sperme, les échantillons sont congelés dans de l’azote liquide à -196 °C. Ce procédé est aussi connu sous le nom de vitrification, ou cryopréservation. Les échantillons de sperme sont ensuite conservés dans des banques de sperme. Maintenus en quarantaine pendant six mois, ils font l’objet de divers examens afin d’écarter tout risque de maladies sexuellement transmissibles. À la fin de ce délai, de nouveaux tests sont réalisés pour confirmer l’absence de processus infectieux.
Si après la période de congélation, les échantillons de sperme répondent à toutes les exigences requises, ils peuvent être employés dans les traitements de PMA, et notamment l’insémination artificielle.
Grâce aux informations contenues dans le dossier du patient, le spécialiste est en mesure d’apparier les caractéristiques entre donneur et receveur.
Le suivi de la patiente avant l’insémination artificielle avec don de sperme
Avant d’entamer le traitement, le spécialiste prescrit différentes analyses à sa patiente. Ce bilan peut comporter :
- une échographie endovaginale (pour dépister d’éventuels kystes ovariens, fibromes, polypes, malformations utérines, altérations tubaires…) ;
- une hystérosalpingographie (pour déterminer la perméabilité des trompes utérines) ;
- une hystéroscopie ;
- une cœlioscopie ;
- une biopsie de l’endomètre ;
- un bilan hormonal ;
- un bilan sanguin (avec dépistage de la rubéole, du sida, de la syphilis, de l’hépatite B et de l’hépatite C).
Le déroulement de l’insémination artificielle avec donneur
L’insémination artificielle avec don de sperme suit trois phases :
Première phase : la stimulation ovarienne
Afin d’obtenir un nombre suffisant d’ovocytes (l’ovaire ne produit naturellement qu’un unique follicule par cycle menstruel), l’ovulation est stimulée par l’administration de gonadotrophines seules ou associées à du citrate de clomifène. Ce traitement, qui s’étale sur 10 à 12 jours, a aussi pour but d’empêcher tout risque d’ovulation spontanée, afin d’assurer une parfaite synchronisation avec l’insémination. C’est pourquoi l’ovulation est surveillée par monitorage (analyses sanguines et échographies régulières).
Deuxième phase : le déclenchement de l’ovulation
L’ovulation est déclenchée lorsque :
- le ou les follicules ont atteint une taille d’environ 18 mm ;
- les analyses sanguines révèlent un taux d’œstradiol d’environ 250 pg/ml par follicule mature ;
- l’endomètre présente une épaisseur satisfaisante.
Le déclenchement passe par une injection de hCG (hormone chorionique gonadotrope humaine), qui permet d’obtenir l’ovulation d’un ou de plusieurs follicules matures 36 à 40 heures plus tard. Une dernière échographie confirme que l’insémination artificielle avec don de sperme peut être programmée.
Troisième phase : l’insémination artificielle avec don de sperme
L’insémination artificielle avec don de sperme a lieu 36 à 40 heures après le déclenchement de l’ovulation. À cette occasion, la patiente est installée sur la table gynécologique. Le spécialiste place un échantillon de liquide préparé contenant les spermatozoïdes dans un cathéter (petite canule fine et souple). Le cathéter est introduit dans la cavité utérine de la patiente par les voies naturelles. Une fois qu’il est retiré, les gamètes se mettent en progression vers les trompes, sans intervention extérieure. Ce geste indolore et peu invasif ne nécessite aucune anesthésie. La patiente peut reprendre une activité normale après un temps de repos d’une demi-heure environ.
Quels facteurs peuvent perturber l’insémination artificielle ?
Le succès de l’insémination artificielle peut être impacté par :
- la baisse de la fertilité féminine constatée à partir de 35 ans ;
- l’épaisseur de l’endomètre ;
- la durée de la stérilité ;
- le traitement utilisé lors de l’ovulation.
Le suivi de la patiente après l’insémination artificielle avec don de sperme
Un test de grossesse est programmé 10 à 14 jours après l’insémination artificielle. Cette analyse de sang quantifiant la concentration de béta-hCG plasmatique est renouvelée 48 h plus tard si le premier test se révèle positif. La première échographie interviendra à 4 semaines de grossesse (c’est-à-dire 6 semaines d’aménorrhée).
Insémination artificielle : les résultats
Dans les cliniques IVI, le taux de succès de l’insémination artificielle avec donneur est de 25,6 %, contre 16,1 % avec le sperme du conjoint (voir les résultats cliniques).
Le taux de grossesses gémellaires (insémination ayant provoqué une grossesse multiple) est de 8,4 % après une insémination artificielle avec don de sperme et de 10,8 % avec un protocole utilisant le sperme du conjoint.
L’insémination artificielle : le prix
Dans les centres de procréation IVI, le forfait initial de l’insémination artificielle avec donneur comprend les dosages hormonaux, les contrôles échographiques, l’insémination artificielle (IA) à proprement parler, le Bhcg et la consultation des résultats.
Il est possible que le prix de ce forfait soit révisé au cours de la première consultation. En fonction des informations contenues dans le dossier et selon les besoins des patients, le spécialiste peut, en effet, être amené à prescrire des analyses et des techniques complémentaires.
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