Arrêt de la fertilité, dysfonctionnement hormonal, disparition des règles… l’insuffisance ovarienne prématurée ou primitive (IOP), mieux connue sous le nom de ménopause précoce, touche 1 % des femmes de moins de 40 ans. Quels sont les mécanismes et les causes de ce phénomène ? Existe-t-il un traitement pour retarder ou annuler ses symptômes synonymes d’infertilité ? Mais surtout, cette affection frappant les femmes dans la fleur de l’âge obère-t-elle toute chance d’être enceinte ? En quoi la procréation médicalement assistée via le don d’ovocytes ou l’auto préservation ovarienne représente-t-elle un espoir ? En bref, une grossesse peut-elle raisonnablement être envisagée malgré une insuffisance ovarienne primitive ? Zoom sur la ménopause précoce et les progrès de la PMA qui permettent d’y faire face.
Qu’est-ce que la ménopause précoce ?
La ménopause survient lorsque les ovaires cessent de produire des ovules, ce qui entraîne une diminution des niveaux d’œstrogènes, qui est l’hormone responsable de la régulation du cycle reproductif. Elle touche la plupart des femmes entre 45 et 55 ans, étant 51 ans l’âge moyenne. Or, on parle de ménopause précoce ou insuffisance ovarienne prématurée chez les femmes de moins de 40 ans.
Pour compenser le déséquilibre hormonal, se prémunir contre les risques d’ostéoporose et contrôler les bouffées de chaleur, un traitement hormonal est généralement prescrit. Sous forme de pilule contraceptive ou de THS (traitement hormonal substitutif), ce protocole médical vise à stabiliser le niveau d’œstrogène.
Les causes de la ménopause précoce
Tout facteur pouvant endommager les ovaires ou perturber la production d’œstrogènes peut entraîner une ménopause précoce. Voilà d’autres causes.
Causes génétiques
Si aucune raison médicale évidente n’explique cette condition, il est probable que la cause soit d’origine génétique. Des données suggèrent que l’âge auquel la ménopause survient peut être hérité. D’où qu’interroger les antécédents familiaux puisse donner des indications sur son début.
Style de vie
Certaines habitudes de vie peuvent avoir un impact sur le début de la ménopause. Le tabagisme affecte les niveaux d’œstrogènes et peut contribuer à une ménopause précoce. Des études suggèrent que les fumeuses régulières ont tendance à expérimenter la ménopause plus tôt, en moyenne de 1 à 2 ans avant les non-fumeuses.
L’indice de masse corporelle
Le fait que les œstrogènes soient stockés dans les tissus adipeux fait que les femmes ayant un indice de masse corporelle plus faible aient moins de réserves d’œstrogènes. Celà peut les épuiser plus rapidement et entraîner l’apparition précoce de cette nouvelle condition. Suivre un régime végétarien, le manque d’exercice physique et l’exposition insuffisante au soleil peuvent également être des facteurs responsables d’une ménopause précoce.
Causes chromosomiques
Certaines altérations chromosomiques peuvent entraîner une ménopause précoce, dont le syndrome de Turner, la dysgénésie gonadique pure ou le syndrome de l’X fragile.
Maladies auto-immunes
Dans les maladies auto-immunes (un dysfonctionnement de la thyroïde ou de l’arthrite rhumatoïde), le système immunitaire confond une partie du corps avec un agent « envahisseur » et l’attaque. L’inflammation causée par l’une de ces maladies peut affecter les ovaires.
Épilepsie
L’épilepsie est un trouble convulsif qui prend naissance dans le cerveau. Une personne atteinte d’épilepsie est plus susceptible de connaître une insuffisance ovarienne précoce, et donc une ménopause. Les changements hormonaux résultant de cette condition peuvent affecter les crises chez les personnes atteintes de cette maladie.
Les symptômes de la ménopause précoce
La ménopause précoce peut commencer dès l’apparition de cycles menstruels irréguliers. Elle présente sensiblement les mêmes symptômes que la ménopause naturelle. Parmi ses symptômes l’on trouve :
- Des saignements abondants
- Des règles qui durent plus d’une semaine
- Un écart plus long entre les périodes menstruelles
De plus, on peut également mentionner des changements d’humeur, des variations du désir sexuel, une sécheresse vaginale, des problèmes de sommeil, des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et des difficultés à contrôler la vessie.
Traitement de la ménopause précoce
La ménopause précoce ne nécessite généralement pas de traitement. Cependant, il existe des options disponibles pour aider à contrôler ses symptômes ou les affections qui y sont associées. Dans le cas de la ménopause associée à une insuffisance ovarienne précoce, un traitement est souvent nécessaire car elle survient à un âge très jeune. De plus, il ne faut pas oublier que la baisse des niveaux d’œstrogènes contribue à des problèmes cardiaques, à l’ostéoporose, à la dépression, etc.
Le traitement le plus courant comprend une thérapie de remplacement hormonal, qui peut prévenir de nombreux symptômes courants de la ménopause. Cependant, cette stratégie de traitement peut augmenter les risques de maladies cardiaques ou de cancer du sein. Il est important de discuter avec votre médecin des risques et des avantages de cette thérapie hormonale.
Conseils pratiques pour mieux vivre la ménopause précoce
Bien que vous ne puissiez pas empêcher son apparition, il est possible d’adopter des mesures qui vous aideront à soulager ses symptômes. Suivre une alimentation saine et faire régulièrement de l’exercice contribuent à contrôler les symptômes de la ménopause. Vous devriez également envisager d’arrêter de fumer si vous êtes fumeuse.
En ce qui concerne l’utilisation de produits naturels pour contrôler les symptômes de la ménopause, les résultats sont contradictoires. Certaines personnes préfèrent les vitamines et les compléments à base de plantes aux médicaments conventionnels. Consultez votre médecin pour connaître le traitement recommandé dans votre cas.
Ménopause précoce et grossesse
Actuellement, les traitements disponibles aident à réduire les symptômes de la ménopause, mais il n’existe pas de moyen sûr de renverser la ménopause précoce. Cependant, la science continue de rechercher des moyens d’aider ces femmes à concevoir.
L’infertilité est souvent l’un des problèmes les plus préoccupants associés à la ménopause précoce. Or, les techniques de PMA peuvent apporter une réponse personnalisée au désir de grossesse. Dans un premier temps, une série d’examens, dont un test de fertilité pour femme sondant la réserve ovarienne et une analyse de sang réalisée le troisième jour de la menstruation permettent d’en savoir plus sur les raisons qui empêchent le couple de concevoir.
Dans un deuxième temps, une échographie accompagnée du recensement du nombre de follicules donne un aperçu du niveau potentiel d’ovocytes (ovules au stade immature) de la patiente.
Traitement pour tomber enceinte en préménopause
Malgré la ménopause précoce, l’utérus demeure fonctionnel, et donc parfaitement apte à accueillir un embryon. Les médecins peuvent ainsi recommander une fécondation in vitro (FIV) avec don d’ovocytes aux patientes envisageant une grossesse.
La donneuse passe un examen clinique complet. Celui-ci inclut une prise de sang pour déterminer son groupe sanguin, son Rh et écarter la présence d’agents infectieux ou sexuellement transmissibles, comme les virus des hépatites B et C, du sida, le cytomégalovirus, le virus HTLV 1 ou 2 et la bactérie responsable de la syphilis. Une exploration gynécologique approfondie permet de confirmer l’absence de kystes, myomes, polypes ou autres altérations de l’appareil reproducteur. Un caryotype est effectué, afin de dresser une carte des chromosomes et éviter tout risque de malformation chez l’enfant. Une fois établi, le profil de la donneuse est consigné pour faciliter la mise en correspondance avec le profil de la receveuse. Couramment indiquée pour les femmes ménopausées désirant une grossesse après 40 ans, la FIV simple ou avec ICSI (injection intracytoplasmique) convient tout à fait aux jeunes femmes souffrant d’insuffisance ovarienne primitive.
D’autre part, les femmes qui ont réalisé une préservation de la fertilité peuvent devenir mères avec leurs propres ovocytes, même en cas de ménopause précoce. La technique consiste à mettre toutes les chances de son côté en congelant ses cellules reproductrices, pour repousser les limites de la fécondité dans le temps.
N’oubliez pas que chez IVI, nous sommes là pour vous aider à réaliser votre rêve de devenir mère. Nous vous proposons plusieurs traitements de fertilité pour vous accompagner, même en cas de ménopause précoce. Contactez-nous par téléphone ou en remplissant notre formulaire en ligne et notre équipe vous assistera en français.
4 commentaires
Bonjour, en stimulation ovarienne, le taux d oestradiol a varié de inferieur a 5 a 20. On sort de chez la gyneco qui nous dit qu elle est en perimenopause. C est un choc. Peut o. Encore y croire, peut on encore avoir des ovules et recourir a une fiv (sans don).
Merci
Bonjour Sam,
Nous vous conseillons de nous contacter afin que nos specialistes puissent analyser votre cas et répondre vos questions.
Mon taux FSH est très haut et amh très bas 0.10 et j’ai encore mais réglé très abondamment et douloureuse que faire pour avoir un bébé ? Merci de me répondre
Nous vous recommendons toujours d’appeler votre docteur spécialiste en fertilité en cas de doutes médicales.