Relations sexuelles et infertilité : les couples qui ont des problèmes de fertilité font indubitablement face à un double défi. D’une part, ils doivent assumer le processus qui les mènera à devenir parents, du point de vue médical : traitements, calendrier d’ovulation, analyses, etc. D’autre part, il y a les conséquences sur le plan émotionnel, que nous avons déjà abordées à diverses reprises.
Aujourd’hui, nous allons plus loin et nous posons la question suivante : comment l’infertilité affecte-t-elle la vie sexuelle du couple ? Et le désir sexuel ? Pour répondre à ces questions, nous avons parlé avec deux expertes : la Dre. Susana Rabadán et la psychologue Soledad Chamorro, qui font toutes deux partie de l’équipe d’IVI Madrid. Nous allons voir avec elles, de manière détaillée, les éléments médicaux et psychologiques qui découlent de l’infertilité et influencent l’intimité des couples. Nous parlerons aujourd’hui sans tabous de sexe et de fertilité.
Stress et vie sexuelle
Le stress est un grand ennemi des relations, aussi bien personnelles que sexuelles. Lorsqu’une grossesse est désirée mais n’arrive pas, l’anxiété apparaît sous la pression que s’imposent les patients eux-mêmes et aussi leur entourage. Ce qui fait qu’avant même de consulter un expert en fertilité, les couples auront déjà traversé une première période de hauts et de bas dans leurs émotions :
- Au début, ils ont des relations sexuelles avec l’espoir que la grossesse va se produire à tout moment.
- Lorsque les couples recherchent activement une grossesse, ils règlent leurs relations sur les jours fertiles, établissant un contrôle qui annule parfois la spontanéité du sexe.
- Et si la femme ne tombe pas enceinte, la fréquence des rapports augmente. Ce qui jusque-là était un moment agréable se transforme en une « obligation » insatisfaisante.
La frustration fait son apparition dans la relation, avec des conséquences plus complexes. La Dre. Susana Rabadán, gynécologue à IVI Madrid, explique : « La passion et la spontanéité initiales peuvent disparaître progressivement si le temps passe et que rien ne se passe. Au niveau sexuel, à partir du sixième mois, les niveaux de stress et d’anxiété à l’heure d’avoir des rapports commencent à monter. À moyen-long terme, on peut voir surgir des dysfonctionnements sexuels ».
Comment le stress joue-t-il sur le désir de la femme et de l’homme ?
Lorsque les rapports sexuels sont planifiés autour de l’ovulation, on parle de coït programmé. C’est une méthode nécessaire pour beaucoup de couples. Or, c’est parfois source d’une anxiété par anticipation et d’une perte progressive de la libido. L’homme souffre de problèmes d’érection et/ou éjaculation précoce. Pour sa part, la femme ressent moins de désir sexuel. Elle a plus de mal à atteindre l’orgasme, ou ressent même une gêne ou des douleurs pendant l’acte. Dans un cas comme dans l’autre, une baisse de la réponse sexuelle peut se produire.
Et comme poursuit la Dre. Rabadán, ceci a une explication médicale. « Le désir est une réponse sexuelle humaine dans laquelle intervient le système parasympathique, celui qui régule les conduites involontaires de l’être humain. Le problème se manifeste lorsque l’on ajoute l’imposition d’avoir des rapports, en quelque sorte, à un phénomène qui est naturellement instinctif. C’est là qu’entre en jeu la partie sympathique, celle qui règle les conduites volontaires. Or les deux systèmes fonctionnent comme les clapets d’une écluse et ne peuvent pas être activés en même temps. Et il arrive que les relations sans désir deviennent de plus en plus fréquentes, avec tout ce que cela implique en termes de réponse sexuelle et au niveau mental et affectif », ajoute la Dre. Rabadán.
Conseils pour entretenir le désir sexuel
Lorsqu’un couple qui a des problèmes de fertilité a recours au coït programmé, il voit souvent le rapport sexuel comme un moyen de parvenir à une fin. Pour renverser ce mécanisme psychologique, il est nécessaire de chercher des moments de rapprochement spontané, même s’ils ne coïncident pas avec les jours fertiles de la femme. Bien entendu, la communication au sein du couple doit pour cela être solide et ses membres se montrer ouverts à ce rapprochement.
Soledad Chamorro, psychologue à IVI Madrid, explique les bénéfices d’une vie sexuelle pleine. « Une vie sexuelle satisfaisante accroît la production d’endorphines et améliore le moral et l’estime de soi. Au niveau du couple, c’est extrêmement bénéfique pour la relation, sexuelle autant qu’affective. Il est important de voir la sexualité comme un tout et de ne pas se focaliser uniquement sur l’aspect reproducteur. Et bien entendu le sexe en soi est un allié important pour consolider et rétablir la communication dans le couple. Il est fondamental de retrouver la proximité et la connexion pour que le désir ne s’estompe pas au sein d’un couple qui traverse une période difficile ».
IVI possède des psychologues spécialisés pour aider les couples
Comme nous le disions, la communication dans le couple est fondamentale lorsque l’intimité sexuelle est touchée. Car éviter d’aborder la question ne fera qu’éloigner encore plus les partenaires. Parfois, la thérapie est un passage nécessaire pour retrouver la connexion et une dynamique sexuelle saine, sur le plan émotionnel.
Les unités de soutien émotionnel des cliniques IVI sont spécialisées dans les problèmes d’infertilité. Cela englobe aussi la thérapie de couple lorsque la relation s’en trouve affectée. « Beaucoup de couples qui consultent arrivent déjà avec une grande charge d’épuisement émotionnel, après plusieurs mois de tentatives infructueuses, avant de demander une aide professionnelle. Nous parlons d’un contexte où les relations sexuelles peuvent devenir synonymes de peur de l’échec ou souffrance émotionnelle. Il est donc absolument essentiel de disposer d’outils pour débloquer ces sensations et réactiver le désir ». Tels sont les conseils que nous donne la psychologue spécialisée d’IVI Madrid, Soledad Chamorro.
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