Entre 15 % et 20 % des femmes connaissent une fausse couche au cours des cinq premiers mois de grossesse. Cet avortement spontané est généralement précédé de symptômes spécifiques. Saignements vaginaux, douleurs pelviennes : ces principaux signes annonciateurs d’une fausse couche doivent conduire à consulter son médecin ou son spécialiste. Parfois, un traitement est nécessaire. Souvent, la nature fait son œuvre. Qu’est-ce qu’une fausse couche spontanée ? Pourquoi survient-elle ? Quels sont les facteurs de risque ? Comment reconnaître un avortement spontané ? Comment réagir ? Quand appeler son gynécologue ? Quels sont les différents protocoles pour y faire face ? Quelles précautions faut-il prendre après une fausse couche ? Est-il possible de retomber enceinte ? Signes et symptômes de fausse couche : nous vous expliquons tout.
Qu’est-ce qu’une fausse couche spontanée ?
Une fausse couche spontanée est une interruption naturelle et involontaire de grossesse. Elle survient au cours des cinq premiers mois de grossesse (avant la 22e semaine d’aménorrhée) ou avant que le fœtus ne pèse 500 grammes. Si la perte de grossesse se situe au-delà, on parle d’un accouchement prématuré.
On dit que la fausse couche est précoce quand elle se produit durant le premier trimestre (avant la 14e semaine d’aménorrhée). La fausse couche tardive est observée entre la 14e et la 22e semaine d’aménorrhée.
Une fausse couche est qualifiée d’« isolée » lorsque l’événement est unique, dans le sens où il n’arrive qu’une fois. Ce type de fausse couche impacte environ 15 % des grossesses. On est face à des fausses couches spontanées à répétition lorsque trois fausses couches spontanées consécutives surviennent avant 14 semaines d’aménorrhée (trois premiers mois de grossesse), alors que la patiente est âgée de moins de 40 ans et qu’elle a été fécondée par le même partenaire. Cela touche entre une et cinq grossesses sur cent.
Causes et facteurs de risque
De 15 à 20 grossesses sur cent sont interrompues par une fausse couche précoce (avant 14 semaines d’aménorrhée). Les causes restent inconnues dans beaucoup de cas. Ce qu’on retient, c’est que, le plus souvent, la fausse couche est l’aboutissement d’une grossesse qui n’aurait pas pu être menée jusqu’à son terme. Par exemple, l’embryon porteur d’anomalies chromosomiques n’aurait pas pu évoluer correctement. Le corps expulse naturellement l’œuf non viable.
Les facteurs de risque pouvant provoquer un avortement spontané sont:
- les anomalies chromosomiques de l’embryon ;
- une inflammation de la muqueuse utérine ;
- l’endométriose ;
- les malformations congénitales utérines (utérus cloisonné, exposition au Distilbène, fibromes…) ;
- les antécédents de fausse couche spontanée ;
- une insuffisance ovarienne précoce ;
- les maladies chroniques (lupus, diabète, fibromes, syndrome des ovaires polykystiques SOPK…) ;
- un syndrome infectieux fébrile (grippe, listériose, toxoplasmose, infection par cytomégalovirus, vaginose bactérienne, syphilis…) ;
- l’hypothyroïdie ou la présence d’anticorps anti-thyroïdiens (anti-TPO, anti-TG) ;
- la carence en vitamines B9/B12 entraînant une hyperhomocystéinémie ;
- l’obésité avec un IMC supérieur à 30 ;
- le tabagisme et la consommation excessive de café ;
- la prise de certains médicaments ou l’exposition à des radiations ionisantes ;
- l’âge de la mère (le risque de fausse couche est de 12 % par cycle à 25 ans, contre 50 % à 42 ans) ;
- l’âge du père (après 45 ans).
Comment reconnaître les signes d’une fausse couche ?
En cas de fausse couche, les signes sont :
- saignements par voie vaginale, légers ou abondants, de teinte brunâtre ou rouge vif, avec flux irréguliers ou ininterrompus ;
- expulsion de caillots de sang ou de matières brunâtres ;
- douleurs pelviennes, lombalgies, crampes pelviennes ressemblant aux douleurs des règles.
Un saignement en début de grossesse n’est pas forcément un signe de fausse couche. En effet, 25 % des grossesses s’accompagnent de pertes de sang au cours du premier trimestre et se poursuivent sans encombre. En revanche, lorsque plusieurs symptômes se combinent (saignements avec douleurs), il s’agit plus vraisemblablement d’un avortement spontané.
Cependant, il peut arriver qu’aucun signe annonciateur ne se manifeste.
Comment réagir face aux symptômes ?
Le principal signe d’une fausse couche est un saignement vaginal, qui peut être accompagné de crampes et de douleurs dans le bas de l’abdomen. Lorsque des symptômes possiblement annonciateurs d’une fausse couche se font ressentir, la première chose à faire est de contacter votre médecin, qui pourra vous conseiller de vous rendre immédiatement dans un centre médical si nécessaire. Seul un professionnel de santé peut évaluer la situation de manière fiable. Certains cas peuvent requérir une assistance médicale d’urgence (une fausse couche hémorragique, notamment).
Pour poser son diagnostic, le médecin procède à un examen approfondi. Une échographie pelvienne est prescrite pour déterminer si les saignements sont les symptômes d’une fausse couche et non les signes d’une grossesse extra-utérine. Un dosage de hCG peut également être demandé (un taux bas signifiant que la grossesse est interrompue).
Deux cas de figure peuvent advenir. Soit les tissus embryonnaires ont déjà été expulsés et les saignements diminuent, soit la fausse couche est en cours. La prise en charge est très différente d’une patiente à l’autre.
Il est toutefois important de garder à l’esprit que le saignement vaginal est relativement fréquent au cours du premier trimestre de la grossesse et ne signifie pas nécessairement que vous êtes en train de faire une fausse couche précoce.
Quels sont les traitements pour y faire face ?
Si l’expulsion du fœtus et du placenta n’est pas totale, le médecin peut préconiser d’attendre une issue naturelle. Dans cette éventualité, il n’y a pas d’intervention médicale, les douleurs et les saignements disparaissent à terme, signe que la fausse couche est finie. Une échographie de contrôle permet de vérifier que tout est revenu à la normale.
Le médecin peut proposer un traitement médical, et plus rarement chirurgical, dans certains cas :
- saignements abondants ;
- fortes douleurs ;
- fièvre ;
- tissus embryonnaires toujours présents après deux semaines.
Le traitement médical est, dans la plupart des cas, administré par voie orale ou vaginale. Il favorise les contractions de l’utérus et l’ouverture du col. Efficace en quelques heures, il provoque l’expulsion du sac embryonnaire.
Un protocole chirurgical peut s’imposer en cas de :
- fausse couche incomplète ;
- saignements abondants ;
- troubles de la coagulation ;
- échec du traitement médical.
Cette intervention nécessite une anesthésie générale ou péridurale.
Combien de temps dure une fausse couche ?
Si l’échographie montre que vous avez fait une fausse couche spontanée et qu’il ne reste rien dans votre utérus, il est possible que vous n’ayez pas besoin de suivre un traitement supplémentaire.
Si la fausse couche spontanée est confirmée mais qu’il reste des restes dans l’utérus, il est nécessaire de consulter votre médecin, qui vous informera des options qui s’offrent à vous. Vous pouvez laisser la nature suivre son cours, prendre un certain médicament ou subir une procédure chirurgicale.
Si vous décidez de laisser la nature suivre son cours, il peut s’écouler un certain temps avant que les saignements ne commencent et cela peut durer jusqu’à trois semaines. Pendant cette période, vous pouvez ressentir des douleurs de type coliques. Si celles-ci s’intensifient et que les saignements sont très abondants, vous devez vous rendre dans un centre médical. Si les saignements et les douleurs ont diminué au bout de deux semaines, il est probable que toute la grossesse ait été évacuée. Dans ce cas, on vous recommandera de faire un test de grossesse urinaire pour confirmer que celui-ci est négatif.
Si vous décidez de prendre des médicaments pour expulser les restes de grossesse, on vous administrera du misoprostol. Cela aide à la dilatation du col de l’utérus et à l’expulsion des restes fœtaux. Ce processus dure quelques heures et est accompagné de douleurs et de saignements. Si vous n’avez pas commencé à saigner 24 heures après la prise du médicament, vous devez consulter votre médecin.
Enfin, vous pouvez subir une opération sous anesthésie générale ou locale, au cours de laquelle la grossesse est évacuée par le col de l’utérus. Cette intervention aura lieu quelques jours après la fausse couche spontanée, mais vous devriez la faire immédiatement s’il y a des signes d’infection, en cas de saignements abondants et continus et/ou si le traitement médical n’a pas réussi.
Que faire après une fausse couche ?
La récupération physique après avoir subi une fausse couche est généralement rapide. La plupart des femmes reprennent leurs activités quotidiennes un ou deux jours plus tard. Il arrive que les nausées et d’autres symptômes de la grossesse disparaissent avant que le gynécologue diagnostique une fausse couche.
Pour réduire les risques d’infection, il est nécessaire de ne rien introduire dans votre vagin pendant au moins une semaine. Douchez-vous avec précaution lorsque vous nettoyez le vagin et son environnement. Évitez les rapports sexuels vaginaux et évitez d’utiliser des tampons ou des coupes menstruelles. La plupart des femmes ont leurs premières règles environ 2 semaines après la fin de tout saignement léger, un délai qui peut s’étendre à 2 mois si la femme a subi un curetage. Si après une fausse couche, vous ne souhaitez pas tomber enceinte, vous devez utiliser des méthodes contraceptives. Sinon, consultez votre médecin. Vous devez être sûre que vous vous sentez bien, physiquement et émotionnellement, avant de chercher une nouvelle grossesse.
Il est recommandé de consulter son médecin en cas d’apparition de fièvre, de saignements abondants ou de douleurs aiguës.
Pour certaines patientes, la fausse couche est un événement difficile à surmonter d’un point de vue émotionnel. Un soutien psychologique peut s’avérer fort utile.
Comment savoir si on a fait une fausse couche sans savoir si on est enceinte
Les fausses couches sont plus fréquentes pendant les six premières semaines de grossesse et deviennent moins probables à mesure que la grossesse avance. Lorsqu’une fausse couche se produit avant que la personne sache qu’elle est enceinte, il peut être difficile de reconnaître la différence entre des saignements correspondant à une période menstruelle et une fausse couche.
Les symptômes partagés entre la période menstruelle et une fausse couche peuvent inclure des saignements, des saignements abondants ou plus prolongés que d’habitude, des crampes et des douleurs.
Il est également possible qu’une personne ayant une fausse couche remarque la disparition des symptômes de grossesse tels que des nausées ou des vomissements, ainsi que de la fièvre si la fausse couche est causée par une infection.
Si vos règles arrivent moins de deux semaines après la date prévue, il est difficile de savoir s’il s’agit d’un retard de règles ou d’une fausse couche. Les fausses couches qui surviennent dans cette période ne présentent pas de saignements plus abondants ou plus longs. Les femmes ayant une fausse couche dans les deux semaines suivant la date prévue de leurs règles présenteront probablement des saignements similaires à ceux de leurs règles.
À IVI, nous vous proposons un traitement personnalisé
Nous analysons chaque cas afin de dédicer quel est le meilleur traitement pour vous. Les techniques de PMA les plus couramment proposées sont les suivantes:
- L’insémination artificielle (IA), visant à contourner les infertilités associées à des troubles de l’ovulation, des altérations du col utérin ou des anomalies séminales modérées.
- La FIV ou fécondation in vitro traditionnelle, vers laquelle la patiente est dirigée lorsque l’insémination artificielle n’entraîne aucun résultat satisfaisant ou en cas de facteur masculin. La FIV peut être réalisée avec le sperme du conjoint ou celui d’un donneur anonyme. Il est question de FIV avec don d’ovocytes quand la fécondation in vitro est effectuée avec les gamètes d’une donneuse.
- La FIV-ICSI, reposant sur la technique de l’injection intracytoplasmique (ICSI), qui consiste à introduire un spermatozoïde préalablement sélectionné directement dans l’ovocyte.
- La FIV Genetic (FIV + PGT-A), combinant fécondation in vitro et test génétique préimplantatoire pour l’analyse d’aneuploïdies. Ce traitement permet de détecter les altérations chromosomiques embryonnaires et d’écarter les embryons potentiellement responsables de fausses couches.
Comment faire un bilan de fertilité après un avortement spontané ? Quand consulter ? Mon projet d’enfant a-t-il des chances d’aboutir après des fausses couches à répétition ? N’hésitez pas à partager vos interrogations, nous vous répondrons dans les plus brefs délais, dans votre langue. Vous pouvez contacter les centres de l’Institut Valencien de l’Infertilité par téléphone au 08 00 941 042 (numéro gratuit depuis la France) ou au +34 960 451 185. Vous pouvez aussi solliciter un rendez-vous en remplissant notre formulaire dédié.
55 commentaires
Merci çà était un plaisir d’avoir des informations précises sur les fausses couches
Je ne sais pas si j’ai fais déjà une fausse couche en 2016 et j’ai pas consulté docteur actuellement j’ai un gonflement au niveau de mon ventre Une petite boule et j’ai pas eu d rappeur depuis j’ai des doutes que le focus existe depuis 2016 c’est possible ou pas une idée sur se petit gonflement
Chère Chiza, chaque cas est différent et nécessite d’une évaluation médicale personnalisée. C’est pourquoi nous vous conseillons de remplir le formulaire sur notre web https://ivi-fertilite.fr afin que nous puissions vous contacter le plus tôt possible ou bien de nous téléphoner au 08 00 941 042 (dès la France, gratuit) ou au +34 960 451 185 (dès d’autres pays). Merci pour votre intérêt!
Très pratique d’avoir ces infos je viens de faire une fausse couche et les douleurs ont été atroces ! Honnêtement je n’ai jamais eu mal comme ça même après un premier accouchement.
En tout cas courage à toute !
Nous espérons que vous allez mieux, Sophie. Merci de votre témoignage et bon courage à vous aussi!
Bonsoir, j’ai des saignements depuis la semaine passée. je croyais être enceinte. La douleur que je ressens aujourd’hui est atroce. Je saigne et j’ai super mal
Bonjour Marcelle, nous vous conseillons de visiter votre gynécologue ou un spécialiste qui puisse vous donner un avis médical le plus tôt possible. Merci beaucoup, nous espérons que tout se passe bien.
Je viens de subir ma 3e fausse couche en 7 mois. Toujours la même chose le même scénario.. après 12 a 13 jours de retard de réglé le début de douleur puis la perte de sang puis la perte d’embryon.. c’est très déboussolant je me pose mille questions et j’ai maintenant cette peur systématique au test poseuse revenir infiniment la même chose
J’ai oublié de préciser que cela fait 2 ans que je suis sans contraception que les 17 premières mois était le néant absolument rien aucun retard. C’était le désespoir mais ces 7 derniers mois sont bien plus horribles. Je pensais qu’il était mieux de savoir que « ça fonctionnait » mais que ça tenez pas
Bonjour Andrea. Nous sommes désolés de connaître votre expèrience puisqu’une fausse couche laisse une sensation de tristesse et vide qui n’est pas toujours facile à surmonter. Restez positive et si vous voulez consulter nos spécialistes, vous pouvez nous contacter via téléphone ou web, veuillez trouver ici nos données de contact: https://ivi-fertilite.fr/prendre-rv/ Bon courage!
Bonjour, j’ai appris le 9 octobre à 12 semaines de grossesse que le cœur s’était arrêté 3 semaines avant… libération du bébé faite, vu qu’il ne restait pas grand chose dans mon utérus la gynécologue dit non au curetage, pas nécessairement, tout partirait au prochaine règle
J’ai fini par ne plus avoir de saignements, ou une petite tache dans ma serviette 1 fois sur la journée au Max,
Mais hier et la veille saignements très très légers toute la journée et puis plus rien.. est-ce possible que ce soit des règles ? Ou ? Merci pour votre éclaircissement
Bonjour Améline. Pour vous donner un avis médical il faut une étude de votre cas et vos antécédents. Nous vous conseillons de consulter votre gynécologue ou un spécialiste qui puisse vous aider. Nous vous souhaitons bon courage dans votre parcours!