Varicocèle et infertilité masculine : nous faisons aujourd’hui le point sur cette affection, l’un des facteurs jouant possiblement un rôle dans l’infertilité de l’homme. En moyenne, cette affection se retrouve chez 40 % des patients dont le spermogramme est anormal, contre une manifestation chez seulement 15 à 22 % des individus masculins dans la population générale.
Quel est exactement le lien entre varicocèle et infertilité ? Que faut-il savoir sur la varicocèle de grade 3 et la fertilité ? Quels sont les symptômes de la varicocèle et comment se diagnostique-t-elle ? Existe-t-il un traitement contre la varicocèle ?
Qu’est-ce que la varicocèle ?
La varicocèle est une dilatation des veines situées au niveau du cordon spermatique, c’est-à-dire le conduit qui relie le testicule à la cavité abdominale. Cette anomalie concerne la plupart du temps un seul testicule, généralement le gauche. On parle alors de varicocèle unilatérale. Le gonflement des veines peut toutefois toucher les deux testicules. C’est une varicocèle bilatérale.
La varicocèle peut avoir une origine congénitale. Le plus souvent, elle s’explique par un mauvais fonctionnement des valves présentes à l’intérieur des veines. Le sang remonte mal vers l’abdomen et a tendance à stagner, ce qui provoque la dilatation des vaisseaux. La varicocèle peut également apparaître en réponse à une obstruction ou une compression secondaire des veines, par exemple par une tumeur. On dénombre trois stades de gravité concertant la varicocèle:
- Grade 1 : une affection légère
- Grade 2 : une anomalie modérée
- Grade 3 : une varicocèle sévère
C’est pourquoi, varicocèle en grade 3 et fertilité sont liés, comme nous le verrons tout de suite.
Quel est le lien entre varicocèle et infertilité ?
Étant donné sa prévalence chez les hommes ayant un spermogramme altéré, la varicocèle est manifestement en lien avec l’infertilité masculine. Néanmoins, on n’a pas identifié clairement la façon exacte dont la pathologie influe sur le système reproducteur.
Chez les patients atteints de varicocèle, les spermatozoïdes tendent à être moins nombreux et moins mobiles. Ils présentent également davantage de défauts morphologiques. Cela amène les spécialistes à suspecter un impact de la varicocèle sur la spermatogenèse, le processus de formation des spermatozoïdes dans les testicules. Cet impact pourrait provenir du sang stagnant dans les veines du scrotum, qui tendrait à augmenter la température des testicules. Or, une température inférieure à la température corporelle est nécessaire au bon déroulement de la spermatogenèse.
Les effets d’une varicocèle de grade 1 ou 2 sur les capacités à procréer sont relativement légers. Le sperme peut baisser en qualité, mais le patient reste habituellement apte à concevoir un enfant. En revanche, avec une varicocèle de grade 3, la fertilité peut diminuer significativement. Les cas sévères de varicocèle peuvent aller jusqu’à entraîner une infertilité masculine totale.
Varicocèle : symptômes
Les varicocèles légères à modérées sont souvent asymptomatiques. Concernant les formes plus graves, les symptômes de la varicocèle sont les suivants :
- une sensation de lourdeur au niveau du scrotum,
- un inconfort dans la région de l’aine,
- une douleur dans les testicules (latéralisée ou non).
Ces symptômes peuvent s’accentuer lorsque la station debout est maintenue de manière prolongée. Par exemple, en fin de journée ou encore quand le patient effectue des efforts de poussée. On peut, en outre, observer une diminution du volume des testicules.
Comment la varicocèle est-elle diagnostiquée ?
Le diagnostic de la varicocèle est évoqué par le médecin généraliste, l’andrologue ou l’urologue. Il réalisera un interrogatoire, un examen physique et probablement une échographie. Celle-ci a pour but de confirmer ou infirmer l’existence de la varicocèle, d’en définir le grade et d’identifier ou éliminer la présence d’autres pathologies comme un cancer des testicules.
Les varicocèles sont généralement détectables à la palpation. Or, elles ne sont pas visibles à l’œil nu, à partir du grade 2. Au grade 3, les veines dilatées sont aisément palpables et clairement visibles par le praticien. Passant inaperçues dans la vie quotidienne, les varicocèles sans symptômes sont fréquemment découvertes à l’occasion d’un bilan de fertilité, dans le cadre des explorations faisant suite à un spermogramme anormal.
Quels sont les traitements proposés en cas de varicocèle ?
Les varicocèles bénignes, n’entraînant aucun signe évocateur et n’affectant pas la capacité à concevoir, sont rarement traitées. Si la varicocèle est associée à des symptômes gênants ou une infertilité mise en évidence par des anomalies spermatiques au spermogramme, un traitement est proposé. Celui-ci peut avoir lieu par embolisation ou par voie chirurgicale.
Le traitement de la varicocèle par embolisation est souvent pratiqué en première intention. Peu invasif, il se déroule sous anesthésie locale. L’on dépose un agent biologique dans les veines variqueuses avec un cathéter en vue de bloquer le reflux de sang vers le testicule. Le traitement chirurgical de la varicocèle se déroule quant à lui sous anesthésie générale ou locorégionale. Les veines impactées sont ligaturées grâce à la cœlioscopie, après la réalisation d’une courte incision cutanée.
Varicocèle et infertilité : quelles solutions pour obtenir une grossesse ?
Le traitement de la varicocèle assure une évolution positive du nombre, de la mobilité et de la morphologie des spermatozoïdes dans de multiples cas. Ceci entraîne une amélioration de la fertilité et peut permettre au patient de concevoir un enfant naturellement. Lorsque la fertilité n’est pas totalement et durablement restaurée, ou si la partenaire féminine présente elle aussi des facteurs d’infertilité, la procréation médicalement assistée (PMA) peut apporter des solutions efficaces pour obtenir une gestation.
Une fécondation in vitro (FIV) ou une insémination artificielle s’accompagnent d’une préparation du sperme en laboratoire afin d’en optimiser la qualité et d’augmenter les chances de grossesse. Si, malgré le traitement de la varicocèle, les spermatozoïdes demeurent peu nombreux, peu mobiles ou porteurs d’anomalies, le couple sera dirigé vers une FIV avec micro-injection intracytoplasmatique (ICSI). Dans ce cadre, les spermatozoïdes les plus qualitatifs, issus d’un recueil de sperme ou d’une biopsie testiculaire, sont directement injectés dans les ovules. Cela permet de maximiser la survenue d’une fécondation et l’obtention d’embryons. Dans les cas les plus sévères, s’il n’existe aucun gamète utilisable du côté du partenaire masculin, les patients peuvent envisager un don de sperme.
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