Le vieillissement ovarien est l’objet d’une des études présentées au 9e Congrès international d’IVIRMA, un des évènements de référence dans le domaine de la PMA. Entre le 15 et le 19 novembre 2021, les plus grands chercheurs du monde exposent les dernières avancées dans ce domaine. Ce congrès constitue un lieu de rencontre et de partage des meilleures pratiques. Il a eu lieu pour la première fois en ligne, à cause de la Covid-19. Plus de 1.000 assistants ont participé à un format plus dynamique, basé sur les débats, les tables rondes et les conférences.
Vieillissement ovarien et mitochondries
Les femmes retardent l’âge de leur première grossesse pour des raisons à la fois démographiques et socio-économiques. Celà est une question d’actualité dans le domaine de la médecine reproductive. Une des causes les plus fréquentes d’infertilité est le vieillissement reproductif et le dysfonctionnement ovarien associé. Avec l’âge, les ovocytes diminuent en qualité et en quantité.
Partant de cette constatation, le Dr Emre Seli, directeur de la recherche chez IVI aux États-Unis, a présenté une étude qui explore le rôle du dysfonctionnement mitochondrial dans le vieillissement ovarien. Le Dr Seli approfondit sur les moyens pour exploiter les mécanismes mitochondriaux afin de ralentir ou inverser les changements liés à l’âge dans les glandes génitales chargées de fabriquer les cellules reproductrices chez la femme.
Le rôle des mitochondries
Le Dr Seli observe un lien entre la détérioration mitochondriale et le vieillissement reproductif. « Ces troubles sont souvent associés à un dysfonctionnement mitochondrial. De même le sont les altérations de l’ovogenèse, processus de formation des cellules sexuelles féminines. En outre l’est l’embryogenèse, formation et développement de l’embryon ».
Le rôle des mitochondries, d’après la conférence du Dr Emre Seli, est essentiel dans le vieillissement ovarien. « Les mitochondries sont des organites très particuliers et importants dans le métabolisme cellulaire. Par ailleurs, ils possèdent leur propre ADN mitochondrial. Ils sont depuis longtemps impliqués dans le vieillissement somatique. La communauté scientifique est partie initialement de l’hypothèse que l’ADN mitochondrial subissait des mutations dans le temps. Celles-ci rendaient la production de protéines dérivées de l’ADN mitochondrial moins efficace. En conséquence, une fois que la cellule perdait sa capacité de générer de l’énergie de manière active, elle vieillissait plus vite ».
Recherche d’IVI contre le vieillissement ovarien
Il n’existe pas en ce moment une solution pour l’accélération du vieillissement liée aux mitochondries. Or, IVI dirige une ligne de recherche qui pourrait apporter une solution dans le futur.
« Nous avons utilisé le remplacement de mitochondries, en prélevant des mitochondries autologues dans les cellules souches de la patiente. Nous les avons placées dans la source pour obtenir un potentiel rajeunissement. Cependant, une étude de IVI Valencia a montré que cette approche n’était pas encore concluante », affirme le Dr Seli.
L’hypothèse qui partait des mutations de l’ADN mitochondrial associées au vieillissement se basait sur des résultats obtenus avec des modèles d’animaux. En revanche, celle-ci n’est pas une cause commune de vieillissement des cellules somatiques chez les êtres humains.
« De nombreuses autres théories ont été avancées sur la façon dont les mitochondries pouvaient jouer un rôle dans la santé cellulaire et le vieillissement. Certaines d’entre elles indiquent que des problèmes de fusion mitochondriale ou d’autres problèmes liés au stress des mitochondries pourraient accélérer le vieillissement. On entend par fusion la rencontre entre les mitochondries ou leur fusion. Nous avons observé ce phénomène lors de tests effectués sur des animaux. Il entraîne un vieillissement accéléré des ovaires et une diminution de leur réserve », explique le Dr Seli.
D’autre part, les mitochondries s’utilisent comme outils de diagnostic. Elles permettent ainsi de mesurer le nombre de copies de l’ADN mitochondrial. À son tour, celà détermine l’état de santé et la viabilité de l’embryon.
Réactivation ovarienne : de quoi s’agit-il ?
La réactivation ovarienne en tant que solution viable et efficace pour les patientes affectées d’insuffisance ovarienne prématurée constitue le sujet de l’étude présentée au congrès par le Professeur Antonio Pellicer, président et CEO d’IVI.
Il s’agit là d’un des thèmes qui suscitent le plus d’intérêt dans le domaine de la reproduction assistée. En effet, l’insuffisance ovarienne prématurée touche environ 1 femme sur 100 de moins de 40 ans.
IVI a lancé une étude expérimentale. Le but est de créer une technique plus efficace mais aussi moins invasive pour tester la capacité de réactivation des ovaires de différents facteurs sécrétés par les cellules souches. La priorité sont les patientes qui doivent recourir à un don d’ovocytes pour avoir un enfant.
« Nos précédentes études montrent que l’autogreffe de cellules souches ovariennes avait permis d’optimiser la croissance des follicules existants. Celà a conduit à des grossesses et des naissances chez les patientes ayant une faible réponse et un pronostic très défavorable. Au cours de cette étude expérimentale, nous avons observé différents fait. Des sources de plasma ou de facteurs de cellules souches ou de plasma sanguin de cordon ombilical, pouvaient induire différents degrés de vascularisation locale de l’ovaire, de prolifération cellulaire. En même temps, celà réduit l’apoptose et favorise la croissance folliculaire chez des souris aux ovaires endommagés », explique le Pr. Pellicer.
Ce traitement pourrait s’avérer efficace pour les patientes présentant une faible réserve ovarienne. Il leur donnerait alors la possibilité d’utiliser leurs propres ovocytes avec des résultats encourageants.
2 commentaires
Merci beaucoup aux chercheurs et aux chercheurs pour tous leurs efforts pour le bien de l’humanité. Je suis l’un des fans de cette science. Merci
Merci à vous, nous sommes convaincus des bienfaits de la médecine reproductive.