Première cause de cancers et responsable de nombreuses maladies cardiovasculaires, le tabac est aussi à l’origine de multiples troubles de la fertilité, tant chez les hommes que chez les femmes. Arrêter de fumer avant de chercher une grossesse ou débuter un traitement de PMA constitue une étape incontournable pour maximiser les chances de fécondation, aider au bon développement de l’embryon et favoriser la naissance d’un bébé en pleine santé. Selon les chiffres de l’OMS, les fumeurs représentent plus d’un milliard de personnes à travers la planète. En tout, 40 % de la population masculine mondiale fume, contre 9 % de la population féminine.
Arrêter de fumer avant la grossesse : pourquoi c’est nécessaire et quelles méthodes de sevrage tabagique ont fait leurs preuves ?
Arrêter de fumer avant la grossesse pour maximiser les chances de fécondation
- Les effets néfastes du tabac sur la fertilité des hommes
Les effets délétères du tabac se font directement ressentir sur la qualité des spermatozoïdes. Chez les fumeurs, le spermogramme peut révéler :
- une asthénospermie (spermatozoïdes moins rapides) ;
- une oligospermie (spermatozoïdes moins nombreux) ;
- une nécrospermie (nombre important de spermatozoïdes morts) ;
- une tératospermie (spermatozoïdes présentant des défauts morphologiques).
Par ailleurs, il est désormais prouvé que le tabac a des conséquences sur l’ADN. Ces mutations observées dans le sperme peuvent être transmises aux générations futures sous forme de modifications génétiques irréversibles.
- Les effets nocifs du tabac sur la fertilité des femmes
Au stade de l’ovulation, fumer affecte le processus de maturation du follicule ovarien. Le tabac est à l’origine d’une baisse sensible de la réserve ovarienne chez les fumeuses qui se traduit par :
- une diminution de la concentration d’hormone antimüllérienne (AMH) ;
- une diminution des follicules antrales ;
- des niveaux élevés d’hormone folliculo-stimulante (FSH).
La croissance du follicule ovarien est compromise notamment par la présence de nicotine, benzopyrène, cadmium et autres perturbateurs endocriniens dans le liquide folliculaire.
Dans le cadre d’une fécondation in vitro (FIV) ou d’une insémination artificielle (IA), le tabagisme peut compliquer certains gestes de PMA, à commencer par la stimulation ovarienne et le recueil d’ovocytes.
Le tabac peut aussi provoquer un dysfonctionnement des trompes de Fallope en modifiant les contractions des muscles lisses et en diminuant la fréquence des battements ciliaires. Ces deux effets conjugués freinent la migration de l’embryon des trompes vers l’utérus.
Protéger le développement de l’embryon en arrêtant de fumer avant la grossesse
Fumer peut avoir des répercussions sur le développement de l’embryon. Au stade précoce, on constate que :
- l’ovocyte a moins de chances d’être fécondé ;
- l’embryon atteint plus difficilement le stade de blastocyste.
Lors d’une fécondation in vitro, les fumeuses sont confrontées au risque d’obtenir un nombre réduit d’embryons.
En phase d’implantation de l’embryon, les effets négatifs du tabac peuvent se ressentir sur l’endomètre, le placenta ou le muscle utérin, compliquant ainsi le traitement de PMA.
Une consommation quotidienne de 20 cigarettes et plus fait courir un risque de grossesse extra-utérine quatre fois plus important aux fumeuses qu’aux non-fumeuses.
L’arrêt du tabac pour renforcer la santé du bébé à naitre
Parmi les effets délétères du tabac sur la santé de l’enfant à naitre, le risque d’entrainer une infertilité future arrive en tête. C’est ce que démontrent Sergio Soares (directeur de la clinique IVI Lisbonne – Portugal) et José Bellver (gynécologue à l’IVI de Valence et professeur d’obstétrique et de gynécologie à la faculté de médecine de Valence) dans leur étude « L’impact de la cigarette sur la santé des descendants », publiée dans l’Expert Review of Obstetrics & Gynécology.
Dix cigarettes par jour pendant la grossesse affectent directement la santé du bébé. Chez les garçons, le risque porte sur une probable baisse de la concentration de spermatozoïdes de 20 à 48 %. Chez les filles, la conséquence le plus notable est une diminution de la réserve d’ovocytes. En effet, une exposition aux modulateurs d’hormones comme le benzopyrène, présent dans la fumée de cigarette, se révèle très préjudiciable pour les ovaires commençant à se former durant le 1er trimestre de la grossesse.
L’étude démontre par ailleurs que l’exposition prénatale au tabac est aussi liée à l’augmentation des cas de malformations congénitales, d’obésité, d’hyperactivité et de troubles du comportement.
Les différentes méthodes pour arrêter de fumer avant la grossesse
Nous venons de le voir, fumer peut avoir un lourd impact sur la fertilité de l’homme autant que sur celle de la femme. Lors d’un traitement de PMA (procréation médicalement assistée), le tabac constitue un obstacle sérieux à la réussite du projet. C’est la raison pour laquelle, il est primordial d’arrêter de fumer avant la grossesse. Pour être tout à fait sûr de ne prendre aucun risque, le mieux est de renoncer à la cigarette aussi tôt que possible. Si le sevrage tabagique exige une forte motivation, une nouvelle encourageante vient donner du sens aux efforts que nécessite la désintoxication. En effet, les effets préjudiciables du tabac sur l’organisme féminin sont réversibles en une année. Chez les hommes, cette durée est réduite à trois mois.
Lorsque la décision d’arrêter de fumer avant la grossesse est prise, il ne faut pas hésiter à demander l’aide d’un spécialiste pour décrocher de ses anciennes habitudes. Dans les centres IVI, nous préconisons l’accompagnement d’un tabacologue pour augmenter les chances de réussite.
Pour l’aider à tenir bon dans son parcours, le médecin recommandera à l’ancien fumeur différentes techniques de sevrage tabagique comme :
- la thérapie cognitivo-comportementale, une approche non médicamenteuse visant à modifier le comportement par l’acquisition de stratégies d’évitement ou de remplacement ;
- les substituts nicotiniques, dont les patchs, gommes à mâcher, pastilles et inhalateurs, qui sont disponibles en pharmacie. Pour être sûr de choisir les dosages et la fréquence d’utilisation adaptés, mieux vaut faire le point avec son médecin ;
Pour obtenir des informations complémentaires sur les techniques de procréation médicalement assistée proposées par les centres IVI, n’hésitez pas à remplir notre formulaire dédié ou à appeler nos équipes au 08 00 941 042 (numéro gratuit depuis la France) ou au +34 960 451 185.
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