On parle d’infertilité secondaire lorsqu’il est impossible d’obtenir une grossesse alors que le couple ou la patiente célibataire a déjà eu un ou plusieurs enfants. Tout comme l’infertilité primaire (aucune grossesse n’a pu être obtenue), l’infertilité secondaire touche aussi bien les hommes (30 % des cas) que les femmes (30 % des cas). Il est fréquent de penser, à tort, que si l’on a déjà eu descendance, il sera facile d’en avoir à nouveau plus tard mais celà n’est pas toujours vrai. L’infertilité se manifeste, parfois, après un certain temps.
Désir d’enfant de plus en plus tardif, diminution de la réserve ovarienne, baisse de la qualité des ovocytes, dérèglement hormonal, spermogramme anormal : quelles sont les causes les plus fréquentes d’infertilité secondaire ? Quels traitements peuvent aider à concrétiser un projet parental ? Nous en faisons le point avec le Dr Elena Labarta, gynécologue à IVI Valencia.
L’infertilité secondaire, qu’est-ce que c’est ?
L’infertilité secondaire est par définition l’impossibilité de concevoir naturellement de nouveau alors qu’une ou plusieurs grossesses antérieures ont abouti à la naissance d’un enfant. Cette impossibilité de concevoir peut provenir de nombreux facteurs, y compris des deux membres du couple.
Les différentes causes d’infertilité secondaire féminine
Parmi les causes les plus fréquentes d’infertilité secondaire féminine, on trouve des cas de :
- anomalie du profil hormonal ;
- anovulation ou absence d’ovulation (due au stress, à un amaigrissement excessif ou une prise de poids importante) ;
- hyperprolactinémie (augmentation excessive de prolactine provoquée par une tumeur bénigne de l’hypophyse ou la prise de médicaments tels que psychotropes ou antiulcéreux) entraînant des troubles ovulatoires ;
- lésion des trompes de Fallope (suite à une maladie sexuellement transmissible ou une grossesse extra-utérine) ;
anomalie utérine (synéchie, infection de l’endomètre, séquelles d’une intervention chirurgicale) ; - anomalie au niveau du col de l’utérus (conisation du col, modification de la glaire cervicale, etc.) ;
endométriose (entraînant des troubles ovulatoires, des altérations des trompes utérines avec adhérences ou échec de nidation) ;
syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ;
obésité ; - consommation excessive d’alcool, de tabac ou de drogues.
Le Dr Labarta affirme que l’infertilité secondaire chez la femme est liée principalement à l’âge. « Le passage du temps a un effet direct et marqué sur le potentiel reproductif de la femme. Cependant, elle peut également être due à d’autres facteurs tels que l’endométriose ou les déséquilibres hormonaux, entre autres. À partir de 35 ans, la qualité et la quantité des ovocytes diminuent considérablement et à partir de 38 ans, le risque d’altération chromosomique des embryons augmente. Si, en outre, dans certains cas, l’âge est combiné à l’une des pathologies mentionnées précédemment, nous nous retrouvons avec un cas plus complexe ».
Les différentes causes d’infertilité secondaire masculine
Quant aux hommes, le changement dans le style de vie ou certaine maladies graves peuvent être à l’origine de la perte de qualité du sperme, ce qui affecte directement la fertilité.
« Pour ces raisons, il est essentiel d’être conscients de tous ces facteurs dans la planification familiale. Vouloir attendre pour avoir des enfants à un âge supérieur à 30 ans peut entraîner des complications dans le processus et la nécessité de recourir à la médecine reproductive pour obtenir une grossesse après plusieurs tentatives infructueuses de méthodes naturelles. C’est pourquoi les gynécologues recommandent l’option de la vitrification des ovocytes, une alternative qui, dans le cas des femmes, offre la possibilité de décider de la fertilité féminine sans la pression du temps », explique le Dr Labarta.
Outre l’âge, parmi les causes les plus fréquentes d’infertilité secondaire masculine, on trouve des cas de :
- varicocèle (dilatation des veines du cordon spermatique pouvant affecter les hommes à tout moment) ;
- infection génitale
- traumatisme testiculaire
- anéjaculation (impossibilité d’éjaculer) ou éjaculation rétrograde (évacuation du sperme vers la vessie en cas de diabète, de lésions de la moelle épinière, consécutivement à une chirurgie de la prostate ou de l’abdomen)
- troubles de l’érection
- faible production de spermatozoïdes (suite à un dysfonctionnement de l’hypophyse et de l’hypothalamus)
- anomalies au niveau des spermatozoïdes (présentant un problème de mobilité, de forme ou de vitalité)
- obésité
- consommation excessive d’alcool, de tabac ou de drogues
Maternité tardive et infertilité secondaire
Phénomène de société, l’âge de la maternité recule dans les pays occidentaux. Dans l’enquête menée par IVI et GFK nous avons déjà évoqué ce sujet. La moyenne d’âge en France est de 31 ans pour avoir le premier enfant. Mécaniquement, l’âge de la deuxième grossesse recule lui aussi. Or, on le sait maintenant, la fertilité féminine décroit avec l’âge. Cet état de fait s’accompagne d’une diminution de la qualité des ovocytes et une augmentation des risques de fausse-couche.
En pratique, la probabilité de conception par cycle est de :
- 25 % pour les femmes de 25 ans ;
- 12 % pour les femmes de 35 ans ;
- 6 % pour les femmes de 42 ans.
Cumulés sur deux ans, les chiffres atteignent :
- 90 % des femmes âgées de 25 ans ;
- 45 % des femmes âgées de 35 ans ;
- 12 % des femmes âgées de 42 ans.
Par ailleurs, l’âge du patient impacte également les probabilités de conception.
On peut donc conclure sans hésitation que l’âge tardif de conception est une des causes majeures de l’infertilité secondaire.
Infertilité secondaire : que propose la PMA ?
De nombreux patients se demandent quel est le meilleur moment pour aller consulter un spécialiste en médecine reproductive quand le petit frère ou la petite sœur n’arrivent pas. Le moment adéquat serait, dans le cas des femmes de moins de 35 ans, après un an de relations sexuelles régulières sans obtenir de grossesse. Dans le cas des femmes plus âgées (plus de 35 ans), il est recommandé de consulter après six mois de rapports sexuels sans grossesse.
Pour déterminer la cause de l’infertilité secondaire, le spécialiste posera plusieurs questions aux patients. En première intention, il prescrira également un examen clinique. Selon les cas, d’autres examens pourront être envisagés. Exploration hormonale, échographie ovarienne, hystérographie, spermogrammefont partie des examens mis en œuvre pour dresser un bilan de fertilité complet.
En fonction des résultats, plusieurs traitements de PMA (procréation médicalement assistée) peuvent être préconisés. Selon la nature de l’infertilité secondaire et le diagnostic du patient, un protocole personnalisé sera prescrit.
L’importance du soutien psychologique
Le Dr Labarta souligne l’importance du soutien psychologique, même si les patients ont déjà des enfants. « Il existe une croyance selon laquelle les femmes et les couples qui ont eu leur premier enfant sans aucun problème et de manière naturelle peuvent s’attendre à ce qu’il en soit de même pour leur deuxième enfant. Parfois, ce n’est pas le cas, et cela peut entraîner une grande souffrance et un grand stress. L’infertilité secondaire a donc un impact émotionnel important. C’est pourquoi, dans toutes nos cliniques, nous disposons d’une unité de soutien émotionnel pour accompagner nos patients pendant leurs démarches et les aider au mieux à gérer leurs sentiments et leurs émotions ».
Vous désirez obtenir un supplément d’information sur les protocoles mis en place en cas d’infertilité secondaire dans les cliniques d’IVI ? N’hésitez pas à nous contacter téléphoniquement ou en remplissant notre formulaire dédié.
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