Les malformations utérines sont très fréquentes. Elles touchent environ 1 à 10 % des femmes, selon les études et les sources. Il peut s’agir d’un utérus cloisonné, d’un utérus arqué, d’un utérus unicorne, d’un utérus bicorne ou encore d’un utérus didelphe. Passant très souvent inaperçues, ces anomalies anatomiques peuvent toutefois causer des difficultés au moment de concevoir un enfant. Parfois, elles peuvent aller jusqu’à empêcher l’utérus de remplir son rôle dans la grossesse. Ceci entraîne l’infertilité de la femme. Découvrez ce qu’il faut savoir sur les malformations utérines et leurs conséquences sur la fertilité, la grossesse et la PMA (procréation médicalement assistée).
Malformations utérines : qu’est-ce que c’est ?
L’utérus est un organe creux situé au-dessus du vagin, dont il est séparé par le col de l’utérus. C’est la partie de l’appareil reproducteur de la femme dans lequel, lors de la gestation, l’embryon s’implante et le futur bébé se développe. L’utérus, hors grossesse, mesure en moyenne 7-8 cm de longueur et 4-5 cm de largeur. Dans sa constitution normale, il possède une forme de poire inversée. Il est prolongé par les trompes de Fallope dans sa zone supérieure, à droite et à gauche, via les cornes utérines.
Chez environ 1 à 10 % des femmes, l’utérus présente une malformation, c’est-à-dire une anomalie morphologique congénitale (présente dès la naissance). Les malformations utérines ont pour origine un défaut ou un arrêt du développement de l’appareil génital féminin au cours des premières semaines de croissance embryonnaire. Ce défaut ou cet arrêt de développement s’explique lui-même par divers facteurs, dont des altérations génétiques, une infection subie par la mère pendant la grossesse ou encore la prise de certains médicaments par la femme gestante. Par exemple, le Thalidomide, dont la prescription est aujourd’hui formellement contre-indiquée chez les femmes enceintes).
Quelles sont les différentes malformations utérines ?
On distingue plusieurs types de malformations utérines. Les principales anomalies sont les suivantes :
- L’utérus cloisonné. La cavité interne de l’utérus est divisée par une paroi centrale appelée septum. La forme externe de l’utérus est normale.
- L’utérus unicorne. L’utérus comprend une seule corne utérine et n’est relié qu’à une seule trompe de Fallope. L’organe présente une forme de croissant.
- L’utérus bicorne. L’utérus se divise en deux longues cavités reliées dans leur partie basse. L’organe adopte une forme de cœur en raison de la fente qui se forme dans sa partie supérieure.
- L’utérus didelphe. L’utérus est formé de deux cavités totalement indépendantes. On parle aussi de « double utérus ». Les deux cavités peuvent avoir chacune leur propre col de l’utérus.
- L’utérus arqué. Le fond de la cavité utérine est doté d’un renflement lui donnant une forme arquée.
- L’utérus hypoplasique. L’utérus a cessé de croître à un moment donné lors du développement de l’appareil génital de la femme. Il est anormalement fin ou petit.
Voici un résumé des principales malformations utérines:
Malformations utérines et grossesse
Malformation utérine et grossesse ne sont pas forcément incompatibles. Il est possible de tomber spontanément enceinte même avec un utérus arqué, un utérus unicorne ou un utérus didelphe.
Selon leur nature et leur sévérité, les malformations de l’utérus peuvent cependant affecter la fertilité féminine. Elles peuvent, d’une part, réduire les chances de nidation de l’embryon. Lorsque l’embryon parvient à s’implanter dans l’endomètre, les anomalies morphologiques utérines peuvent empêcher le fœtus de se développer et de se positionner correctement par manque de place. Ceci augmente le risque de fausse couche, de naissance prématurée et de complications à l’accouchement. En outre, la malformation peut prévenir la progression des spermatozoïdes vers les trompes de Fallope ou de l’ovule fécondé vers l’utérus. Dans les cas les plus graves, une infertilité totale (stérilité) peut être observée chez la femme concernée.
Bon à savoir : l’utérus est généralement antéversé, c’est-à-dire basculé vers l’avant, en surplomb de la vessie. Toutefois, chez 20 à 30 % des femmes, l’utérus est basculé vers l’arrière, en direction du rectum. On parle alors d’utérus rétroversé. Il ne s’agit pas d’une malformation utérine. C’est tout simplement une particularité anatomique, qui n’affecte ni la capacité à tomber enceinte ni le déroulement de la grossesse.
Malformations de l’utérus et PMA
Les malformations utérines n’empêchent pas la mise en place des traitements de procréation médicalement assistée (PMA). Ainsi, même en étant affectée par un utérus bicorne, didelphe ou autre, vous pourrez bénéficier d’une insémination artificielle (IA) ou d’une fécondation in vitro (FIV) si vous ne parvenez pas à tomber enceinte naturellement.
Comme dans le cas d’une grossesse spontanée, les risques de fausse couche et de difficulté de croissance du futur bébé seront néanmoins augmentés. Pour favoriser le bon déroulement de votre traitement de PMA, de votre gestation et de votre accouchement, les spécialistes de la fertilité et les gynécologues en charge de votre suivi vous proposeront un accompagnement personnalisé et adapté.
Dans le cadre d’une FIV, les embryons obtenus suite à la fécondation en laboratoire feront l’objet d’une surveillance continue pendant leur période d’incubation, ce qui permettra aux spécialistes d’identifier l’œuf présentant le meilleur potentiel d’implantation. La procédure de transfert de cet embryon dans votre utérus sera ensuite programmée de manière à ce qu’elle coïncide avec le moment où votre endomètre présente des dispositions optimales pour la nidation.
Vous pouvez voir dans cette vidéo le témoignage réel de ces patients, qui sont parvenus à avoir un bébé malgré l’utérus en T de Karine:
Comment les malformations utérines sont-elles diagnostiquées ?
La plupart du temps, une femme ne sait pas qu’elle présente une malformation utérine jusqu’à ce qu’elle essaie de tomber enceinte sans y parvenir. En effet, les malformations utérines n’entraînent généralement aucun ressenti ni symptôme particulier. Elles sont souvent mises en évidence lors du bilan de fertilité réalisé au début du parcours de procréation médicalement assistée.
Dans certains cas, un traitement chirurgical pourra être proposé préalablement à la mise en place du protocole de PMA afin d’améliorer les capacités de l’utérus à accueillir une grossesse. Il faut toutefois noter que toutes les malformations de l’utérus ne peuvent pas être opérées avec la même aisance. La paroi qui sépare un utérus cloisonné pourra être retirée et la cavité d’un utérus hypoplasique pourra être élargie grâce à la chirurgie avec d’excellents résultats. Un utérus unicorne, bicorne ou didelphe sera quant à lui plus complexe à traiter.
Vous souhaitez avoir recours à la PMA ? Chez IVI, nous réalisons les examens nécessaires à l’évaluation de votre niveau de fertilité pour d’identifier le traitement le plus adapté à votre situation. Posez-nous toutes vos questions et prenez rendez-vous avec nos équipes en téléphonant ou en remplissant notre formulaire en ligne. Votre interlocuteur se fera un plaisir de vous répondre dans votre langue maternelle.
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