Commercialisée à l’aube des années 60, la pilule ne cesse d’alimenter les doutes, voire les fantasmes, sur de nombreux sujets. Le premier, concernant l’impact supposément négatif de la contraception sur la fertilité agite encore les esprits. Dans les faits, comment la pilule agit-elle sur l’organisme féminin ? Ses effets sont réversibles, mais en combien de temps une femme peut-elle espérer obtenir une grossesse après l’arrêt de la pilule ?
Pour aller plus loin, est-il exact que la pilule contraceptive peut, dans certains cas, jouer un rôle protecteur sur la santé et même sur la fertilité des femmes ? Grossesse et pilule : faut-il craindre la contraception ? On fait le point sur les œstroprogestatifs et les microprogestatifs, deux des contraceptifs les plus fiables et les plus utilisés depuis bientôt 60 ans.
La pilule contraceptive, qu’est-ce que c’est ?
La pilule contraceptive aide les femmes à gérer leur fécondité en évitant les grossesses non souhaitées. Loin de nuire à la fertilité, elle a permis de réduire la mortalité maternelle et fœtale en favorisant la régulation des pauses entre les grossesses.
La pilule est composée d’hormones de synthèse. On la trouve sous forme de pilule œstroprogestative (œstrogènes et progestatifs) ou pilule progestative (progestatifs uniquement).
Les contraceptifs oestroprogestatifs et progestatifs ont, selon les cas, une action sur :
- l’ovulation en bloquant le développement des ovocytes ;
- la muqueuse utérine qui s’affine et rend impossible la nidation ;
- la glaire cervicale qui s’épaissit et bloque les spermatozoïdes lors du franchissement du col de l’utérus.
Le cas particulier de la pilule du lendemain
En cas de rapport sexuel non ou mal protégé, la pilule d’urgence, appelée également « pilule du lendemain », agit en bloquant ou retardant l’ovulation, voire en modifiant l’endomètre, pour empêcher l’implantation de l’œuf dans l’utérus. Il n’y a donc pas ici d’interruption de grossesse. En effet, si le mécanisme de la grossesse est déjà enclenché, la pilule du lendemain ne sera d’aucune efficacité, la grossesse poursuivra son cours.
Pilule contraceptive : avantages et inconvénients
Au-delà de sa fonction contraceptive, la pilule présente des points forts et aussi des inconvénients.
Avantages
- Une régularisation du cycle menstruel ;
- Une atténuation des effets indésirables du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ;
- Un soulagement des symptômes dermatologiques et endocriniens ;
- Une réduction des risques globaux de cancer de l’ovaire et de l’utérus.
Les oestroprogestatifs auraient même un effet bénéfique sur :
- Les symptômes de l’endométriose ;
- Les kystes ovariens ;
- La réduction du risque d’infection grave aux ovaires, trompes et utérus.
Inconvénients
Il s’agit notamment des effets secondaires potentiels liés à :
- L’augmentation de l’appétit ;
- L’apparition de mastodynies (douleurs mammaires) ;
- La présence de spottings (saignements vaginaux en dehors des règles) ;
- La prise de poids ;
- La diminution de la libido.
Tomber enceinte sous pilule : est-ce possible ?
La régularité de la prise du contraceptif est essentielle pour éviter ce qu’on appelle communément une « grossesse sous pilule ». Dans l’idéal, la prise doit intervenir à la même heure tous les jours.
Autrement, il est possible de tomber enceinte sous pilule. Voici quelques exemples :
- Si l’on oublie de prendre la pilule un jour ou plusieurs jours, ou si la prise n’a pas lieu à la même heure.
- Si l’on prend en même temps d’autres médicaments, tels que des antibiotiques ou des antidépresseurs. L’interaction peut réduire l’efficacité de la pilule. C’est pourquoi il est toujours nécessaire de consulter un spécialiste dans ce cas.
Il est également possible que la pilule n’ait pas encore atteint son efficacité maximale pendant la première semaine de la prise. C’est ce qu’on appelle la période d’ajustement.
Comment savoir si l’on est enceinte sous pilule ?
Puisqu’aucun moyen de contraception n’est totalement infaillible, voici quelques possibles symptômes de grossesse :
- Absence des règles
- Changements des seins
- Saignement d’implantation
- Nausées
- Fatigue
- Sensibilité olfactive accrue
La prise de pilule peut-elle fausser un test de grossesse ?
En principe, la prise de pilule ne devrait fausser les résultats d’un test de grossesse, puisque celui-ci détecte la présence de l’hormone hCG (gonadotrophine chorionique humaine) dans l’urine. Cette hormone est produite lorsqu’une femme est enceinte, or la pilule n’affecte pas les niveaux d’hCG.
Combien de temps pour une grossesse après l’arrêt de la pilule ?
Bien que grossesse et pilule ne font pas bon ménage, la possibilité de tomber enceinte demeure possible dès lors que le traitement contraceptif est interrompu. Pour certaines, ce ne sera l’histoire que de quelques semaines. Pour les autres, il faudra s’armer de patience et attendre plusieurs mois. C’est ce que démontre l’étude réalisée par les spécialistes du département de médecine de la reproduction et d’endocrinologie gynécologique de Düsseldorf.
Sur 175 femmes observées pendant 3 048 cycles immédiatement après interruption de la pilule contraceptive, 57,9 % ont eu leurs premiers cycles avec phases ovulatoire et lutéale. Cependant, durant les sept premiers cycles, il est apparu que le cycle était plus long (35 jours et plus) et la phase lutéale plus courte (moins de 10 jours) que la moyenne. Ce qui se traduit dans les faits par :
- Un nombre de cycles restreint limitant d’autant les chances de fécondation ;
- Une phase lutéale défaillante ou de courte durée empêchant la nidation.
Il aura fallu attendre jusqu’au neuvième cycle pour retrouver des durées du cycle normales avec phase lutéale suffisante. Il ressort donc de ces travaux que les effets de la contraception sont réversibles. Le temps de régénération peut quant à lui prendre jusqu’à 9 mois, voire plus.
D’après les chiffres de l’INED (Institut National d’Études Démographiques) : au bout d’un an, 97 % des couples obtiennent une grossesse. Ces résultats cachent des situations variées. En effet sur ce total, seuls 25 % d’entre eux voient aboutir leur démarche dès le premier mois suivant l’interruption de la pilule. Au fil du temps, les chances de tomber enceinte s’amenuisent passant de 25 % par cycle la première année à 12 % puis 7 % au-delà de la deuxième année.
IVI, des spécialistes de la PMA
Si, malgré une interruption prolongée de la pilule, aucune grossesse n’est d’actualité, il est alors temps de faire un point avec un spécialiste de la PMA. Avec lui, vous pourrez envisager plusieurs moyens de concrétiser votre désir d’enfant. En commençant par un bilan de fertilité qui vous éclairera sur les pistes à suivre.
Vous souhaitez en savoir plus sur les protocoles mis en place dans les centres IVI en cas de suspicion d’infertilité ou de désir de maternité tardive ? N’hésitez pas à nous contacter, en nous téléphonant ou en remplissant notre formulaire en ligne.
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