Le cancer du sein est la tumeur la plus répandue chez les femmes dans les pays industrialisés occidentaux. Les statistiques dénombrent chaque année près de 90 nouveaux cas pour 100 000 femmes en Europe de l’Ouest. Les données scientifiques indiquent également un taux de survie de 87 % à 5 ans et de 82 % à 10 ans. Le risque augmentant avec l’âge, dans la plupart des cas, le cancer touche les femmes entre 45 et 65 ans. Cependant, 10 % des cancers du sein concernent les femmes avant 40 ans qui n’ont, pour certaines, pas encore réalisé leur projet parental. Cancer du sein et désir de maternité sont-ils conciliables ? On vous explique comment la PMA (procréation médicalement assistée) intervient dans la planification de la grossesse après le traitement du cancer du sein.
La détection précoce du cancer du sein
Les médecins recommandent des tests de dépistage réguliers dès l’âge de 25 ans. Il peut s’agir de :
- L’examen clinique des seins (palpation) permettant la détection d’éventuelles anomalies. Il peut être réalisé par les médecins généralistes, les gynécologues ou les sages-femmes ;
- La mammographie de dépistage (examen radiologique) ;
- L’échographie de dépistage.
Permettant de détecter la tumeur dès les premiers signes, le dépistage précoce présente deux avantages majeurs :
- Il augmente les chances de guérison ;
- Il offre la possibilité aux femmes célibataires et aux couples qui souhaitent avoir des enfants de recourir aux techniques de préservation de la fertilité. En clair, lorsque le cancer du sein est dépisté tôt, les spécialistes de PMA peuvent proposer à leurs patientes plusieurs traitements visant à reporter leur maternité au-delà de leur guérison. Le but ? Utiliser leurs propres gamètes pour réaliser leur projet de grossesse après le cancer du sein.
Les freins à une éventuelle grossesse après un cancer du sein
On le sait, les traitements oncologiques peuvent affecter gravement le fonctionnement des ovaires, notamment le nombre de follicules et la production de l’AMH (hormone anti-müllerienne). C’est le cas de la chimiothérapie, qui peut notamment induire une aménorrhée (absence de règles) transitoire chez certaines patientes ou définitive chez d’autres, voire une ménopause précoce irréversible.
C’est aussi le cas du tamoxifène (traitement antihormonal), qui n’impacte pas la fertilité, mais présente des risques tératogènes (terme désignant les médicaments susceptibles de provoquer des malformations chez les enfants à naitre). Ce risque oblige à prescrire une contraception pendant 5 ans. Un délai qui peut se révéler crucial pour les patientes proches de la quarantaine souhaitant mener à bien un projet parental.
Malgré ces freins empêchant la survenue d’une grossesse après un cancer du sein, il existe une nouvelle encourageante : diverses stratégies de PMA permettent de concrétiser un désir de grossesse après un cancer.
Une grossesse après le cancer du sein : ce que propose la PMA
Une nouvelle encourageante en précédant une autre, de récentes études scientifiques ont prouvé que la grossesse n’augmente pas les risques de récidive du cancer du sein. Il est donc envisageable de tomber enceinte sans mettre sa santé en danger. Cependant, une grossesse spontanée peut se révéler impossible. En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes : après une thérapie anticancer, on ne compte que 5 et 28 % de grossesses spontanées. C’est ici que la PMA trouve toute son indication.
Selon la situation particulière de chaque patiente — et après feu vert des cancérologues —, différentes pistes reproductives peuvent être évoquées. En action préventive, il s’agit notamment de :
- La vitrification des ovocytes. Après stimulation ovarienne, les ovocytes arrivés à maturité sont cryopréservés afin d’être utilisés ultérieurement. Avec cette technique, l’absence de formation de cristaux de glace garantit un taux de survie très élevé des ovocytes.
- La cryopréservation du tissu ovarien. Cette technique permet de rétablir la fonction ovarienne. Elle est particulièrement indiquée en cas de traitement urgent de chimiothérapie ne laissant pas le temps ou ne permettant pas de recourir à la stimulation ovarienne. Cette méthode trouve aussi son indication chez les petites filles prépubères.
- La maturation in vitro des ovocytes (MIV). Les ovocytes immatures issus de petits follicules antraux non stimulés ou très peu stimulés sont recueillis et cultivés jusqu’à maturité. Cette technique permet d’éviter la stimulation ovarienne, notamment dans les cas de tumeurs hormono-dépendantes.
Afin de répondre au désir de grossesse après un cancer du sein, les spécialistes de l’Institut valencien d’infertilité peuvent proposer à leurs patientes :
- un traitement de fécondation in vitro (FIV) utilisant leurs propres ovocytes, si les conditions sont réunies ;
- une FIV avec don d’ovocytes, si le recours aux techniques de la préservation de la fertilité n’a pas été possible.
Preserva IVI : le programme de préservation de la fertilité dédié aux patients atteints du cancer
En 2008, la Fondation IVI a initié son programme Preserva oncologique : un service gratuit, visant à protéger la fertilité des hommes et des femmes atteints du cancer, en âge de procréer avant la mise en place d’un traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie. Depuis le lancement du dispositif Preserva, les cliniques de l’Institut valencien d’infertilité se réjouissent de la naissance de 24 bébés, dont le premier bébé conçu par deux parents soignés pour un cancer (sarcome d’Ewing chez le père et cancer du sein chez la mère).
Vous voulez obtenir de plus amples informations sur les solutions proposées dans les centres IVI aux patientes atteintes du cancer du sein ? Vous souhaitez en savoir plus sur le programme Preserva dédié aux patients atteints du cancer ? Que vous poursuiviez un projet parental en tant que femme célibataire, couple hétérosexuel ou lesbien, n’hésitez pas à nous contacter au 08 00 941 042 (numéro gratuit depuis la France) ou au +34 960 451 185. Pour communiquer avec nos collaborateurs, vous pouvez également remplir notre formulaire en ligne.
Les commentaires sont fermés.